FINANCES- ETRANGER- CONLIT
RUSSIE.UKRAINE/ SYSTEMES
SWIFT ET CIPS (2022)
© www.algerie1.com
/Alessandro Albano (Contribution Investing.com ) ,
2 mars 2022
L'éviction
du système SWIFT imposée par les pays occidentaux a conduit Moscou à chercher
refuge ailleurs et à étudier des alternatives. Après avoir été bloquées du
système de messagerie interbancaire, les banques russes se sont en effet
tournées vers le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS).
Développé
par la Chine - principal partenaire du Kremlin - en 2015, le système de
paiement CIPS est principalement utilisé pour régler les crédits internationaux
en yuan et les échanges liés à l'initiative "Belt and Road", agissant
comme un système alternatif au traditionnel Swift créé en 1973, bien qu'il n'en
soit pas encore totalement indépendant.
Ce
système, le CIPS, permet aux banques mondiales d'effectuer des transactions
transfrontalières directement en yuan sur le territoire national, plutôt que
par l'intermédiaire de banques de compensation dans des centres offshore, et
vise à faire de la monnaie de Pékin une monnaie de réserve mondiale à part
entière.
Un système de paiement en développement
Selon
le journal d'État Jiefang Daily, le système chinois a
traité environ 80 000 milliards de yuans (12 680 milliards de dollars) en 2021,
soit une augmentation de 75 % en glissement annuel, tandis que fin janvier, la
société qui gère la plateforme a déclaré qu'environ 1 280 institutions
financières dans 103 pays et régions s'étaient connectées au système.
Il
s'agit notamment de 30 banques au Japon, de 23 banques en Russie et de 31
banques dans des pays africains qui reçoivent des fonds en yuan dans le cadre
de projets d'infrastructure relevant de l'initiative "Belt and Road"
de Pékin. En outre, des banques occidentales telles que HSBC (LON:HSBA), Standard
Chartered (LON:STAN), Citigroup (NYSE:C)
et BNP Paribas (PA:BNPP)
ont également décidé d'utiliser le système, selon les données de Qichacha.
Le CIPS serait une ossature pour les paiements en yuan
Les
relations commerciales de Pékin et de Moscou étant régies à 17,5 % par le yuan
(contre 3,1 % en 2014), les banques russes ont décidé de se tourner vers le
partenaire le plus naturel ainsi que de développer davantage leur propre
système de paiement transfrontalier SPSF, créé en 2014 mais utilisé
principalement par les institutions nationales.
Les
sociétés chinoises impliquées dans le développement du CIPS sont celles qui
profitent le plus de ce déplacement vers l'est, comme HyUnion
Holding et Shenzhen Forms Syntron Information. Les
actions de ces sociétés sont en effet toutes deux en hausse de 10 % à la Bourse
de Shenzhen.
Enfin,
on notera que selon Citic Securities, la première
banque d'affaires chinoise, l'utilisation accrue du CIPS "pourrait faire
progresser l'internationalisation du yuan, et permettre dans une certaine
mesure de réduire la dépendance de la Chine et de ses partenaires vis-à-vis du
système Swift".
Une adoption accrue suite aux nouvelles sanctions
Les
nouvelles sanctions ont exclu sept banques russes du système de paiement SWIFT
selon le journal officiel de l'Union Européenne. La liste des institutions
écartées comprend VTB, Bank Otrkitie, Novikombank, Promsvyazbank, Bank Rossiya, Sovcombank et VEB. Ces
dernières ont 10 jours pour arrêter leur opérations
sur le système de paiement.
Ces
banques privées ont été sélectionnées vu leur liens étroit avec l'état russe.
Les banques publiques sont déjà sous le coup de sanctions depuis l'annexion de
la Crimée par la Russie en 2014. Cependant, les sanctions épargnent Sberbank, la plus grande banque de Russie, puisque cette
dernière est le principal canal de paiement pour les importations européennes
du gaz et du pétrole russes.