Partenariat
avec les influenceurs : que dit la loi ?: «Le marketing d’influence est une
pratique très vaguement abordée par la loi algérienne, comme dans beaucoup
d’autres législations. Elle est cependant reconnue comme un métier à part
entière. Cette activité répandue aujourd’hui dans tous les pays du monde, est
assimilée à celle de l’entrepreneuriat, puisqu’elle induit une véritable
stratégie de communication et surtout de marketing»,
souligne la start-up Legaltech, éditrice de la
plateforme legal-doctrine.com.
Il est
difficile de déterminer à partir de combien de «vues»
ou de «likes» ou d’abonnés une personne peut être qualifiée d’influenceur
devant répondre à un régime particulier qui le différenciera d’un simple
internaute lambda. La loi algérienne ne détermine pas non plus de seuil et
reste muette sur ce sujet pour le moment. Cependant, en pratique, le statut
d’influenceur est traditionnellement obtenu à partir de 1000 à 10 000
followers (internautes suiveurs) sur le profil de la personne suivie, précise
la même source.
Les
influenceurs bénéficient, désormais, d’un statut légal reconnu. Le Centre
national du registre du commerce (CNRC) a ajouté, en avril 2021, une nouvelle
nomenclature d’activité permettant à cette catégorie de créateurs de contenus,
sur les différents réseaux sociaux, d’exercer leur activité dans un cadre légal
et régi par les lois.
Le métier
reste insuffisamment encadré par la législation qui a omis de faire référence à
plusieurs points, tels que le manque de détermination de la relation
contractuelle entre les influenceurs et les marques, la rémunération et le
régime fiscal. Certaines publicités peuvent faire l’objet d’arnaques et
d’escroqueries de tout genre, si elles ne sont pas bien encadrées.
S’exprimant
sur le sujet dans une récente déclaration, l’expert algérien dans le domaine
des technologies de l’information et de la communication, Younes Grar, a déclaré, pour sa part, que les influenceurs qui
sont suivis par des millions d’internautes en Algérie et qui gagnent de
l’argent grâce à leurs activités «n’ont aucun
statut juridique» et que «leur activité commerciale n’a pas de
présence explicite».
Les lois
américaines obligent les influenceurs à divulguer combien ils sont payés et à
écrire que le contenu qu’ils diffusent est sponsorisé par telle ou telle
entreprise, tandis qu’en Grande-Bretagne, il existe un accord volontaire pour
que les influenceurs se conforment aux règles en vigueur sur «la
protection des consommateurs».
Il existe
de nombreuses études sur le degré de confiance vis-à-vis des influenceurs. Les
avis divergent, mais en général, la majorité indique qu’il existe toujours un
certain degré de confiance entre les influenceurs et leurs abonnés et une
demande accrue de la part des entreprises dans les domaines du marketing.
Les
influenceurs sont de plus en plus souvent payés par des marques pour faire la
promotion de leurs produits en vidéo. Parmi les produits mis en avant, on
retrouve principalement des vêtements, des gadgets électroniques et des
produits de beauté, mais aussi quelques arnaques.
Colis
jamais livrés ou produits non homologués qui ne sont pas conformes à la photo.
L’utilisation croissante des réseaux sociaux a permis aux influenceurs
d’apparaître au-devant de la scène : ils ont un ou plusieurs comptes et
gagnent des dizaines de milliers de followers, et ils se caractérisent surtout
par leur capacité d’influencer et de persuader le public.
Compte
tenu de la baisse de l’audience de la télévision et de la radio, la publicité
via ce média est devenue quelque peu inutile, en particulier les produits
destinés aux jeunes et aux adolescents qui ont tendance à utiliser le
multimédia, les appareils intelligents et internet, et à partir de là, de
nombreuses entreprises ont eu tendance à faire de la publicité via les réseaux
sociaux.
L’influenceur
teste directement le produit et tente de convaincre ses followers de sa qualité
et de la nécessité de l’acheter. Certains pensent que l’influenceur numérique
est désormais en concurrence illégale avec les agences de publicité, légalement
actives, qui paient des impôts et disposent d’un registre du commerce, et en
concurrence avec les chaînes médiatiques qui sont les premières touchées par le
phénomène.
La
publicité doit passer par des étapes juridiques, dont la première est la
signature d’un contrat légal entre la société propriétaire du produit et
l’influenceur numérique, contenant le sceau des deux parties et si le montant
est important, il doit être payé via un compte bancaire ou postal, pour
contrôler les transactions et en déduire la taxe.
L’activité
de l’influenceur sur les réseaux sociaux est une profession encadrée
légalement, mais seulement en théorie. Les vides juridiques existants
favorisent la circulation de fonds importants en dehors des cadres
légaux.