VIE POLITIQUE- BIBLIOTHÈQUE
D’ALMANACH- RÉCIT MENGOUCHI- “LES FOLLES NUITS D’ALGER”
Les folles nuits d’Alger. Récit (« Conte ? ») de Mengouchi
(Préface de Bachir Dahak). Editions Frantz Fanon, Alger 2021, 201
pages, ???? dinars
Ce livre aurait été écrit
et édité en France en 1974….une
année algérienne particulière avec, confiait-on
en catimini,
des « intrigues plus ou moins
divulguées » et des luttes
internes entre gens du pouvoir d’alors.
Tout le monde en parlait
mais absolument personne ne
l’avait vu ou lu.On avait
seulement su (et le préfacier l’écrit) qu’un imprimeur parisien venait de se faire
« acheter » par d ‘étranges
clients » (la Sm ?) quelques
milliers d’exemplaires d’un
livre-brûlot sur l’Algérie.
Il aurait réussi , cependant , à sauver une trentaine d’exemplaires.La
légende et la rumeur venaient de trouver leur plat préféré, accompagné d’accusations
multiples visant tel et tel(elle) membre
de la nomenklatura de l’époque.Il est
vrai que celle-ci ne se privait pas de profiter pleinement
, le soir venu, pour trouver des « réconforts »
après l’effort…..comme partout ailleurs, mais avec moins d’ostentation…..En tout cas, bien moins que ce que l’on a constaté durant les années 2000, avec des dégâts collatéraux bien plus importants sur toute la société , les « choses » se passant alors en cercles très fermés et bien clos, avec ses sélections rigoureuses.
Le livre actuel a été déjà, je crois, édité en
1984 puis en 2019 en France , mais était passé inaperçu.Celui-ci va-t-il connaître le même sort d’autant qu’aucun nom , ni lieu
précis n’est mentionné….Ne restent plus que des supputations…..50
ans après ! Encore faudrait-il
que les lecteurs (les septuagénaires
et plus) aient encore de la mémoire
et que les plus jeunes
n’aient aucun autre « chat à fouetter » ;
les histoires du passé politique du pays -encore moins celles des alcôves et des tyrannies d’antan
- n’intéressant plus beaucoup.
L’Auteur : Inconnu (pseudonyme !Quant
au préfacier (plutôt le présentateur de l’écrit), Bachir Dahak ,c’est un juriste de formation, avocat mais aussi
chargé de cours aux Universités
de Tizi Ouzou, d’Alger et de Montpellier.....ancien
président de l’Association
de soutien aux travailleurs
migrants et du Réseau d’accueil
et d’intégration de l’Hérault
(France).Auteur d’un essai : « Les Algériens, le rire et la politique.De 1962 à nos jours », alors préfacé par Boualem Sansal , postfacé par Elisabeth Pérégo et illustré par Ali Dilem. Ouvrage paru chez Editions Frantz Fanon, Tizi
Ouzou 2018
Extraits : « Majesté, n’abusez pas trop de bouzalouf, la cervelle vous monte à la tête, le tabac vous rend irascible” (p 45), “Les principes
de la révolution avaient été tracés une
fois pour toutes. On ne revenait plus là-dessus, même s’il arrivait
à cette révolution de
donner parfois de la croupe à ses
propres options fondamentales »
(p 105)
Avis : Aucun ? Si ! Un conte…. décousu….. mais semé de quelques réalités (pour ceux qui ont vécu l’époque)
et de pages assez scabreuses.
« Un roman mystère sorti
de l’imaginaire sordide de
la police politique et censé décrire
les mœurs du régime Boumediène »
selon feu le brillant politologue Fawzi Rouzeik (décédé le 11 février 2016) , auteur d’un ouvrage (édité en France en 2015 chez L’Harmattan,
et jamais diffusé ou édité en Algérie ) sur et avec Chérif
Belkacem (Si Djamel), décédé
en 2009)
Citations : « Le
Grand Eunuque avait dit un jour à Chehrazade :
Si on m’assassine dans mon sommeil,
ils trouveront tes empreintes digitales dans mon rêve » (p
129), « On était fier
pour cela d’avoir les usines les plus belles et les plus grandes
du monde (……).Et bien d’autres encore, avec leurs hauts fourneaux
qui fabriquaient cette
belle fumée bleutée, qui là où elle
cognait le ciel, il ne poussait plus jamais de nuages »
(p133), « Quand on est
petit, on voudrait tout de suite sauter
l’enfance et devenir homme,
mais quand , hélas, on l’est
devenu, on regrette que l’enfance soit passée si vite. Bien que dans les contrées arides (….) les hommes viennent au monde sans enfance.Ils sont adultes avant l’âge
légal » (p 161).