SANTE - MALADIE - HYPERTENSION
En Algérie, l'hypertension touche environ 6 millions de personnes, dont 6 000 recensés à Alger.
C'est une maladie censée être liée à l'âge, mais elle touche de plus les jeunes de plus de 18 ans, dont 34% d'entre-eux l'ignorent et seulement 6% des personnes déclarées sont pris en charge.
Elle est qualifiée comme une pathologie de "problème de santé" qui met en jeu plusieurs intervenants, à savoir le médecin dans sa relation avec le malade, le système de santé publique qui gère l'offre de soin, l'environnement socioprofessionne. C'est également un problème économique et individuel par ses déterminants psycho-sociaux et par l'investissement fait dans le traitement lié à la pathologie.
Parmi les facteurs de risque, on cite le tabac, le stress, l'exposition au soleil, le régime alimentaire, la sédentarité et la non-pratique de l'exercice physique.
Les régions les plus touchées sont les grandes villes en première position où la population est exposée au chômage, au stress…, le Sud est en deuxième position car on y a tendance à manger salé et, en dernière position, il y a la campagne.
Notes: - Une enquête menée dans deux wilayas pilotes, Sétif et Mostaganem, par le ministère de la Santé et l'Oms (diffusion en décembre 2005), montre que parmi les cinq lourdes maladies chroniques trouvées chez la population, l'hypertension artérielle arrive en tête (prévalence de 26%: 29,8% chez les femmes contre 22,3% chez les hommes).
-L'enquête TAHINA - Transition and health impact in North Africa - réalisée en juin 2005 par l'INSP, a montré que l'hypertension est fréquente chez les femmes avec un taux de 18,60% chez les personnes âgées entre 60-70 ans et dans le Sud, 19,02%. La prévalence est de 24,93%. Elle est plus élevée chez les femmes (28,45%) âgées entre 60-70 ans, en milieu urbain (25,96%) et dans le Tell (25,34%).
2013
Le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière prévoit en Algérie plus de 1.600.000 hypertendus âgés de 60 ans et plus à l'horizon 2015 et plus de 2 millions à l'horizon 2020. L'hypertension artérielle (HTA) touche en Algérie, en 2012, 49% de la population âgée de 60 ans et plus et risque de toucher à l'horizon 2015 plus de 1.600.000 personnes. L'HTA occupe en Algérie, la première place en termes de prévalence des maladies non transmissibles avec un taux de 26 % chez le sujet adulte âgé de 25 ans et plus, a précisé la responsable s'appuyant sur une étude réalisée par le ministère en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les maladies cardiovasculaires(MCV) ont doublé ces dernières années en Algérie, puisque les motifs de consultations pour MCV sont passés de 4,4% en 1990 à 8,87 % en 2002 et ont été prédominés par l'HTA dans 60 % des cas, a fait savoir la responsable.
-----------------------------------------------------------------------------------L'atteinte de la cible tensionnelle (ACT) n'a pu être réalisée que chez 23,5 % des hypertendus, selon une étude scientifique menée par les laboratoires Sanofi en collaboration avec des médecins des secteurs public et privé.
Cette prévalence est variable en fonction de plusieurs paramètres. Elle est meilleure chez le sujet de sexe féminin (24,8 %) par rapport au sujet de sexe masculin (21,1 %).
Le Pr Djamel-Eddine Nibouche, spécialiste en cardiologie au CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet) qui a supervisé cette étude a indiqué (samedi 6 mars 2013), qu'elle a concerné un échantillon de plus de 2.000 hypertendus dont 1.534 femmes et 891 hommes âgés de plus de 18 ans.
Cet échantillon a été traité et suivi en ambulatoire (consultation) par 123 médecins dont 64 généralistes, 37 internistes et 22 cardiologues.
L'étude qui a concerné plusieurs régions du pays dont 91% du Centre, 22% de l'Est, 21 % de l'Ouest et 8 % de la région de Biskra vise à définir la prévalence de l'atteinte de la cible tensionnelle chez un échantillon de malades connus et suivis médicalement. Elle a pour objectif aussi de déterminer les facteurs ayant entravé la réalisation de l'ACT et les raisons de ce déséquilibre. Il a été démontré que la prévalence de l'hypertension artérielle est plus élevée en cas d'absence de pathologie associée : diabète, insuffisance rénale (39 %), alors que la prévalence la plus basse est retrouvée chez le sujet diabétique (9,7 %). Selon l'étude, si un sujet est hypertendu pendant plus de dix ans, ses chances d'atteindre la cible tensionnelle sont de 16,6% alors que le l'ACT peut être réalisable chez les patients soumis à une bithérapie à hauteur de 25,9 % et de 23,7 % pour les personnes qui suivent une monothérapie. Parmi les facteurs ayant rendu l'ACT difficile, le tabagisme avec 18,1%, et ce, en raison de l'effet antagoniste du tabac sur l'efficacité des antihypertenseurs. La meilleure prévalence (34,8 %) est retrouvée dans la tranche d'âge la plus jeune (avant 35 ans), précise l'étude, notant que plus l'âge augmente (65-79 ans) et plus la prévalence diminue (19 %). «Les chiffres tensionnels plus élevés et la rigidité artérielle plus importante peuvent donner une explication à cela». Il est à noter que l'augmentation du nombre d'antihypertenseurs influe négativement sur l'atteinte de la cible tensionnelle (24,8 %) pour la mono ou la bithérapie et 18,5 % pour la trithérapie. L'étude PACT montre que des efforts importants doivent être faits afin d'améliorer la prévalence de l'atteinte de la cible tensionnelle, en particulier chez le sujet diabétique ou insuffisant rénal, afin de diminuer la morbi-mortalité de cette redoutable affection.
Selon les prévisions de l'OMS, le nombre d'hypertendus dans le monde atteindra 1.156.000.000 en 2025.
En Algérie, le taux de prévalence de l'HTA a été estimé, ces dernières années, entre 27 et 33 % du total de la population causant la mortalité de 6 % des cas, 62 % d'AVC, et 49 % de cardiopathies.