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Doing Business /Scandale favoritisme Dg Fmi

Date de création: 08-02-2022 18:53
Dernière mise à jour: 08-02-2022 18:53
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ECONOMIE- ETRANGER- DOING BUSINESS/SCANDALE FAVORITISME DG FMI

Six mois après le scandale "Doing Business", la patronne du FMI reste sous surveillance

©latribune.fr (avec AFP et Reuters), 05 Févr 2022

 

Les soupçons de favoritisme au profit de la Chine continuent de poursuivre Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI. En dépit de la "pleine confiance" accordée par son conseil d'administration, elle va devoir composer avec l'audit de ses procédures par des experts indépendants, mené par Jens Weidmann, ancien président de la Bundesbank.

Kristalina Georgieva a beau avoir été maintenue à son poste de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) en octobre dernier, elle fait désormais l'objet d'une surveillance rapprochée. L'institution financière, dont le conseil d'administration avait pourtant assuré la dirigeante de sa "pleine confiance", vient de faire appel à un panel d'experts indépendants pour auditer ses procédures. C'est l'ancien président de la Bundesbank, Jens Weidmann, qui en prend la tête.

En décembre, le FMI a annoncé qu'il allait remettre à plat ses procédures suite au scandale "Doing Business" qui avait éclaboussé sa patronne quelques mois plus tôt. Dans ce cadre, ce groupe d'experts est chargé de renforcer les garde-fous institutionnels afin de préserver la crédibilité du fonds monétaire.

Déterminer les responsabilités

Selon un communiqué, le panel doit "procéder à un examen indépendant pour déterminer comment le Fonds peut s'assurer qu'il dispose de canaux solides et efficaces en cas de plaintes, de désaccords et pour déterminer les responsabilités." Le travail comprendra également l'examen du cadre actuel du FMI pour le traitement des plaintes à l'encontre de la directrice générale et des responsables du conseil d'administration. Le panel doit finaliser un rapport et transmettre des recommandations au conseil d'administration d'ici fin mars 2022.

Président de la banque fédérale allemande pendant 10 ans, Jens Weidmann a quitté son poste en octobre, cinq ans avant la fin de son mandat, après avoir exprimé son désaccord avec la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Il était auparavant président du conseil d'administration de la Banque des règlements internationaux et conseiller économique de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel. Il sera épaulé par Susan Raines, professeur au sein de l'université américaine de Kennesaw State University, par Olufemi Elias, juge au tribunal administratif de la Banque islamique de développement et professeur de droit à l'université Queen Mary de Londres et par Ruben Lamdany, ancien directeur adjoint du Bureau indépendant d'évaluation du FMI et ancien économiste principal de la Banque mondiale.

Le scandale "Doing Business"

En septembre 2021, Kristalina Georgieva a été mise en cause suite à des soupçons de favoritisme au profit de la Chine. Il lui a ainsi été reproché d'avoir fait pression sur ses équipes pour la rédaction du rapport "Doing Business" 2018, alors qu'elle était directrice générale de la Banque mondiale. Cela aurait conduit à une manipulation des données afin de conférer à la Chine un classement plus favorable sur la facilité à faire des affaires. Ces allégations ont été publiées dans le rapport d'enquête du cabinet d'avocats WilmerHale, engagé par le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale. Un deuxième rapport sur l'incident est attendu dans les prochains mois.

La dirigeante bulgare, qui a succédé à Christine Lagarde à la tête du FMI fin 2019, a beau avoir toujours nié vigoureusement ces allégations et reçu le soutien en apparence de son conseil d'administration ainsi que de plusieurs gouvernements européens, dont la France, la confiance n'est donc pas entièrement rétablie. Les Etats-Unis et le Japon avaient ainsi émis quelques réserves lors de l'annonce de son maintien en octobre dernier. Bien que favorable au maintien de Kristalina Georgieva à son poste, la secrétaire d'État au Trésor américain, Janet Yellen, avait appelé à des "mesures proactives" pour renforcer la crédibilité du FMI.