CULTURE-
MUSIQUE- EDMOND NATHAN YAFIL(1874-1928)
Edmond-Nathan Yafil
(1874-1928) , musicologue, compositeur , chef
d’orchestre
Au 19e siècle,
il est l’un des rares autochtones de la société coloniale à consacrer son
énergie et son action à la sauvegarde d’un patrimoine menacé de disparition. le chercheur américain Jonathan Glasser
qui avait séjourné en Algérie en 2009 dans le cadre de ses recherches, a, dans
son article de 2012, inscrit l’action d’Edmond Yafil
dans le contexte de la revivification de la musique andalouse à la fin du 19e
siècle en Algérie.... Considéré comme l’un des maîtres de la musique Sanaa
d’Alger, né en 1874, à la Casbah d’Alger, Edmond Yafil
a commencé, comme tous les musiciens de son époque, par fréquenter les cafés
maures de la Casbah d'Alger, des lieux où se perpétuait la tradition de la
musique Sanaà d'Alger (répertoire de la musique
savante arabo-andalouse algérienne). Edmond Yafil,
dit Ibn Echabab, très connu dans le milieu musical a
certainement eu en ce début du 19eme siècle un grand rôle dans la divulgation
et la conservation de l’art musical andalou, principalement le genre Sanaà d'Alger. Il avait édité un grand recueil de noubas
avec la collaboration de Cheikh Sfindja (1844-1908),
en 1904, et avec l’ethnomusicologue Jules Rouanet dans la transcription de
l’intégralité des poésies des Noubates de la musique
classique algérienne en un livre, qui sera une première dans l’histoire de la
musique classique algérienne : "Le répertoire de musique arabe et
maure" et "collection de mélodies", transcription sur partitions
de certains chants andalous et de Touchia. Il avait
aussi contribué à la naissance de la première société musicale (association) en
1905, la première école de musique arabe. Cette école devint la société
musicale "El Moutribia" en 1911... La
première association de musique classique algérienne.
Mort en octobre 1928, il est inhumé dans le carré israélite du
cimetière de Bologhine (ex-Saint Eugène) à Alger. (lire aussi :
« L'émergence artistique algérienne au XXe siècle », OPU, Alger, 1988
de Nadya Bouzar Kasbadji)