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Guerre de libération nationale /Radio Algérie Libre

Date de création: 19-12-2021 18:00
Dernière mise à jour: 19-12-2021 18:00
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HISTOIRE- TEMOIGNAGES- GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE/RADIO ALGERIE LIBRE

 

Moudjahid, ancien ministre, président de l’Association des anciens du ministère de l’Armement  et des Liaisons générales (MALG), Dahou Ould Kablia est revenu sur le rôle de la radio secrète durant la guerre de Libération.  «Une arme dont l’écho se faisait entendre partout à l’étranger», a-t-il affirmé, lors d’une conférence animée, jeudi 16 décembre 2021,  par la radio algérienne, au Centre culturel Aïssa-Messaoudi.

L’occasion s’y prête car il s’agit de la commémoration du 65e anniversaire de la création de la radio de la Révolution.Sa création a été l’œuvre de feu Abdelhafid Boussouf, chef de la wilaya V historique, rappelle Ould Kablia, afin de faire «retentir la voix du peuple algérien» et constituer une «arme médiatique au service de la lutte armée».
Créée le 16 décembre 1956 , la radio siégeait dans un petit camion et comptait un groupe de jeunes étudiants parmi les grévistes de mai 1956, a-t-il fait savoir. L’ancien ministre de l’Intérieur a mis en exergue le rôle important des rédacteurs et techniciens.
En dépit des conditions difficiles. La Radio secrète présentait un contenu divers entre communiqués militaires, commentaires politiques et réponses à des allégations coloniales. «Elle a œuvré à mobiliser le peuple algériens et informer ultérieurement sur les visites effectuées par les responsables du GPRA à l’étranger».
Conscients du rôle des médias pour contrecarrer l’influence des médias colonisateurs, les leaders du FLN donnèrent naissance à une radio : «La Voix de l’Algérie libre et combattante» (Sawt El Djazair El Moukafiha), qui de la frontière ouest a émis son premier message sur les ondes : «ici, la Radio de l’Algérie libre et combattante, la voix du Front de libération s’adresse à vous, du cœur de l’Algérie». Cette dernière fera éclore un réseau de 16 radios à travers le monde arabe, du Caire à Baghdad, Benghazi, Damas et Rabat, mais également des pays de l’Europe de l’Est. Ce réseau contribuera fortement à faire connaître les revendications de la cause algérienne. Le conférencier a évoqué «l’appui» que le FLN avait reçu des pays frères comme l’Egypte via la «Voix des Arabes», la Tunisie et le Maroc qui évoquaient la lutte armée du peuple algérien et son droit à la liberté et à l’indépendance. La radio secrète rendait compte des combats menés par les moudjahidines et produisait une «forme de propagande» composée de chants patriotiques, de serments religieux et de commentaires militaires et politiques.
Les présentateurs radios dissimulaient leurs identités derrière des pseudonymes et adressaient leurs messages en français, en arabe et en kabyle. Le conférencier a indiqué que «parmi les voix percutantes à l’époque, voire même après l'indépendance, il y a lieu de citer celle de Aissa Messaoudi, en sus des autres voix qui se sont données à fond pour l’Algérie». La «Voix de la révolution» restera gravée dans les mémoires, notamment celle du journaliste Aissa Messaoudi, décédé il y plus de 20 ans. Des membres de la délégation extérieure du FLN dont le professeur Ahmed Taoufik El Madani, l’avocat Abderrahmane Kiouane, présentaient périodiquement des commentaires sur la Révolution et ont beaucoup contribué à éclairer l’opinion publique arabe et internationale en expliquant ses objectifs. Ayant également animé les programmes de la radio secrète, il y avait Cheikh Réda, Madani Haoues et Rachid Abdeslam ainsi que Cheikh El Kadi El Hachemi Tidjani. La radio était parfaitement adaptée aux conditions socio-économiques des Algériens marqués par l’illettrisme et la pauvreté. Un outil efficace pour contrecarrer la propagande mensongère de la France coloniale et mobiliser le peuple algérien autour de l’objectif de l’indépendance nationale.
Cette radio diffusait ses programmes sur les ondes courtes à raison de deux heures d’emission/jour, soit une heure en langue arabe, une demi-heure en kabyle et une demi-heure en langue française, ouvrant la fréquence par le saint Coran (Sourate Al-Moulk), «à la demande de Boussouf», avant de passer à 3 plages horaires/jour.
Selon Dahou Ould Kablia, la France a tenté de brouiller la diffusion de la Radio secrète, «en recourant aux Harkis pour connaitre et bombarder le lieu de diffusion, ce qui a entrainé l’arrêt de diffusion pour une année, avant de reprendre son activité à la faveur de nouveaux matériels et d'un nouveau site, la radio étant même captée au Caire», a-t-il conclu.