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Première phrase d'un article- Conseils Pr Ahmed Cheniki

Date de création: 10-01-2022 14:40
Dernière mise à jour: 10-01-2022 14:40
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COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- PREMIERE PHRASE D’UN ARTICLE- CONSEILS AHMED CHENIKI

 

© Pr Ahmed Cheniki, fb, décembre 2022

LE PREMIER PAS, LA PREMIERE PHRASE

« Il n’y a pas plus difficile que le premier pas, la première phrase. Parfois, le journaliste passe toute une nuit à cogiter pour préparer la première phrase qui pourrait nous permettre d’assurer la suite. C’est dur, délicat.

La première phrase est la phrase la plus difficile à trouver pour un journaliste, un poète et un romancier parce qu’elle devrait susciter la curiosité du lecteur, l’attirer, le séduire. Le grand romancier colombien, Prix Nobel de littérature, Gabriel Garcia Marquez a confié au Magazine littéraire qu’il lui arrivait de déchirer un millier de feuillets avant de trouver la première phrase.

C’est à partir des premiers mots que nous saisissons la suite, comme c’est le cas d’un amoureux, d’ailleurs l’acte de lire est un discours amoureux. Il inaugure le protocole de lecture d’une nouvelle, d’un roman ou d’un poème. D’ailleurs, même dans les travaux universitaires, le début est important : la question que nous nous posons, par où commencer, est primordiale.

La première phrase du journaliste éclaire la suite du texte, donne à cerner le style, la syntaxe, met en scène les différents éléments du récit, de l’article en proposant un certain nombre d’informations sur les personnages, le temps, l’espace et le discours et permet de trouver des réponses à des questions fondamentales pouvant nous permettre de comprendre la suite du texte : Où ? Quand ? Qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?

Albert Londres considérait que la clé du texte réside dans l’attaque (le début) et la chute (la fin). C’est vrai que Marquez était aussi journaliste, c’est pour cette raison que la première page l’obsède. Avant la première phrase, la page blanche »………………………………. (Et par Kamel Almi, fb) : «  J'ai traîné entre 1991 et 2002 dans des rédactions francophones algéroises et officié comme SGR, fasciné par quelques uns parmi les Chelfi, Laïdi, Chouli, Rezzoug, Chibane, Ameyer, Benchicou, Abdi... Il fallait tout lire, en théorie après le chef de rubrique, le réd'chef, le directeur de la rédaction, mais avant le directeur. Avec doigté, je finissais par m'imposer à tous mais ce qui m'honorait le plus, c'était de travailler avec le journaliste sur son article, ne serait-ce que 5 minutes au coin d'une table, entre deux portes ou à la cafette. Avec ceux que cela intéressait, nous arrivions promptement à de très bons résultats pérennes.

Quand la formule est classique et bien faite – surtitre, titre, exergue – beaucoup de choses sont dites avant "la première phrase", le début du corps de l'article. Celle-ci acquiert alors – avec la lettrine – le rôle de tenir, de garder le lecteur dans le coup.

Évidemment, le type d'article influence immensément le choix de l'entrée en matière. Il fallait également saisir les différences entre l'écriture pour la presse, la télévision, la radio et même les médias électroniques ; faillir en cela désole et éloigne.

Je crois que les potentiels d'aujourd'hui ont de plus en plus de difficulté à s'exprimer ».