CULTURE- ETRANGER-
CINEMA/MAROC 2022
Cinéma : Le rideau menace de tomber sur les écrans du Maroc
© Par Jacques Deveaux /France info-TV/fb début février 2022
Boudés par une population qui préfère le streaming à la maison, les cinémas
ferment les uns après les autres.
Ils ne sont plus que 27 en activité dans tout le royaume.
L'avenir du cinéma Le Rif à Casablanca est menacé. Durant la pandémie de
Covid-19, les cinémas ont été fermés dans tout le Maroc et n'ont rouvert qu'en
juillet 2021. L'absence de recettes a déjà condamné deux cinémas de la ville
marocaine.
"Un déficit béant d'écrans" : Jeune Afrique dresse en mars
2020 un état des lieux du cinéma marocain qui, à ce moment-là, veut croire en
un sursaut. La fréquentation des salles est en hausse, le public préfère la
production locale aux blockbusters américain. "Malgré un déficit béant en
écrans de cinéma et un modèle économique fragile, qui repose principalement sur
les aides publiques, le 7e Art au Maroc se porte plutôt bien", écrit le
magazine. Mais hélas, l'épidémie de Covid est passée
par là, et le rebond de la fréquentation enregistré en 2019 n’est plus qu’un
souvenir.
C’était une année record. Un record très relatif avec seulement 1,8 million
de billets vendus ! C'est dire l’état du 7e Art dans le pays qui, selon l’AFP,
ne compte plus que 27 cinémas en activité. La chaîne Mégarama
à elle seule possède six multiplexes et 48 écrans, soit 70% de l'offre. Les
Marocains préfèrent la télévision.
Les films se regardent en streaming, en DVD. En son temps, c'est l'arrivée
sur le marché de la cassette VHS qui a enclenché le mouvement de la disparition
progressive des salles de cinéma.
Avec la crise sanitaire, les cinémas sont restés fermés plus d'un an et
n'ont été autorisés à rouvrir qu'en juillet 2021.
A Casablanca, deux établissements en ont fait les frais, l'ABC et le Ritz,
fermés définitivement en 2020. Un bilan
qui contraste
singulièrement avec la réputation du cinéma marocain, loué à l’étranger pour la
valeur de ses jeunes réalisateurs, comme Nabil Ayouch.
Tournage en berne : Dans le domaine du tournage aussi, la pandémie a fait son œuvre, surtout
pour les productions étrangères.
La lumière du Maroc, ses paysages (la région de Ouarzazate, notamment), ses
faibles coûts de production, attirent les producteurs étrangers. Au point que
ces films font habituellement jeu égal avec la production nationale, une
vingtaine de longs métrages par an.
Mais en 2020, huit longs métrages étrangers seulement y ont été tournés,
pour un budget total de près de 60 millions de dirhams, soit des recettes en
recul de 77% par rapport à l'année précédente ! Et si le Centre
cinématographique marocain n'a pas publié les chiffres pour 2021, l'année ne
s'annonce pas meilleure en raison de la fermeture des frontières.