SANTE - MALADE - PRISE EN CHARGE
Dans les années 1960/1970, la Sécurité sociale française versait chaque année de l'argent à la sécurité algérienne pour la couverture sociale des ayants-droit des compatriotes qui travaillaient et cotisaient en France.
Par la suite, la partie française a proposé une solution: au lieu de verser de l'argent, elle prendrait en charge des malades algériens transférés. Cela lui revenait bien moins cher que de les traiter en Algérie même. Ceci, sur la base d'un forfait journalier d'environ 350 Ff /jour ;
Il revenait, aussi, moins cher au pays d'évacuer des malades que de les traiter en Algérie…Ceci a freiné le développement de la médecine en Algérie (aucun investissement dans les technologies innovantes, entre autres, les pathologies lourdes et complexes étant évacuées sur la France) et a rendu le système dépendant de celui français.
Par la suite, la partie française met fin au forfait et impose de payer le coût réel. L'on est vite passé de 350 Ff/jour à 6 000 puis 10 000 Ff/jour. Entre 1985 et 1995, il y avait 3 500 à 4 000 malades/an. La facture est vite montée jusqu'à 1 milliard de dinars, quand le dinar valait le franc….c'est-à-dire l'équivalent de 15 milliards de dinars actuels.. En 1994, 4 539 malades furent transférés et cela a coûté 11 milliards de dinars.
En 1995, d'un commun accord, la Cnas, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale et celui de la Santé initient l'alternative au transfert: la substitution.
La Cnas décide d'investir chaque année entre 2 et 3 milliards de dinars dans l'achat d'équipements et de matériels destinés à un certain nombre de services hospitaliers et ce, contre l'engagement de prendre en charge en Algérie, des pathologies jusqu'alors transférées. Résultats: En 1994, il y eut 4 639 transferts, en 1995, 2400, en 1996, 762 et enfin 800 et 1 000 pour les années suivantes. A partir de 2000, le nombre recommence à s'élever entre 1 100 et 1 300 malades/an. Une reprise limitée mais inquiétante. Les causes ? Le vieillissement de la population d'où une croissance des maladies dégénératives, les effets de la période de violence avec ses traumatismes sévères…Aujourd'hui, le transfert est encadré réglementairement et il ne concerne plus que les pathologies lourdes qui impliquent un risque vital immédiat et sans solution thérapeutique en Algérie.
En 2004, seulement 1 316 malades ont bénéficié d'une prise en charge à l'étranger. Ceci a réduit la facture jusqu'à 3 milliards de dinars contre 10 milliards de dinars en 1994.
En 2006, 1 200 prises en charge ont été délivrées par la Cnas . Il s'agit de malades ayant des affections lourdes et comportant un risque vital. Parmi ce nombre, 340 enfants y figurent et concernent les cardiopathies congénitales.
Notes : - Voir intervention du Pr Bougharbel (mardi 30 mai 2006), président de la Commission médicale nationale et Chef de service cardiologique au Cnmc d'Alger, qui avait brossé un tableau complet du problème des transferts à l'étranger. Voir, aussi, fiche Santé/ Transferts à l'étranger.
- Un malade pris en charge à Bou Ismail revient à 5 000 euros, dans une clinique privée en Algérie entre 8 000 et 9 000 euros et à l'étranger, elle est de 25 000 à 30 000 euros.