CULTURE – LITTÉRATURE- LECTORAT ALGÉRIEN /SONDAGE 2018
La littérature occupe une place dominante du lectorat
algérien avec un nombre de lecteurs plus élevé parmi les plus jeunes et les
seniors, selon un sondage sur les pratiques de lecture des visiteurs du Salon
international du livre d'Alger (Sila), le plus important évènement littéraire
en Algérie.
Réalisé en 2018 par un cabinet spécialisé auprès d'un
échantillon de 800 personnes et communiqué par le commissariat du Sila, ce
sondage montre, chiffres à l'appui, que la littérature est plébiscitée à 71,3
%, suivie par les livres scientifiques et techniques (62,7 %), les ouvrages sur
la religion et la spiritualité (29,4%) et, enfin, les arts et loisirs (18%).
Les plus "hauts scores" de la littérature
sont enregistrés chez les plus jeunes (15-19 et 20-29 ans) ainsi que chez les
séniors (60 ans et plus).
Si les "seniors" demeurent
"fidèles" à la lecture de roman, ce genre s'attire également les
grâces des jeunes grâce au "succès d’une littérature ‘junior’" où
figurent de grandes sagas internationales dont plusieurs ont été traduites en
arabe telle la série Harry Potter", explique-t-on.
Le livre religieux suscite, quant à lui, un intérêt
chez les lecteurs même si la tendance varie selon les tranches d'âge notamment
chez les 50 ans et plus avec 29,5 %.
Si les données recueillies montrent que la lecture au
format papier reste dominante avec 85%, la lecture numérique, elle, se situe à
15 %, une tendance "appréciable" en raison de l’offre "très
faible" en Algérie en matière de livre numérique.
Le sondage relève que les moins de 30 ans lisent le
livre numérique, une tendance avérée dans le monde, notamment chez les
étudiants, les intellectuels et les hauts fonctionnaires.
Les habitudes de lecture sont à égalité entre femmes
et hommes selon les résultats de ce sondage montrant que les plus jeunes (15-29
ans), qui représentent plus du tiers de l’échantillon, sont motivés par les
"besoins en ouvrages scolaires et parascolaires".
Les motivations et langues de lecture
Concernant les langues de lecture, l'Arabe
arrive en première position avec 77,9 %, suivie par les langues française (59
%) et anglaise (22 %), relève ce sondage.
La langue Tamazight n’est utilisée en lecture que par
2,3 % de l’échantillon, ce qui peut être ramené à l’offre éditoriale dans cette
langue qui a beaucoup progressé ces dernières années mais demeure encore
"modeste".
Si 81% des lecteurs disent lire pour améliorer leur
culture générale, prés de la moitié (45%) pour
développer les "capacités d'analyses et de réflexion", ils sont 30% à
dire qu'ils aimeraient lire pour le plaisir et 22% autres pour enrichir leur
vocabulaire et leur niveau de rédaction.
Les tendances relevées indiquent bien que les lectures
utiles notamment pour les études ou le travail, ne sont pas
"dominantes" et que les motivations de lecture sont très diverses.
Pour ce qui est de l'accès au livre, le sondage
précise que la plupart (87,8%) des achats de livre se fait en librairies,
relais permanent et principal de la chaîne de promotion et de distribution qui
offre de plus une proximité au lectorat en dépit du nombre insuffisant de
librairies.
Les manifestations littéraires, notamment les salons
du livre, deviennent une "alternative" à ce manque auprès de 77,7 %
des lecteurs interrogés. Les bouquinistes et vendeurs de rue, regroupent 8,4 %
des déclarations d’achat, estime le sondage qui relève, d'autre part, que
l’emprunt de livres se réalise à 69,4 % dans un cadre privé (amis, famille...).