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"Economie de la connaissance et le développement agricole...."-Essai Abdelkader Djeflat et Rachid Benaissa

Date de création: 27-01-2022 19:16
Dernière mise à jour: 27-01-2022 19:16
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AGRICULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-– ESSAI ABDELKADER DJEFLAT ET RACHID BENAISSA-“ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE  ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE….”

Economie de la connaissance et le développement agricole et rural.L’expérience algérienne .Essai de Abdelkader Djeflat et Rachid Benaissa (Préface de Belgacem Haba).Casbah Editions, Alger 2021, 259 pages, 950 dinars

Un sujet (et une couverture) en apparence très et trop sérieux pour « accrocher » le citoyen lambda et pourtant, il fallait oser commencer à le parcourir pour se retrouver plongé dans un univers familier pour la plupart d’entre-nous presque tous enfants issus de la paysannerie et du monde  agricole  , en tout cas les quinqua-sexa  et plus .On y rencontre donc la culture et  la connaissance….mais, cette fois-ci , socles de l’agriculture moderne, devenant pivots de la transformation vers la modernité du monde rural….dont il faut le reconnaitre, plusieurs décennies après l’indépendance du pays , nous n’arrivons pas encore à nous y élever , et ce après plusieurs expériences, certaines heureuses mais pas durables , d’autres très malheureuses pour ne pas dire catastrophiques . Résultat des courses: voir la photo de couverture, assez parlante…..nous montrant un monde partagé entre conservatisme et modernité. Modernité est un bien grand mot car la possession d’un Iphone ou d’un téléphone portable  ou même d’un laptop  ne veut, en réalité, rien dire de plus  que la possession d’un outil de communication primaire, presque de la quincaillerie…..Encore plus lorsqu’on oublie que dans l’économie de la connaissance ,  « le système éducatif dans son ensemble est un pilier structurant »…..et qu’au sein de la société ceux (décideurs et opérateurs)  qui ne sont pas habitués aux nouveaux modes d’information et de communication, ceux qui craignent  le renouveau et les bouleversements (qu’ils dramatisent) sont encore assez nombreux faisant barrage aux défenseurs de l’introduction rapide du progrès dans le monde rural .

C’est, peut-être, ce qui a fait- malgré la bonne volonté et la compétence de ses concepteurs auteurs- et quelques belles réussites -  le lit  de l’échec  (relatif , car il y eut des résultats évidents),  de l’introduction de l’ « économie de la connaissance » au sein  de l’agriculture. Un concept introduit dans les années 2002/2003 et mis en œuvre dans les années 2008 à 2013 (année de son abandon). Une « belle aventure », avec ses « Prar », « Prr » , « Pra »,  « Snaddr » , « SiPsrr »,  « Cp » , « Rfig »  et  « Ppdri ». Comme tout ce qui s’est fait au début de l’ère Bouteflika, les moyens financiers existant à profusion, des « innovations multiples et diverses ». « Un cas rare dans le monde et inédit dans région africaine et celle du monde arabe » (Belgacem Haba, préface).Qui n’ a pas duré .  Une gouvernance bouteflikienne chaotique,  les mutiples changements de ministres, les résistances internes ….ajoutés aux « intrusions » et pressions des oligarques et autres affairistes  de la terre agricole  n’ont fait qu’accélérer la mise à mort du projet.

Le hirak puis la politique du Renouveau ont certes relancé l’idée de base.  et comment ira t- elle ? L’avenir nous le dira

 Les Auteurs :Abdelkader Djeflat est professeur d’économie (Université de Lille) .Doctorat obtenu en Grande Bretagne. Membre fondateur de plusieurs réseaux de laboratoires dédiés à l’économie de la connaissance, l’innovation et l’intelligence économique.

Rachid Benaissa, docteur en sciences vétérinaires (Université de Budapest, 1975), longtemps fonctionnaire au ministère de l’Agriculture.Ministre délégué puis ministre  (2008-2013)

Extraits : « Que de richesses et d’expériences sont parties avec leurs détenteurs , perdues à jamais parce que, la tradition orale aidant, il n’y a pas ce déclic de la capitalisation, la préservation et de la passation à des générations montantes » (p16), « A chaque crise et à chaque période de mutations, la tendance était soit au repli sur soi-même par souci de protection, soit à la fuite en avant, la négation du passé et à la recherche de boucs émissaires se transformant souvent en agressivité, en troubles, en régression et en pertes de repères et de temps » (Rachid Benaissa, p 121)

Avis : Ouvrage didactique….pouvant inspirer les opérateurs du secteur agricole…..Pas tous, hélas, mais  ceux concernés par son développement

 Citations « L’inégalité des richesses est déterminée de plus en plus par l’inégalité d’accès à la connaissance » (Abdelkader Djelfat, p 40), « Contrairement aux institutions formelles, la gouvernance locale se construit mais ne se décrète pas »   (Abdelkader Djelfat, p 51), « Un territoire , ce n’est pas seulement des espaces demandeurs de ressources venant d’ailleurs, généralement de l’Etat, mais aussi un concentré dec ressources latentes de connaissance, d’expérience de savoirs et savoir-faire » (Abdelkader Djelfat, p 57), « Votre concurrent, c’est celui qui fait évoluer le rythme de progression plus rapidement » (Abdelkader Djelfat, p 65) ; « Il n’y a pas de territoires sans avenir….il n’y a que des territoires sans projets » (Ra chid Benaissa, p 122)