- Pratique éprouvée de la médecine alternative (holistique) pour ses adeptes, simple filouterie pour ses détracteurs, El Hidjama , le cupping therapy, ou encore la saignée par ventouse ( ou encore incisiothérapie), est devenue, ces dernières années, un fait de société bien établi à travers les villes et les campagnes du pays.
Apanage des vieux barbiers des villages et des herboristes traditionnels jusqu'à il y a peu, cette vieille thérapie est, aujourd'hui, exercée par des professionnels mêmes de la médecine moderne.
Consistant en des incisions superficielles à des endroits précis de la peau dont le sang est aspiré par des ventouses vidées d'air, cette sorte de traitement était déjà utilisé depuis des millénaires par les Assyriens, les Egyptiens et les Aztèques.
Ainsi, donc, dans certaines villes du pays, de nombreux généralistes privés n'hésitent pas à annoncer, sur la même plaque mentionnant la Faculté de médecine de leur formation, leur offre de service " Spécial Hidjama ". A 900 dinars la séance (en 2008), cet acte chirurgical, " plus ou moins simple ", leur rapporte bien plus qu'une consultation ordinaire médicale de 400 dinars.
Pour les malades, le fait de se faire scarifier chez un médecin est plus rassurant que chez les scarificateurs traditionnels. De plus, il y a des médecins femmes pour dispenser ce soin aux femmes.
Toutefois, ce ne sont toujours pas des médecins qui proposent la hidjama. Des herboristes traditionnels, des raquis (guérisseurs par le verbe sacré du Saint Coran) et bien d'autres sans profil aucun pratiquent cette thérapie qui demeure par définition un acte chirurgical, faisant fi de toute notion d'hygiène. Des plaintes ont d'ailleurs été déposées par le ministère de la Santé .
Le cupping serait efficace contre la polycythémie, l'hémochromatose, l'hypertension, l'asthme, les troubles nerveux, et certains cas d'apoplexie. Elle serait également bénéfique, exceptionnellement, après une opération chirurgicale.
A noter que, par le passé, les personnes âgées se faisaient scarifier à titre préventif une fois par an à l'approche de l'été .
Note : - Jeudi 5 avril 2007, le Conseil national de déontologie de la médecine a mis en garde contre " des pratiques dangereuses (Hidjama) opérées par des étrangers sur le territoire national sans autorisation des autorités publiques ou contrôle du Conseil ".