ENVIRONNEMENT – PARCS- SITES ZONES
HUMIDES 2015
A
l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, Mme Ilhem
Kabouya, point focal national de la convention Ramsar
en Algérie et directrice de la protection de la flore et de la faune à la
Direction générale des forêts, détaille (mercredi 2 février 2022) les
actions menées par celle-ci dans le cadre de la convention Ramsar.
«L’inventaire national des zones humides, entamé en
2006 et revu et rehaussé en 2008, ensuite revu en seconde fois en 2015, recense
2.375 zones humides, dont 2.056 naturelles et 319 d’origine artificielle», indique-t-elle. Concernant les plans de
gestion, elle affirme que plusieurs zones humides en sont déjà dotées, à
l’instar de celles d’Ouglet Ed-Daira
dans la wilaya de Naama et Dayet Tyour
à Béchar.
Dans ce sillage, Mme Kabouya
n’a pas manqué de citer le Réseau national d’observateurs ornithologues
algériens : «Ce réseau, créé en 2011 par arrêté
ministériel, opère à l’échelle nationale dans les différents écosystèmes marin,
forestier, steppique et saharien. En plus des travaux de dénombrement, le
réseau a procédé, à travers le centre cynégétique de Réghaïa,
à l’opération de marquage nasal du canard colvert à titre expérimental, pour
passer au marquage d’espèces emblématiques telles que le fuligule nyroca.»
Parmi les actions de la DGF, les
campagnes de sensibilisation et de vulgarisation au profit des centres
d’éducation environnementale pour les zones humides. Selon Mme Kabouya, ce volet d’une extrême importance s’organise à
travers les activités de communication, d’éducation, de sensibilisation et de
participation dédiées aux zones humides dont le CESP de Réghaïa,
créé en 2003 en collaboration avec le Fonds
mondial pour la nature (WWF), le CESP de Guerbes-Sanhadja
à Skikda, créé dans le cadre d’une collaboration entre la DGF, le Pnud, le WWF, qui a été inauguré le 2 février 2016.
En matière de communication, la
responsable indique que la DGF a procédé à l’édition de quatre Atlas des zones
humides algériennes d’importance internationale, la création d’un site web
dédié aux zones humides en 2007, grâce à l’appui du WWF, la publication des
activités relatives aux zones humides et au RNOOA sur les réseaux sociaux, une
brochure en 2011 retraçant l’historique des 30 ans d’application de la
convention de Ramsar. Une revue du réseau d’observateurs ornithologues
algériens est éditée chaque année depuis 2017. Un Atlas
des 50 zones humides classées Ramsar a été publié fin 2021 à l’occasion du 50e
anniversaire de la convention.
Quant à la stratégie nationale des zones
humides, Mme Kabouya a relevé qu’elle a été élaborée
sur la base d’une approche écosystémique, à même d’assurer la conservation et
le développement des sites. L’objectif est d’assurer une gestion
multisectorielle et durable de ces milieux et des ressources.
Concernant les financements, la
responsable révèle que le traité a été négocié dans les années 1960 par
différents pays et organisations non gouvernementales préoccupés par la perte
et la dégradation croissantes des habitats en zones humides pour les oiseaux
d’eau migrateurs. Mme Kabouya rappelle que la
convention Ramsar ne contribue pas financièrement, ce sont les pays membres qui
financent les plans d’action.
Qu’est-ce que la convention Ramsar?
La convention Ramsar relative aux zones
humides est le premier traité moderne à portée mondiale sur la conservation et
l’utilisation rationnelle des ressources et des habitats naturels.
Depuis son adoption à Ramsar, en Iran,
en 1971, elle a servi de cadre à la coopération intergouvernementale en matière
de zones humides. La convention est un accord intergouvernemental et le
principal instrument de coopération en matière de conservation et de gestion
rationnelle des zones humides. Dans le cas d’une zone humide s’étendant sur le
territoire de plus d’une partie contractante, la convention prévoit un
mécanisme permettant aux parties contractantes concernées de se consulter sur
sa conservation et d’organiser sa planification et son développement pour que
l’utilisation de la zone humide par l’une ou l’autre ne porte pas atteinte à
ses caractéristiques écologiques et ne cause pas de dommages à sa faune ou à sa
flore.
La formation du personnel chargé de la
gestion et de la conservation des zones humides est également l’un des
objectifs primordiaux de la convention.