FINANCES-
BOURSE- BOURSE D’ALGER 2021
© Meziane Raqbhi/Liberté, dimanche 10 avril 2022
La Bourse
d’Alger est dans un état rachitique. Le bilan est squelettique. Au 31 décembre
2021, quatre titres de capital seulement sont cotés : EGH El Aurassi, Saidal, Alliance
Assurances et Biopharm. C’est ce qui ressort du
rapport annuel 2021 publié par la Commission d’organisation et de surveillance
des opérations de bourse (Cosob).
Le
compartiment des PME de la Bourse d’Alger compte une seule entreprise cotée
depuis le 12 décembre 2018, en l’occurrence la société AOM Invest, admise avec
inscription directe suite au placement de 10% de son capital auprès
d’investisseurs institutionnels.
Hormis les augmentations de capital au profit de ses
actionnaires historiques, le titre AOM Invest n’a enregistré aucune transaction
sur des actions anciennes. Le marché des obligations de la Bourse d’Alger n’a
pas connu de nouvelles introductions en 2021.
Cette situation persiste depuis plusieurs années déjà.
La dernière émission d’emprunt obligataire coté en bourse remonte à l’année
2009, et l’échéance du dernier emprunt obligataire cotée remonte à 2016. Sur le
marché obligataire institutionnel (hors bourse), deux emprunts du Fonds national
d’investissement (FNI) dont les dates d’échéance sont prévues les 16 et 20
novembre 2024 pour un montant global de 160 milliards de dinars, un emprunt de
Maghreb Leasing Algérie (MLA) dont l’échéance est prévue en septembre 2022 pour
un montant de 400 millions de dinars et enfin l’emprunt de la Société de
refinancement hypothécaire (SRH) dont la date de l’échéance est prévue en avril
2023 pour un montant de 2 milliards de dinars.
L’encours global des obligations en circulation
s’élève, au 31 décembre 2021, à 162,4 milliards de dinars contre 163,8
milliards de dinars à la fin de l’année 2020, soit une baisse de 1,4 milliard
de dinars. Selon le rapport, en 2021, l’activité de contrepartie a porté sur 46
transactions portant sur un volume des achats pour le compte propre de l’ordre
de 156 666 actions et un volume des ventes de l’ordre de 100 496
actions.
L’activité de contrepartie constitue 64% de l’activité
globale du marché en termes des achats de l’année et 41% en termes des ventes
de l’année. Nonobstant les problèmes de liquidité observés durant toute l’année
2021, la Cosob a fait savoir que l’activité
d’animation du marché a fait défaut en raison de l’absence de contrat de
liquidité sur les titres cotés. En effet, certains titres ont connu une
pression importante à l’achat, tandis que d’autres ont connu une pression à la
vente sans que les émetteurs interviennent.
Pourtant la tendance mondiale confirme l’usage
régulier des contrats de liquidité par les émetteurs, notamment en cette
période de pandémie, à l’effet d’assurer de la liquidité aux titres et de
rassurer les petits investisseurs. Le nombre de comptes titres tenus est stable
depuis plusieurs années.
Il a atteint, en 2021, un nombre de 21 518
comptes, avec une augmentation de 40 comptes titres en une année seulement.
Statistiquement, cela représente l’équivalent de 49 comptes titres pour cent
mille (100 000) habitants, ce qui est très insignifiant. Les personnes
physiques représentent plus de 97% de l’actionnariat des sociétés cotées. Ces
chiffres qui stagnent dénotent le rôle insignifiant de la Bourse d’Alger dans
la collecte et la transformation de l’épargne du grand public.
“Cette
situation ne saurait s’améliorer qu’à travers la mise en place d’un vaste
programme d’introduction d’entreprises publiques et privées pour améliorer
l’attractivité de la bourse et drainer l’épargne des ménages en faveur de la
croissance et de la transparence”, estime la Cosob.