COMMUNICATION
– OPINIONS ET POINTS DE VUE- LOIS / BELKACEM AHCENE DJABALLAH/LE QUOTIDIEN
D’ORAN
LA COM' EN DÉBAT (bis)
© Le Quotidien d’Oran/Raina Raikoum, samedi 5 mars 2022
Bientôt, au niveau du Parlement (après
adoption par le Conseil des ministres, cela va de soi, celui de dimanche 27/2
ayant, une fois de plus et c'est tant mieux, demandé un enrichissement des
textes) ) deux projets de loi, l'une, organique,
relative à l'Information et l'autre sur l'Audiovisuel, seront discutés et, bien
sûr, comme d'habitude, après avoir été «engrossés» ou/et «essorés», il en
sortira ce qui en sortira. Déjà, la polémique est sur la place, au niveau des médias
en particulier, chacun voyant, comme d'habitude, «midi
à sa porte». En tout cas, c'est ce qui s'est toujours passé puisque le pays a
déjà connu plusieurs lois relatives à la presse et/ou à l'information (plus
près de nous, en avril 1990, concernant en même temps l'Audiovisuel, puis en
2012, et quelques autres auparavant) et une loi sur l'Audiovisuel en 2014.
Pour moi, la cause est entendue depuis longtemps. En matière de droit, il faut
aller à l'essentiel et en matière de loi au plus simple, au plus clair et au
plus précis, pour éviter les interprétations «tirées
par les cheveux» et les accusations abusives. Car, si le spécialiste arrive
toujours à «nager» en eaux troubles (au sens «eaux
compliquées», car multiples), ce qui facilite les manœuvres des escrocs et des
truands, le citoyen lambda préfère la clarté et ce, en cas de désaccords ou de
conflits, avec des solutions et des décisions rapides et justes. La cause est
entendue - en espérant que le prêche ne soit pas définitivement dit, et que les
documents de base soient discutés un peu plus largement, à l'Université par
exemple, par les Doctorants des Instituts spécialisés- en ce sens qu'en plus
d'une loi organique relative à l'Information qui va préciser surtout
l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et surtout la notion
de «service public» (dont les champs d'intervention avec leurs «limites» bien
plus qu'avec leurs «libéralités» ou leur «prise de libertés»), en se basant sur
les seuls principes fondamentaux de la Nation, énoncés dans la Constitution et
les concepts d'organes de presse et de journalistes professionnels (dont la
transparence financière des entreprises et la responsabilité sociale du
journaliste). Tout le reste est à ramasser en un seul texte englobant la
totalité des aspects - presse écrite, audiovisuelle, électronique - de toute la
Communication (le cinéma, la publicité et le sondage traités à part), à l'image
du texte de 1990 aux termes, certes améliorés ou aménagés. Il peut être
amplement suffisant, avec une seule Haute Autorité administrative indépendante
de régulation de la Communication et de la Presse, aux membres tous
démocratiquement désignés avec, pourquoi pas, un passage devant une commission
mixte au niveau du Conseil de la nation (c'est, à mon avis, bien plus sûr que l'Apn) qui «jaugera» les
compétences et les capacités des impétrants pour aboutir à une «short-list», le choix final revenant au Magistrat suprême. En
sortant de la logique des supports, (celle qui sépare la régulation de la
presse papier, de la télévision, de la radio, d'Internet, comme si chaque
support avait une vie autonome propre), en appréhendant les médias en fonction
de leur format, et en appréhendant les médias comme des plateformes et des
acteurs «systémiques», plutôt qu'en fonction de leur mission d'information (que
l'on retrouve partout), on aura l'avantage d'une grande économie d'organismes,
de cadres, de moyens matériels, de locaux, de procédures, de finances et de
temps et une efficacité plus rapide et plus claire. Certes, chaque média a des
problèmes spécifiques, mais il est bien plus pratique et réaliste de penser
aussi la régulation des médias dans leur ensemble.
On en a bien besoin, car les finances nationales, bien qu'encore largement
suffisantes, ne doivent plus être gaspillées. Avec l'avantage d'éviter les
inévitables mauvais «contacts» entre les désignés et les élus (si élus il y
aura), entre les désignés, entre les élus, entre tout ce beau monde et
l'Administration (chargée du «Développement du secteur et de la Communication institutionnelle»
), et avec les journalistes et travailleurs de la Com', lesquels mauvais
contacts, on ne le sait que trop bien, sont, en Algérie, les premières causes
des freins politiques et/ou bureaucratiques entraînant immanquablement les
asphyxies et/ou morts des textes ou, au minimum, l'infertilité, par «inaction»
ou tergiversations, sans oublier les manœuvres administratives,
bureaucratiques, affairistes et politiciennes.