COMMUNICATION -ETRANGER- CONSOMMATION PRESSE ECRITE EN France 2021
PRESSE : LES LECTEURS DE LA PRESSE
FRANÇAISE, TOUJOURS PLUS NUMÉRIQUES
©stratégies.fr (par Afp) , jeudi 17/02/2022
L'appétence
des lecteurs pour le numérique se confirme dans la presse française, qui a vu
ses ventes reculer de 2,9% en 2021, année toujours marquée par les restrictions
sanitaires. ST / Science Photo Library via AFP
Ce jeudi 17 février, l'Alliance publie les chiffres de
la presse et des médias (ACPM). Avec 1,9 milliard d'exemplaires (papier et
numérique) vendus, la presse grand public a enregistré une baisse un peu plus
forte qu'en 2020 (où elle était de -1,5%), selon un
communiqué.
Comme en 2020, «la pandémie et son cortège de
restrictions sanitaires - qui ont provoqué la fermeture ou la faible
accessibilité de nombreux points de vente - a renforcé en 2021 la transition du
papier vers le web», a déclaré Franck Dimey, directeur responsable de la diffusion à l'ACPM, lors
d'un entretien à l'AFP.
Ainsi, les ventes de journaux et magazines dans leur
version numérique, qui représentent 417 millions d'exemplaires au total, ont
bondi de 19,2% par rapport à 2020. Les quotidiens nationaux, qui ont commencé
plus tôt que les autres titres et notamment leurs cousins régionaux à investir dans
le numérique, continuent d'en récolter les fruits:
leurs ventes augmentent de 5,4% - donc à contre-courant de la tendance générale
à la baisse - à 1,4 million d'exemplaires par jour, dont environ les deux tiers
sont maintenant en numérique (928.000 exemplaires, +20%).
Deux d'entre eux enregistrent une croissance à deux chiffres: Libération (+18,5%) et Le Monde (+13,5%). Et
désormais, pour chacun des deux, la part du numérique dans la diffusion payée
en moyenne en France représente peu ou prou les trois quarts du total: Libération (66 839 versions numériques sur 90.354
exemplaires), Le Monde (345 092 sur 445 894). Le Figaro les suit avec une
croissance des ventes de 5,1%, avec 233 023 versions numériques pour 347.088
exemplaires au total. Ces trois quotidiens ont d'ailleurs augmenté en ce début
d'année leurs tarifs en kiosque, ce qui ne devrait pas stimuler leur diffusion
sur papier.
La presse quotidienne régionale s'est en revanche «digitalisée» plus tard. «Leur
premier canal de diffusion, c'est le papier avec la livraison à domicile par
portage: ils maîtrisent leur distribution, leur impression, donc ils ont
investi dans le numérique après leurs cousins nationaux. Ils suivent cependant
la même évolution», observe Franck Dimey.
Dans leur ensemble, les quotidiens régionaux (7e jour
compris) ont enregistré un repli de leurs ventes de 2,3%, à 6,6 millions
d'exemplaires par jour, mais un bond de près de 21% pour les versions
numériques (un million d'exemplaires). Parmi eux, Ouest-France fait partie des
rares journaux à enregistrer une progression, quoique faible:
+0,5% avec 629.935 exemplaires vendus, dont 96.764 pour le web.
Quant à la presse magazine, sa diffusion baisse de
5,4% à 709 millions d'exemplaires, dont 116 millions de versions numériques
(+15,3%). «C'est un secteur où l'on
paye particulièrement le contrecoup de la crise sanitaire», a observé
Franck Dimey. Et de souligner le problème de
fréquentation des points de vente: «Les gens
ne pouvant pas voyager, les kiosques dans les gares et les aéroports, où
beaucoup de magazines sont écoulés, ont été très peu fréquentés». Malgré
l'engouement pour le numérique, le papier ne devrait pas disparaître.
«Il y a encore
un fort attachement lié à la qualité du produit. Les éditeurs ne nous parlent
pas d'arrêter le papier», note
Franck Dimey, qui souligne notamment que la publicité
a «beaucoup plus d'impact» sur le papier que sur le web.