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Dridi Fatma Zohra

Date de création: 23-04-2022 18:37
Dernière mise à jour: 23-04-2022 18:37
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HISTOIRE- PERSONNALITES- DRIDI  FATIMA ZOHRA

© Amayas D./Horizons, samedi 23 avril 2022

La mémoire enfouie d’une basketteuse E lle avait à peine 19 ans, lorsqu’elle a brandi, à Skikda, l’emblème national lors des manifestations spontanément déclenchées en soutien aux manifestations du 11 décembre 1960 de Belcourt. Fatima-Zohra Dridi, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, avait à ses côtés et en première ligne du cortège, Mlle Fella Oudjani, et Mouloud Belhadj (dit Derder). Issue d’une famille de sportifs et aînée de quatre frères et trois sœurs, dont le père n’est autre que Belkacem Dridi, dit Chéri, membre fondateur et numéro 10 de l’ASA M’lila et de l’Etoile sportive de Philippeville (actuelle Skikda) durant les années 1950, F. Z. Dridi, était jeune, belle, rayonnante. Elle venait à peine de sortir de l’adolescence quand elle décida de prendre part à la plus glorieuse des causes et des révolutions. Avec un courage exceptionnel et un goût prononcé de la liberté, elle adhère au FLN et rejoint les rangs des moudjahidine, forçant leur respect et suscitant leur admiration. Activant clandestinement comme agent de collecte de renseignements sous la responsabilité de Mohamed Boukhdenna, elle ne baissera jamais les bras et fera face, avec bravoure, à tous les dangers, et ce jusqu’au dévouement, aux côtés de Rabah Djeffal, comme responsable dès le lendemain de l’indépendance. Femme de caractère et de convictions, elle était en avance sur son temps. Son émancipation et son franc-parler lui ont valu beaucoup d’inimitié de la part de la communauté pied noir. D’une grande culture, elle fait son cursus secondaire au lycée Emile-Maupas (aujourd’hui Ennahda) et décrocha son bac avec brio. Fatima-Zohra Dridi commencera sa carrière dans le monde des sports à Skikda sous la férule d’une autre figure de proue du mouvement sportif national, l’ancien DTN de football, Youcef El-Kenz. Avec un mental d’acier, elle poursuivra sa carrière professionnelle à Alger et plus précisément à la SN Répal, qui deviendra Sonatrach. Recrutée en tant que cadre supérieure, elle travaillera aux côtés d’illustres personnalités telles que le défunt Slimane Amirat et Sid-Ahmed Ghozali pour ne citer que ceux-là. Avec ses grandes compétences et son esprit vif, F. Z. Dridi communique positivement son engagement professionnel et son dynamisme à ses collègues qui le lui rendaient bien. Après son mariage à Hadj Zennadi (ex DG de la DNC, ERCA et autre OMRC), elle mettra un terme à sa carrière professionnelle en 1971. F. Z. Dridi était une basketteuse de talent et d’une grande classe. Elle évoluera au sein du Sporting Club Philippeville (devenu Widad Athlétique de Philippeville), avec lequel elle décrochera en 1963, en tant que capitaine d’équipe, le premier titre de championne d’Algérie dans la discipline. Elle prendra part au tournoi international de Dakar avec le Widad au titre de représentant de l’Algérie. C’est à l’USM Alger qu’elle deviendra entraîneur-joueuse. Elle mettra définitivement fin à sa carrière de basketteuse, non sans donner le meilleur d’elle-même. Ayant plusieurs cordes à son arc, elle avait été  la première algérienne à traverser à la nage la rade de Skikda, du phare rouge au phare vert, aux côtés des frères Sid et Siafa. A l’indépendance du pays, elle se mettra au théâtre, où elle laissera s’exprimer son talent de comédienne. Longtemps malade, F. Z. Dridi décédera à Alger en octobre 1992. Elle avait tout juste 51 ans, laissant derrière elle quatre enfants et un vide incommensurable. En somme, la regrettée F. Z. Dridi fut une femme exceptionnelle, de l’avis de tous ceux qui l’ont connue de près ou de loin. C’était la mère, la sœur et la conseillère. C’était l’asile le plus sûr pour ceux qui se tournaient vers elle.