COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- PREMIERE PHRASE D’UN ARTICLE- CONSEILS
AHMED CHENIKI
© Pr Ahmed Cheniki, fb, décembre 2022
LE PREMIER PAS, LA PREMIERE PHRASE
« Il n’y a pas plus difficile que le premier pas, la première phrase.
Parfois, le journaliste passe toute une nuit à cogiter pour préparer la
première phrase qui pourrait nous permettre d’assurer la suite. C’est dur,
délicat.
La première phrase est la phrase la plus difficile à trouver pour un
journaliste, un poète et un romancier parce qu’elle devrait susciter la
curiosité du lecteur, l’attirer, le séduire. Le grand romancier colombien, Prix
Nobel de littérature, Gabriel Garcia Marquez a confié au Magazine littéraire
qu’il lui arrivait de déchirer un millier de feuillets avant de trouver la
première phrase.
C’est à partir des premiers mots que nous saisissons la suite, comme c’est
le cas d’un amoureux, d’ailleurs l’acte de lire est un discours amoureux. Il inaugure
le protocole de lecture d’une nouvelle, d’un roman ou d’un poème. D’ailleurs,
même dans les travaux universitaires, le début est important : la question que
nous nous posons, par où commencer, est primordiale.
La première phrase du journaliste éclaire la suite du texte, donne à cerner
le style, la syntaxe, met en scène les différents éléments du récit, de
l’article en proposant un certain nombre d’informations sur les personnages, le
temps, l’espace et le discours et permet de trouver des réponses à des
questions fondamentales pouvant nous permettre de comprendre la suite du texte
: Où ? Quand ? Qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?
Albert Londres considérait que la clé du texte réside
dans l’attaque (le début) et la chute (la fin). C’est vrai que Marquez était
aussi journaliste, c’est pour cette raison que la première page l’obsède. Avant
la première phrase, la page blanche »………………………………. (Et
par Kamel Almi, fb) : « J'ai traîné entre 1991 et
2002 dans des rédactions francophones algéroises et officié comme SGR, fasciné
par quelques uns parmi les Chelfi,
Laïdi, Chouli, Rezzoug, Chibane, Ameyer, Benchicou, Abdi... Il
fallait tout lire, en théorie après le chef de rubrique, le réd'chef,
le directeur de la rédaction, mais avant le directeur. Avec doigté, je
finissais par m'imposer à tous mais ce qui m'honorait le plus, c'était de
travailler avec le journaliste sur son article, ne serait-ce que 5 minutes au
coin d'une table, entre deux portes ou à la cafette.
Avec ceux que cela intéressait, nous arrivions promptement à de très bons
résultats pérennes.
Quand la formule est
classique et bien faite – surtitre, titre, exergue – beaucoup de choses sont
dites avant "la première phrase", le début du corps de l'article.
Celle-ci acquiert alors – avec la lettrine – le rôle de tenir, de garder le
lecteur dans le coup.
Évidemment, le type
d'article influence immensément le choix de l'entrée en matière. Il fallait
également saisir les différences entre l'écriture pour la presse, la
télévision, la radio et même les médias électroniques ; faillir en cela désole
et éloigne.
Je crois que les
potentiels d'aujourd'hui ont de plus en plus de difficulté à s'exprimer ».