INFORMATIQUE-
ETUDES ET ANALYSES- UTILISATION INTERNET ET DIGITAL/ ANALYSE ALGERIA DIGITAL
2022
Le Groupement Algérien des Acteurs du Numérique
(GAAN) et Zone - Agence Digitale ont rendu publique, samedi 9 avril 2022, une analyse du rapport «Algeria Digital»
publié par le site «DataReportal» sur l'utilisation
du digital, d'internet, des réseaux sociaux, et des technologies.
L'analyse, intitulée «Comprendre le numérique en Algérie», menée par
quatre auteurs, Anis Ababsia, Yazid Aguedal, Selim
Bedja et Amine Bensiam, se veut une «lecture
approfondie des chiffres présentés sur l'Algérie» pour aller au-delà des
«chiffres bruts annoncés dans le rapport» de DataReportal,
et «tenter d'apporter des éléments de réponse concernant le rapport des
citoyens algériens à internet». Le document «Comprendre
le numérique en Algérie» publié par le GAAN et Zone - Agence Digitale dresse
des comparaisons entre l'Algérie et des pays d'Afrique, notamment en matière de
pénétration de l'internet, du débit, de la stabilité de la connexion, de
l'accès aux terminaux mobiles. Le document commente également la gestion de la
connexion internet par les pouvoirs publics en Algérie
«pendant des périodes spécifiques». Sur l'aspect «taux
de pénétration internet» en Algérie, le document note qu'il «dépasse pour la
première fois la barre des 60%», et que ce taux «est nettement supérieur à la
moyenne africaine», «y compris aux chiffres présentés par les premières
startups nations du continent comme le Kenya ou le Nigeria (respectivement 42%
et 51%)». «La croissance de 7.3% est également
supérieure au taux de croissance mondial entre 2021 et 2022 qui stagne sur les
4%», ajoutent les auteurs considérant que «l'Algérie semble être bien partie
pour rattraper les pays les plus avancés en matière de pénétration internet».
L'analyse note également que «ces performances (sont) hautement satisfaisantes»
compte tenu de la superficie de l'Algérie qui rend «plus difficile, plus
contraignant et plus coûteux d'élever le score de pénétration en Algérie
comparé à des pays de moindre superficie».
Par ailleurs, les auteurs de « Comprendre le numérique en Algérie » estiment
que «60% d'Algériens connectés à Internet», soit «27 millions d'utilisateurs»,
devraient pousser les autorités à lancer des «plateformes afin d'éliminer les
contraintes bureaucratiques, apporter plus de transparence et d'équité dans le
traitement des requêtes, simplifier et accélérer les démarches, gagner en
proximité avec le citoyen». Le document appelle également les
«acteurs économiques et créateurs de contenus privés» à «contribuer» à
cette démarche, d'autant que le débit internet en Algérie permet de «satisfaire
la majorité des opérations de navigation ou de traitement» que ce soit «pour
les particuliers ou les professionnels». A propos de débit internet, l'analyse
note que «malgré son ascension fulgurante», se pose
encore la question de sa «stabilité». «La connexion internet
est toujours jugée trop instable et trop souvent perturbée par la majorité des
utilisateurs, fixe et mobile compris», affirment les auteurs. Toujours à propos
de débit, les auteurs suggèrent de faire profiter d'une connexion de «100 MB
par seconde» aux startups et aux «jeunes acteurs de
l'innovation» qui n'ont pas «les moyens de se l'offrir».
Par ailleurs, le document invite les autorités à ne plus recourir à la
suspension de l'internet «pendant des périodes spécifiques». Les auteurs
estiment que si la question de la stabilité de la connexion est un «chantier à
moyen et long terme», en revanche, celle du «choix délibéré de suspendre
l'accès à internet pendant des périodes spécifiques, telles que les examens
(baccalauréat, ndlr), ne peut plus être justifié compte tenu du nombre de
citoyens dont le quotidien dépend de cette connexion».
Dans la partie «Accès Internet», le document «Comprendre le numérique en
Algérie» évoque la question du coût des terminaux mobiles. Ainsi, selon
l'analyse, «l'acquisition du smartphone le moins cher
sur le marché local coûte 35% du revenu moyen d'un Algérien. Ce qui reste assez
élevé, d'une part, en comparaison aux autres pays d'Afrique (moyenne dans les
20%), mais aussi compte tenu des paramètres socio-économiques locaux». Le coût d'achat de smartphones est considéré comme
élevé aussi bien pour des familles au «revenu moyen»
que pour «les couches défavorisées». Quant aux tarifs de la connexion, le
document relève que «l'accès internet (coût d'un giga
de données) reste en revanche 2 à 3 fois plus accessible que chez nos frères
africains».