HISTOIRE- PERSONNALITES – BENTOBBAL LAKHDAR
Né à Mila le 8 janvier 1923, dans une famille
relativement à l'aise en ce temps-là, il avait suivi des études primaires
jusqu'à l'obtention du Certificat d'études primaires (CEP). A l'âge de 17 ans,
il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) puis, à partir de 1947, à
l'Organisation secrète (OS), dès sa création. Là, il fait la connaissance de
plusieurs futurs responsables de la Révolution tels que Mohamed Boudiaf, Larbi
Ben M’hidi, Rabah Bitat, Zighoud Youcef, Amar Benaouda...
Après la découverte de l'existence de l'OS suite à l'affaire de Abdelkader Khiari et ses conséquences (démantèlement, arrestations,
dissolution de l'OS), il entre, en mars 1950, dans une clandestinité totale en
rejoignant, entre autres, le maquis créé pour la circonstance par Mostefa Benboulaïd dans les Aurès. Il assiste à la réunion des 22
qui avait décidé du déclenchement de la Révolution. Là, il retrouve mon ami
d'enfance, le fils du patelin, le complice de toujours, le confident, Boussouf Abdelhafid.
Dès le
déclenchement de la Révolution, il s'était choisi Si Lakhdar comme nom de
guerre. Il devient aussi l'un des adjoints de Didouche
Mourad avec Zighoud Youcef, Badji Mokhtar et Benmostefa Benaouda (futur
colonel Amar Benaouda), tous membres des 22. À la
mort de Didouche Mourad, il devient l'adjoint de Zighoud Youcef, son compagnon comme fugitif de l'OS
(Organisation secrète) dans les Aurès de 1950 à 1954. Ils préparent ensemble le
soulèvement du 20 août 1955 en Zone 2, future Wilaya II. En tant qu'adjoint de Zighoud Youcef, responsable de la Zone 2, futur Wilaya II,
il fait partie des 6 responsables au Congrès de la Soumman
du 20 août 1956, énumérés par ordre alphabétique pour éviter toute
interprétation : Abane Ramdane,
Ben M’hidi Larbi, Bentobbal
Lakhdar, Krim Belkacem, Ouamrane Amar et Zighoud Youcef. Au Congrès de la Soumman,
il est LE SEUL MEMBRE DES 6 AYANT ASSISTÉ À CE CONGRÈS à n'être désigné que membre
suppléant du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), contrairement
aux 5 autres qui sont désignés membres titulaires. Cette exception est en
partie responsable de l'animosité que Si Lakhdar Bentobbal
éprouve vis-à-vis de ses autres pairs (Abane, Ben M’hidi, Krim et Ouamrane).
Après l'arrestation et la mort à Alger le 4 mars 1957 de Larbi Ben M’hidi et la décision des 4 membres du Comité de coordination
et d'exécution (CCE) de quitter Alger pour l'extérieur, il rentre en Tunisie en
compagnie de Benkhedda Benyoucef
et Krim Belkacem, tous deux membres du CCE à la fin du mois de mai 1957.
Le 3 juin 1957, Bentobbal, surnommé Si Abdallah,
rencontre de nouveau son alter ego Boussouf qui
arrive à Tunis venant du Maroc, en compagnie de Abane
et Dahleb, les deux autres membres du CCE sortis
d'Algérie par la frontière algéro-marocaine le 22 mai 1957 en compagnie de 3
autres officiers et 5 djounoud de la Wilaya V.
Depuis ce jour, ils ont formé un duo que rien ni personne ne pouvait diviser.
C'est ainsi que Bentobbal s'est retrouvé, dès août
1957, l'un des responsables les plus puissants de la Révolution et ce, à juste
titre.
Membre du CCE, membre du CPR, ministre de l'Intérieur dans le premier GPRA du
18 septembre 1958, ministre de l'Intérieur dans le second GPRA du 17 janvier
1960 et membre du Comité interministériel de la guerre (CIG), organisme
supervisant l'État-Major général (EMG), ministre d'État dans le troisième GPRA
du 28 août 1961, membre de toutes les délégations négociant avec la France, il
est le plus puissant des 3 B, du trio ou du triumvirat.
À l'indépendance, Si Abdallah a refusé d'être sur les listes électorales pour
l'Assemblée nationale constituante de 1962
Pour vivre, il a créé un bureau de transit qui lui permettait de vivre le plus
normalement du monde, fier du devoir accompli et n'étant tributaire de qui que
ce soit.
En 1966, Boumediene, se sentant redevable du quotidien des anciens responsables
de la Révolution ou par calcul politique, avait décidé de les impliquer en leur
attribuant des fonctions de président de conseil d'administration. C'est ainsi
que Si Abdallah Bentobbal s'est retrouvé président du
conseil d'administration de la Société nationale de sidérurgie (SNS). À ce
titre, il devient président de la Fédération des sociétés arabes productrices
de fer et acier, ayant son siège à Doha.
Il décède le 21 août 2010. Il repose à El Alia.