RELATIONS INTERNATIONALES-ENQUÊTES ET REPORTAGES-
OTAGES US EN IRAN/LIBÉRATION 1981
41 ans après la libération des otages US...Rétrospective des efforts de la diplomatie algérienne
© Aps, jeudi 20 janvier 2022
Il y a 41 ans, jour pour jour, 52 otages américains
retenus en Iran pendant 444 jours ont été libérés grâce à une médiation
algérienne, une occasion à travers laquelle les Algériens et les Américains
rappellent le rôle éminent de la diplomatie algérienne dans le règlement
pacifique de l’une des crises les plus compliquées après une médiation
"laborieuse" qui eut un heureux dénouement.
C’était le 4 novembre 1979, soit après près de 9 mois
de la Révolution iranienne, que des manifestants pro-révolution se sont introduits
dans le siège de l’ambassade américaine à Téhéran et ont pris en otage 52
américains fonctionnaires de l’ambassade pendant 444 jours, suite à quoi les
relations entre les Etats unis d'Amérique et l'Iran ont été plongées dans une
crise diplomatique dont les retombées persiste jusqu’à
ce jour.
Les dirigeants de la Révolution iranienne ont justifié
cet incident par "une réaction" à l’administration américaine qui a
autorisé le Chah de l’Iran déchu Mohammad Reza Pahlavi, d’entrer aux
territoires américains pour des soins et lui avoir accordé le droit d’asile, ce
qui a provoqué l’ire des partisans de la Révolution qui ont accusé les Etats
unis d’avoir "planifié pour saper la Révolution et le faire retourner au
pouvoir".
Deux jours après l’assaut sur l’ambassade, "le
Conseil révolutionnaire islamique" a pris le pouvoir dans le pays et
déclaré refuser de vendre le pétrole iranien aux Etats unis qui, en
représailles, ont interdit les produits de consommation et annoncé le gel des
fonds iraniens déposés dans leurs banques.
Après les vaines tentatives de l'administration
américaine de libérer les otages, le gouvernement iranien a accepté les
négociations avec les Etats-unis sous une médiation
algérienne, en posant plusieurs conditions à la libération des diplomates, dont
notamment "la libération des fonds iraniens gelés aux Etats unis,
l'annulation des revendications américaines d'indemnisation et la cessation de
l'ingérence de l'administration américaine dans les affaires internes de la
république islamique.
Les efforts incessants consentis par un groupe de
diplomates algériens, conduit par l'ancien ministre des Affaires étrangères, le
défunt Mohamed Seddik Benyahia
ont été couronnés par la signature à Alger par les Etats unis et Iran, de
l'accord d'Alger le 19 janvier 1981 qui avait marqué le dénouement de la crise
des otages américains qui avaient été libérés le lendemain même.
Ambassade américaine:
Nous sommes reconnaissant à l'Algérie
L'ambassade des Etats unis à Alger tient, à
chaque anniversaire de cet évènement, à publier des contributions via les
réseaux sociaux pour exprimer toute la gratitude et reconnaissance de son pays
à la diplomatie algérienne, à sa tête l'ancien ministre des Affaires
étrangères, le défunt Mohamed Seddik Benyahia et ses collègues diplomates pour les efforts
consentis pour la libération des 52 diplomates.
L'ambassade US a écrit, jeudi, sur son compte twitter
que " l'Amérique demeure reconnaissante pour le rôle central accompli par
la diplomatie algérienne dans la libération des 52 otages américains en ce jour
de l'année 1981".
La vidéo montre le lieu qui a vu les négociations
concernant la libération des otages à l'intérieur de l'ambassade américaine à
Alger, auxquelles a pris part M. Benyahia à cette
époque avec un responsable américain.
Le directeur de la résidence de l'ambassade
américaine, âgé de 18 ans au moment des faits, a livré son témoignage vivant
sur les négociations qui se sont déroulées en 1981 entre l'ancien ministre des
Affaires étrangères et le responsable américain.
Le directeur de la résidence a transmis la photo des
otages américains après leur transfert à l'ambassade, affirmant qu'"en
dépit de la fatigue et du stress psychologique et physique, ils n'ont pas caché
leur joie et leur gratitude pour l'Algérie qui a sauvé leur vie".