CULTURE –POÉSIE
-ANNA GREKI
Anna Greki, de son vrai nom
Anna Colette Grégoire, (plus tard épouse Melki), née à Batna le 14 mars 1931, passe
son enfance à Menaâ, commune d’Arris dans les Aurès,
une région sauvage, aride et montagneuse qui forme dans l'est de l'Algérie de
l'Atlas pré-saharien où son père est instituteur. Son
enfance au cœur des Aurès déterminera toute sa vie et, avant même ses
engagements politiques ou culturels, l’adolescente sera marquée par l’extrême
pauvreté, mais aussi les traditions de solidarité et la dignité des Chaouis.
Se considérant déjà comme pleinement algérienne, c’est
à Annaba (alors Bône), que son éveil politique prendra forme et l’amènera à
participer directement à la guerre de Libération nationale.
Elle effectue ses études primaires à Collo,
secondaires à Skikda (alors Philippeville). Très brillante, elle obtient le BAC
à 16 ans. Mais interrompt ses études supérieures de lettres à Paris pour
participer activement au combat pour l'indépendance de l'Algérie. Institutrice
à Bône (Annaba) puis à Alger, militante du Parti communiste algérien (PCA),
elle rejoint le FLN en juillet-aout 1956.
Membre des Combattants de la libération (CDL) et
accusée d'avoir participé à des attentats, Anna Gréki
est arrêtée le 13 avril 1957 par les paras de Massu, violée et torturée avant
d'être internée à la prison Barberousse d'Alger, puis transférée en novembre
1958 au camp de transit de Beni Messous (Alger).
Expulsée en France le 17 décembre 1958, Anna est de
1959 à 1961, institutrice à Avignon, puis elle rejoint alors son mari Jean
Melki à Tunis où est publié son premier recueil.
1962, retour en Algérie, où elle achève sa licence de
français en 1965. Elle est professeur de français au lycée Emir Abdelkader
d'Alger (ex. Lycée Bugeaud) et publie parallèlement des textes poétiques dans
l'hebdomadaire "Révolution africaine".
Cet engagement a donné à son écriture poétique à la
fois un souffle et une thématique centrale parcourue également d’une ode
permanente à la grandeur de l’amour et à la beauté du pays... Elle est
considérée comme l’une des premières écrivaines algériennes.
Son recueil le plus connu fut publié par l’éditeur
canadien P.J. Oswald en 1963. Il porte le titre de « Algérie, capitale Alger »,
avec une préface de Mostefa Lacheraf et une
traduction jointe en arabe de Tahar Cheriaâ. Un autre
recueil fut publié à titre posthume. Il s’agit de « Temps forts », sorti chez
Présence Africaine en 1966. Elle a également publié en 1966 d’autres textes
poétiques dans d’autres revues.
Anna Gréki décède (en
couches) dans une maternité le 6 janvier 1966 d'une hémorragie à l’âge de 35
ans.