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Vallée du M'zab/Ghardaia

Date de création: 01-05-2022 15:30
Dernière mise à jour: 01-05-2022 15:30
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ENVIRONNEMENT- REGION- VALLÉE DU M’ZAB (GHARDAIA)

© El Moudjahid, 29 avril 2022

Classée patrimoine universel par l’UNESCO en 1982, la vallée du M’zab (Ghardaia), région chargée d’histoire millénaireet de traditions ancestrales, célèbre cette année le 40e anniversaire de son classement sur la liste du patrimoine mondial. Cette consécration revient à l’œuvre des aïeux qui ont su façonner le paysage aride et désertique de la région, en créant des centres urbains homogènes et singuliers par leur architecture. La richesse patrimoniale et le style architecturale singulier de la région est devenue pour de nombreux architectes et urbanistes "une école universelle d’architecture" et un espace attractif pour de nombreux chercheurs et touristes. Ce classement par l’Unesco de cet espace urbanistique est aussi la concrétisation d’actions ponctuelles de réhabilitation et de restauration effectuées par les pouvoirs publics pour sa préservation, et également l’attachement de la population et acteurs locaux à leur patrimoine matériel, a indiqué  le directeur de la Culture et des Arts de la wilaya, Abdeldjebbar Belahsen. La pentapole du M’zab avec ses cinq ksour (Ghardaia, Mélika, Béni-Isguen, El-Atteuf et Bounoura) a su garder sa structure urbaine durant plusieurs siècles, avant de devenir un centre d’intérêt de l’organisme onusien, a-t-il souligné. Ce patrimoine urbanistique, les ouvrages hydrauliques ancestraux, le système traditionnel de partage des eaux, allié avec un environnement oasien, sont devenus des points attractifs pour des architectes, des chercheurs universitaires et autres touristes. Depuis 1982, date du classement de la vallée au patrimoine mondial, les pouvoirs publics ont engagé diverses actions visant au renforcement du dynamisme d’attractivité touristique de la région, la préservation et la valorisation de son patrimoine architectural et culturel, ainsi que l’embellissement et l’accessibilité des espaces patrimoniaux. Une centaine d’actions de restauration et de revitalisation du patrimoine architectural et autres monuments historiques ancestraux, affectés par les aléas du temps, ont été réalisés dans la région, a fait savoir Mohamed Alouani, responsable chargé du patrimoine à la direction de la Culture de Ghardaïa. L’ensemble de ces opérations de restauration et de réhabilitation ont été effectuées en étroite collaboration avec le tissu associatif, a-t-il expliqué, en affirmant que "plus de 3.000 maisons traditionnelles, les places de Souk, des monuments funéraires, aires de prière et mosquées ont été réhabilitées et restaurées pour préserver ce patrimoine unique". La vallée du M’zab apporte le témoignage d'une civilisation urbaine "intelligente" créée depuis des siècles, le selon Dr Ahmed Nouh, notable et président de la fondation Amidoul , initiatrice du projet de réalisation du nouveau Ksar de Tafilelt, situé près de Béni-Isguen. La fondation Amidoul tient à travers ce nouveau ksar de 1.050 habitations, contenant une population de plus de 5.000 âmes, à marquer, tout comme l’on fait les aïeux, l’histoire de la région, en construisant avec des matériaux du terroir et en alliant architecture et développement durable, avec un intérêt particulier à la préservation de l’environnement et le bien vivre ensemble, a expliqué son président. Nombre d'observateurs n'ont pas manqué, cependant, de déplorer les effets d’une urbanisation accélérée, depuis quelques années, se manifestant par des constructions illicites et anarchiques, un squat du foncier et des espaces verts, notamment la palmeraie envahi par le béton, en plus de la ruralisation de l’espace urbain de la vallée. Pour cela, les pouvoirs publics ambitionnent d’insuffler un nouvel élan à la région de Ghardaïa, durement touchée par la crise du tourisme international à l’instar d’autres régions, en préservant et valorisant son patrimoine architectural. A ce titre, les responsables du secteur de la Culture annoncent la mise en œuvre prochaine d’un système d’information géographique (SIG) pour répertorier et numériser le trésor civilisationnel de la région et son patrimoine à la fois exceptionnel et authentique, et fédérer les efforts afin d’aboutir à la sauvegarde et la mise en valeur de cet héritage ancestral en tant que levier de développement durable.