AGRICULTURE- ELEVAGE- CHEVAL BARBE (I/II)
© Kamel
BOUSLAMA , Blog, www.radio-m.net, 01/01/22 19:01
Déjà
appelé «cheval de Barbarie» par les auteurs romains il
y a plus de 2000 ans, le cheval Barbe a toujours été élevé par les tribus
sédentaires et nomades d’Afrique du nord ; et, depuis longtemps aussi,
outre Méditerranée. Aujourd’hui il est célébré en Algérie à travers la
fantasia, une tradition équestre largement inspirée des hauts faits d’armes de
la célèbre cavalerie numide.
Le cheval barbe, une race très appréciée
pour sa noblesse. Physiquement très endurant, sobre, frugal, résistant à
toutes les variations climatiques et supportant sans peine toutes les
privations, il quitta très tôt le berceau natal pour rayonner en Europe
(Italie, Espagne et France) sous la selle de guerriers numides qui, parce
que mal connus à l’époque, étaient alors désignés par le nom de «Barbares» ; d’où l’appellation «barbe» qui fut aussi
attribuée aux chevaux.
A l’origine, il était utilisé d’abord
comme cheval de guerre par les Numides, puis par Jules César pour la guerre des
Gaules, ensuite par les Berbères islamisés pour envahir l’Espagne. Plus tard,
ce fut le cheval de dressage favori des rois de France.
Il était utilisé par Louis XIII entre autres monarques. Ce fut aussi la
monture des Spahis au XIXe siècle. Beaucoup plus récemment, il a été utilisé par l’armée allemande -au cours de la seconde
guerre mondiale- pour gagner Moscou avec des Barbes réquisitionnés en Tunisie
par le général Rommel.
Mariée aux chevaux arabes à l’arrivée
des tribus arabes venues de l’Est apportant l’islam au Maghreb, la race Barbe a
un frère, «l’Arabe barbe», cheval sportif qui
partage son nom et ses registres généalogiques, possédant comme le Barbe
un mental exceptionnel, calme et explosif à la fois. Son énergie
devenue légendaire est toujours très simple à canaliser.
Ce qu’il faut retenir en l’occurrence,
c’est qu’il excelle à l’attelage et présente d’extraordinaires facultés
d‘assimilation de ce que l’on veut lui enseigner. Sportif polyvalent, il
est vraiment dans son élément comme cheval de spectacle et dépasse
systématiquement la moyenne dans toutes les disciplines.
L’une des
plus anciennes races au monde
Il y a plusieurs théories sur l’origine
de la race Barbe, très ancienne race chevaline originaire d’Afrique du Nord,
qui tire son nom du mot «berbère». L’une dit que ce
cheval descendrait d’un groupe de chevaux sauvages survivants de l’ère
glaciaire. Des docteurs en paléontologie animale ont d’ailleurs démontré, entre
1987 et 2002, qu’il est vraisemblablement un cheval propre au nord de
l’Afrique, issu d’un cheval sauvage domestiqué qui y vivait depuis plusieurs dizaines
de milliers
d’années.
Le cheval Barbe est en effet l’une des
plus anciennes races au monde. Il était jusqu’à présent bien établi que le
cheval était absent durant la préhistoire saharienne. Celui-ci n’aurait été
introduit qu’au IIe millénaire av. J.- C. Des recherches menées en Algérie
établissent que des ossements d’espèce chevaline
ont été trouvés dans des gisements datant de 4000 ans et plus. Dans ce cas, «Equus algericus» serait-il la
souche sauvage du cheval Barbe ?», s’interroge à raison la préhistorienne
Ginette Aumassip Kadri. (in
«L’Algérie des premiers
hommes»).
On notera qu’en Afrique du Nord, le
cheval fait partie intégrante de la vie de l’homme, dans toute son histoire.
Des peintures rupestres représentant des chevaux ont été mises au jour en
Algérie. Cette origine lointaine est d’ailleurs renforcée par les gravures
rupestres et par les monuments qui existent sur le sol de toute l’Afrique du
Nord. Les inscriptions en question représentent la domestication d’un cheval
ayant les caractéristiques morphologiques du cheval barbe
actuel.
Le cheval barbe est ainsi élevé depuis
l’antiquité pour la chasse, la guerre, la parade et le travail ; il est le
compagnon traditionnel des nomades et des éleveurs des Atlas et des Hauts
Plateaux algériens. Outre qu’il est docile, courageux
et rustique, il possède la plus grande résistance aux causes de misères
physiologiques. C’est bien le propre de cette race de résister aux intempéries,
à la misère, aux privations. On retient le célèbre dicton sur lui : «Il peut la faim, il peut la soif, il peut le froid,
il peut le chaud, jamais il n’est fatigué». Le cheval barbe s’acclimate
parfaitement à la vie du désert.