Le programme national antituberculeux a été préparé depuis 40 ans par des enquêtes épidémiologiques et des travaux sur les méthodes modernes de dépistage, de traitement et de vaccination mis au point progressivement par des spécialistes. L'application s'est faite en cinq étapes:
- La première entre 1964 et 1975 avec la campagne nationale de vaccination Bcg,
- la deuxième, entre 1976 et 1980, s'est caractérisée par la couverture sanitaire de plus de 80% de la population, de l'intensification du dépistage et du traitement de la maladie,
- la troisième, entre 1981 et 1989, marquée par l'introduction du régime standardisé de 6 mois et l'édition du premier guide technique de lutte antituberculeuse (Lat),
- la quatrième étape, entre 1990 et 1999, marquée par des problèmes de pénurie de médicaments, une défaillance du réseau de laboratoires et l'arrêt des séminaires de supervision,
- et, enfin, la dernière étape qui s'étale entre 2000 et 2005 qui s'est basée sur la relance du programme national de Lat et l'édition d'un manuel de Lat en 2001.
En Algérie, la maladie enregistre environ 20 000 nouveaux cas par an dont 9 000 contagieux.
L'incidence reste stable . Elle est de 64 cas (25 selon d'autres sources) pour 100 000 habitants (150 de tuberculose contagieuse pulmonaire, pour 100 000 en 1962) . L'objectif tracé en 2000, celui de faire baisser l'incidence à 54 cas pour 100 000 habitants, n'a pas été atteint. Mais, par rapport à l'Afrique du Sud, dont l'incidence est de 500 cas pour 100 000 hbts, et le Maroc dont l'incidence est de 150 cas pour 100 000 habitants, l'Algérie est bien placée.
Tous les nouveaux-nés sont prévenus contre cette maladie, et plus de 90% d'entre-eux sont vaccinés (Bcg) dès leur naissance.
Notes : - Il y a 196 centres de dépistage et de traitement anti-tuberculeux répartis à travers le territoire national.
- Si, en 1982, le nombre de cas de tuberculose extra-pulmonaire était de 25,6%, on est passé à 47,7% en 2006 (selon un rapport de l'Insp). Au cours de l'année 2006, 20 090 cas de tuberculose, toutes formes confondues, ont été enregistrés sur tout le territoire national. On note que la tuberculose est importante dans la région du Tell où 59% de la population totale du pays réside : 67,3% de l'ensemble des cas y sont détectés, soit une incidence de 69,6 cas pour 100 000 habitants. On a, ainsi, dans l'ordre décroissant, Oran (99,88), Blida (99,32), Annaba (97,33), Mostaganem (93,26), Ain Témouchent (86,57), Relizane (79,78), et Mascara (77,54).
Au niveau des Hauts Plateaux (17 wilayas), on a comptabilisé 29% de cas alors que 33% de la population y vivent. Seulement quatre wilayas ont enregistré une incidence supérieure à l'incidence nationale : Saida, Tiaret,Sétif et Constantine.
Au Sud, la maladie est rare.
- Chaque année, on compte huit millions de nouveaux cas dans le monde et trois millions de morts. Les experts estiment que, d'ici à 2020, 88 millions de personnes seront atteintes de la tuberculose.