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Coût naissance enfant

Date de création: 06-02-2022 12:28
Dernière mise à jour: 06-02-2022 12:28
Lu: 651 fois


POPULATION- ENQUETES ET REPORTAGES- COÛT NAISSANCE ENFANT

© Horizons, Farida Belkhiri, samedi 5 février 2022

 

Les naissances en Algérie, ça coûte de plus en plus cher. Entre les frais d’accouchement, les soins, la nourriture et les couches, c’est 200.000 DA au minimum.

La baisse des mariages n’est pas la seule raison de la décroissance de la natalité en Algérie. Un bébé, ça coûte cher. Ces  dernières années, en raison de la crise économique et financière, ayant impacté négativement le pouvoir d’achat des citoyens, les nouveaux couples, notamment, ne peuvent plus faire beaucoup d’enfants. Les frais de grossesse sont déjà élevés. Entre les analyses, les soins, les médicaments et les vitamines, c’est 3.000 DA/mois au minimum. Un accouchement dans  une clinique privée est facturé à partir de 100.000 DA. Dans le secteur public, c’est certes gratuit, mais la prise en charge laisse à désirer, selon des témoignages. «Dans les hôpitaux, les équipes médicales retardent la date de l’accouchement au maximum, mettant parfois la vie du bébé en danger. Elles poussent ainsi les couples à faire appel aux cliniques privées qui assurent, certes, une meilleure prise en charge mais en cas de complications, les parturientes sont orientées vers les structures publiques», rapporte un père dont l’épouse a accouché récemment dans une clinique privée. Dans le privé, les accouchements se font généralement par césarienne, cela engage des frais supplémentaires en matière de soins, avec 4.000 DA au minimum par jour. «Si les cliniques privées étaient conventionnées avec la CNAS, les frais auraient été amortis. Au lieu de payer par exemple 100.000 DA la clinique privée, on paierait 20.000 DA», explique-t-il.

Par ailleurs, si la maman n’allaite pas son bébé, c’est minimum 4.000 DA/mois de lait infantile. La marque la moins chère coûte plus de 500 DA la boîte. Celle de qualité, c’est à partir de 1.000 DA. Sans oublier qu’il faut débourser au minimum 4.000 DA/mois pour les couches. Si une famille compte un nourrisson et un enfant en bas âge, c’est 6.000 DA de couches par mois.

Selon les estimations de l’Association pour la protection des consommateurs El Aman, un nouveau-né, c’est 15.000 DA/mois en moyenne de dépenses. «Si la maman est obligée de faire garder son bébé dans une crèche ou même chez une nourrice, c’est 8.000 DA au minimum qu’il faut débourser. Les prix des crèches ont considérablement augmenté depuis la crise sanitaire. Une crèche de qualité, c’est au moins 15.000 DA», indique le président de cette association, Hacene Menouar. «Plus l’enfant grandit, plus les frais augmentent : nourriture,  vêtements, soins médicaux,  scolarité…», ajoute-t-il.

La plupart des couples ayant deux enfants que nous avons approchés comptent ne pas en faire de troisième. «Nous n’aurons plus de quoi manger», disent la plupart d’entre eux.