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Roman Said Kamel Gueroui- "Les vagues d'Océane"

Date de création: 02-02-2022 20:03
Dernière mise à jour: 02-02-2022 20:03
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VIE POLITIQUE- BIBLIOTHQUE D’ALMANACH- ROMAN SAID KAMEL GUEROUI- “LES VAGUES D’OCÉANE

Les vagues d’Océane. Roman de Said Kamel Gueroui. Editions Les presses du Chélif, , Chlef 2021, 203 pages, ????dinars

 Une ville , Annaba et son « Cours » (de la Révolution, au centre- ville )   aux histoires bouleversantes…….Sidi Salem, le bidonville… Une belle jeune fille à la recherche de son frère « disparu » mystérieusement :  Bahria….”Océane”……La passion……..Mouldi, un jeune à la recherche de son destin , à la vocation d’ « homme inutile »,  amoureux de théâtre…Josip, un (futur) député et bien d’autres.Tous se rencontrant  d’abord derrière le  théâtre de la ville,  sis dans un bel immeuble imposant mais dont la porte d’entrée et de sortie des personnels donne sur la pissotière (vespasienne) principale de la ville et sur une presqueCour des miracles”….. puis sur la scène. Du théâtre partout ! Joutes politiques et intrigues amoureuses se mêlent en permanence  avec de l’authenticité, de la solidarité, des jalousies, des ambitions, des revanches,  des rêves, des règlements de comptes…..Avec, en arrière plan, guettant les occasions d’attentats,  des « forces occultes » dont  le « groupe de Bou Merouane » , en fait des activistes dirigés par « Napoléon ».Tout un microcosme singulier assez représentatif de toute l’Algérie, avec ses réussites et ses échecs, avec ses évenements souvent assez anodins , parfois essentiels, ayant lieu dans le pays mais au retentissement sur le quotidien de chacun…. chacun croyant porter le fardeau de tous les autres ou pouvoir l’alléger. Même l’attentat contre le président en visite est évoqué ……Ce sera le chapitre final -assez politique- d’une aventure politicienne et Culturelle…. avec la mort brutale au bout .

L’Auteur :Né à Announa (Guelma). Diplômé en santé du travail et en ergonomie, professeur de médecine du travail (Annaba).A été vice-recteur chargé de la recherche à l’Université Badji Mokhtar (Annaba))

Extraits : « La mort à plusieurs n’est plus la mort, c’est un simple cérémonial s’attardent des proches et des amis, une formalité à remplir par solidarité minimum, une saynète on tend vers l’absurde et le pathétique mais qui s’abîme dans un flop final, le couac du dernier souffle de ceux qui meurent avant même de naître » (p 32), « Gagner ou perdre une élection n’a rien à voir avec le verdict de la démocratie (…).Ça se négocie entre clans, c’est la vérité des clans de tout poil !Bientôt, vont rentrer en lice les fameux « adeptes du sac » (p 89), « Josip (le politicien local) triait les hommes en trois catégories : ceux qui subissaient les lois, ceux qui les faisaient et ,enfin, ceux qui en étaient affranchis » (p139 ), « Le pays glorifie ses morts, rarement ses vivants.Dans un bel exercice d’exorcisme, il sème, à mains négligentes, les cimetières dédiés aux martyrs .Il fait fort alors : il enfouit ses héros sous des tonnes de béton comme s’il craignait d’entendre leurs chuchotements navrés ; il aligne leurs tombes pour dissuader toute sortie du rang » (p189)

Avis : Beaucoup plus des réflexions sur le pays à travers une situation locale….Un essai bien plus qu’un roman malgré la présence d’une intrigue de haut niveau , une sorte de dialogue entre l’auteur et ses lecteurs, ce qui rend difficile le « démarrage » de la lecture.  Une très belle couverture et un titre très accrocheur…..et quelques mots « bizarres » qui vous obligent à consulter le dico’ : « Dégravoyait », « Eburnéenne », «  Eteule », « Carencule », « Exuvie »

Citations : « Il y a pire que la mort ; c’est l’attente indéfinie et sans objet. La mort procure un repos éternel, assure-t-on ; la perte de l’espoir et l’absence de mise en projet fatiguent en s‘insinuant dans les travées les plus intimes , en les fragilisant.La mort devient alors un soulagement » (p22), « La vedette est un héros consacré par le moment, les circonstances : il lui est loisible d’escamoter tout, alentour….Chez nous, il y a une inflation inquiétante de héros !(29), « Quand un amour commence à éclore, aucune incertitude ne peut le calmer, aucune difficulté ne peut le dissuader » (p68), « La convictions les plus puissantes ne durent que le temps d’une manœuvre politicienne » ( 141), « Le théâtre , quand il méritait son nom, ne relevait pas de l’escroquerie, de la vile tromperie d’un public invité aux quiétudes et aux certitudes ficelées d’un monde idéal.C’était au contraire une voix puissante qui plantait dans le tréfonds de chacun de nous des mots de passe et des thérapies qui prémunissaient contre les aliénations » (p152), « Les Algériens ont hérité d’une identité tourmentée, en tout cas traumatique, forgée par le viol durable de la colonisation » (p174)