CULTURE- PATRIMOINE- TBOURIDA/MAROC/UNESCO
Héritage d'une vieille tradition guerrière, la tbourida, l'art équestre marocain,
connue aussi sous le nom de fantasia, a été intégrée mercredi 15
décembre 2021, au Patrimoine culturel immatériel de
l'Unesco. "C'est la reconnaissance d'un héritage
civilisationnel arabo-amazigh (berbère) unique au monde", s'est
félicitée la délégation permanente du Maroc auprès de l'Unesco dans un tweet.
Le Maroc avait
officiellement déposé en 2019 le dossier de candidature pour inscrire sur la
liste du Patrimoine immatériel de l'humanité la tbourida,
dont le nom en arabe dialectal est dérivé de baroud, qui signifie poudre à
canon.
La tbourida
"est une discipline traditionnelle qui se transmet de génération en
génération" et qui "contient des éléments essentiels
de l'identité culturelle et de la mémoire collective du Maroc, de ses régions
et de ses communautés", a expliqué le comité d'évaluation des
candidatures de l'Unesco. Très populaire dans les campagnes, cette
spectaculaire charge de cavalerie qui se termine par un tir synchronisé de mousquets
est associée aux festivités du royaume, y compris lors de grands mariages.
Ainsi, chaque année, des milliers de spectateurs enthousiastes assistent à ces
spectacles grandioses lors du salon du cheval d'El-Jadida (Ouest), le plus
important festival équestre du pays.
Cette tradition équestre remonte au moins au début du
XVIe siècle, selon diverses sources historiques. Pour la parade, les cavaliers
et leurs chevaux se regroupent au sein de troupes appelées sorbas. Villes et villages ont leurs propres sorbas et tournois. "Chaque parade
de tbourida est effectuée par une
troupe constituée d’un nombre impair de cavaliers et de chevaux (de 15 à 25),
alignés côte à côte et au milieu desquels se place le chef de la troupe", explique l'Unesco sur son site. Dans
le patrimoine de la tbourida à
sauvegarder, figure le cheval barbe ou arabe-barbe, race typique d'Afrique du
Nord, menacé de disparition mais dont le stock a été reconstitué à partir des
années 2010, selon l'Unesco. Depuis 2018, seuls les chevaux de cette race sont
autorisés à concourir dans les épreuves officielles.
La liste du Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco
compte aujourd'hui près de 500 inscriptions (dont le couscous maghrébin et la rumba africaine) .