ECONOMIE- PERSONNALITES- BOUCHENAK KHELLADI SIDI
MOHAMED/PRESIDENT CNESE
Le nouveau président du CNESE , installé
jeudi 13janvier 2022, Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi , est professeur des universités, docteur d'Etat es sciences économiques et financières et de Management
Science, même profil académique que le président partant, Redha
Tir. Il a été cependant sénateur du tiers présidentiel, membre du Conseil de
l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARTP),
secrétaire général du ministère de la prospective et des statistiques et
secrétaire général du ministère de l'éducation nationale. En mars 2008, «il a
été désigné parmi les 2000 intellectuels remarquables du 21ème siècle » pour
figurer dans l'Oxford English Dictionary.
En juin et décembre 2005, il a été désigné éducateur
international de l'année 2005 et 2006 par l'International Biographical
Center de l'Université de Cambridge en Angleterre. Il a eu à mener des
activités de recherche et supervision de thèses et mémoires en post graduation
entre autres sur les stratégies d'intégration de la PME dans le processus de
développement local et nationale, sur l'évaluation de l'impact des réformes
économiques sur l'entreprise nationale et aussi sur l'impact socio-économique
de la déréglementation des télécommunications en Algérie.
Il compte plusieurs publications et
communications nationales et internationales à son actif. Bouchenak
était de janvier 2020 au jour où il a été nommé président du CNESE enseignant
chercheur permanent à l'école nationale supérieure de management (pôle
universitaire de Koléa)
Le CNES au temps de Mentouri et de Babes
Pour rappel, la nomination de Rédha Tir à la tête du CNES (son appellation avant sa
constitutionnalisation en tant que CNESE) a été consacrée par le Conseil des
ministres du 7 mars 2020. En quelques jours seulement, cet ancien enseignant
d'économie à l'Ecole supérieure de management s'était plutôt attardé sur le
changement de pratiquement tous les cadres qui étaient en fonction depuis
plusieurs années au niveau du CNES. Il a «construit» rapidement
une nouvelle équipe dont les membres étaient issus en général de son entourage
«d'économie, des finances et du management», soutient son entourage. Tir
n'avait d'ailleurs pas besoin de «tout reconstruire,
du siège social aux politiques de travail (...) pour l'édification de cette
institution centrale et son placement dans le système consultatif dans les
affaires sociales, économiques et environnementales». Avant que l' «Environnemental» ne soit institutionnalisé, les textes
qui ont toujours régis le CNES n'ont pas changé excepté donc son ouverture
constitutionnelle sur les questions climatiques et environnementales que le
monde moderne impose à tous. Le CNES s'était placé pendant de longues années
sur une trajectoire de «contre-pouvoir» face aux décideurs
en leur dévoilant l'ensemble des points faibles en matière de gouvernance
économique et sociale et les insuffisances ou lacunes des politiques publiques
qu'ils mettent en œuvre notamment en temps de crise ou de chute de la fiscalité
pétrolière dont dépend toujours l'économie nationale. C'est d'ailleurs le
premier indicateur sur lequel le CNES s'appuyait pour recommander inlassablement
aux gouvernants d'extirper le pays des griffes du prix du baril de pétrole et
de le lancer sur les pistes -que ses experts identifiaient clairement- d'une
économie hors hydrocarbures, créatrice de richesses, diversifiée, moderne et
compétitive. C'était la première institution à s'être penchée sur la crise
pétrolière, le ciblage des subventions et la sécurité alimentaire en
recommandant la diminution de l'importation du blé et la création d'une banque
de gènes et la préservation des semences locales. C'était au temps où la
présentation périodique du rapport sur la conjoncture au Palais des nations de
Club des pins donnait du fil à retordre aux gouvernements qui se sont succédé
tant le contenu mettait à nu les dysfonctionnements des différentes sphères économiques
et sociales du pays.
Les gouvernants n'aimaient pas
«ces mises à nu» qui n'épargnaient aucun secteur pourtant d'un
diagnostic précis et d'une expertise pertinente. «Si
les gouvernants de l'époque avaient pris en considération toutes les recommandations
contenues dans les différents rapports sur la conjoncture, on n'en serait
certainement pas là», commente un expert du CNESE.
Les exigences de la conjoncture du pays
Ce travail qui permettait à la pensée
intellectuelle de corriger –sur papier- les dérives politiques, était sans cesse renouvelé par les équipes du CNES
quand Mohamed Salah Mentouri en était le président. Un
travail dont il dirigeait l'élaboration selon les exigences des conjonctures du pays. D'autres
questions importantes ont été examinées et étudiées plus tard sous la
présidence de Mohamed Seghir Babes
à l'exemple de la création de l'institut africain de recherche et du
développement durable (IRADDA) lorsque l'Algérie a adhéré à l'agenda 2030
notamment pour ce qui est de la question climatique, un dossier d'ordre
stratégique. Autre création, celle de l'académie des sciences et des
technologies, une première en Algérie, cédée ensuite au ministère de
l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Sans compter sa contribution
à l'initiative de la création de l'agence nationale de sécurité sanitaire
(ANSS) que préside actuellement Kamel Senhadji.
Il est utile en ces temps de crises répétées à
tous les niveaux que le CNESE se remette «au travail » pour rééditer la confection
de ces rapports en vue de diriger la vision des gouvernants sur ce qui doit
être éminemment corrigé, adapté ou carrément changé. «Le
CNESE doit absolument reprendre son rôle de lanceur d'alerte pour éviter au
pays de gros désagréments(...) », affirment certains de ses experts.