HABITAT- PERSONNALITES- MOLINARI
GIACOMO/ARCHITECTE/LAGHOUAT
Né le 28 août
1814 à Cavagnano (Italie), Giacomo Molinari ,
architecte et astronome italien, est arrivé à Laghouat en 1854, soit deux
années après sa prise par les hordes de Pélissier, Bouscaren,
du Barail, Pein. Il est le
fils de Giovanni Molinari, grand armateur dont la
mère est Eileen Mac Allan, fille d’un grand armateur irlandais de Dublin et de
Maria Guiseppa Bianchi de la noblesse toscane, fille
d’un grand peintre et sculpteur florentin. Selon des Laghouatis
autochtones, Molinari Giacomo faisait partie du
groupe d’architectes et de maçons spécialistes italiens, venus reconstruire la
ville de Laghouat après sa conquête par le général du Barail
qui l’administrait. Avec ses camarades, ils avaient pour tâche la
reconstruction de la ville principalement le
fort Bouscaren, la caserne Bessières, l’église
Saint-Hilarion (une copie conforme de l’église Sainte-Sophie qui sera édifiée
en 1901) et bien évidement la mosquée Essaffah à
laquelle est associé le nom de Mouninar qui
n’est autre que Giacomo Molinari, le grand
architecte et astronome milanais. Il a également construit les vieilles
mosquées de Djelfa et d’Aflou en plus de plusieurs œuvres à Alger et à Miliana,
nous dit-t-on.
Une fois les travaux achevés, ses camarades repartirent tous en Italie. Quant à
lui, il a été subjugué par l’Islam et a fini par décider de rester sur place et
y finir sa vie. Dans ce nom bien particulier, on retrouve son patronyme Molinari qui, par l'expression phonétique de la région, a
donné le vocable de Mouninar. Toutefois selon les
écrits et dires des Français pétrifiés par cette défection d’un chrétien,
personne ne connaît le moment, la période, où la date où Giacomo Molinari (dit Ahmed) eut embrassé la religion musulmane. Il
se pourrait que ce soit pendant la période où il édifiait, pendant les
après-midis, dix années durant, l’œuvre de sa vie de 1864 à 1874, la mosquée d’Essaffah à laquelle il donna le cachet européen qui fait
jusqu’au jour d’aujourd’hui, son charme et sa noblesse.
Il est vrai que Molinari Giacomo dit Ahmed, a pu
cacher à son entourage européen sa reconversion à l’Islam et c’est pour cette
raison peut-être, qu’il n'y a aucun endroit ni aucun document selon
la version française, où il se déclarait musulman. Les dernières volontés
laissées par Ahmed Molinari consisteraient en un
testament qu'il dicta le 28 juillet 1908 au chancelier notaire Paul Curiel dans la cour de sa propre maison située à l'angle de
la rue Millot et de la rue de Blida, étant probablement empêché de bouger à
cause de son âge vénérable, quatre-vingt-quatorze ans et de sa santé fragile.
Dans ce testament, il dicte notamment tel que le décrit le notaire Paul Curel
“malade de corps, mais sain d'esprit”.
L'acte notarié fut rédigé conjointement en langues arabe et française, en la
présence de l’interprète judiciaire Ernest Abribat
près la justice de paix de Laghouat, et de quatre témoins “tous citoyens
français” résidant à Laghouat et aptes à comprendre la langue arabe. Ceci étant
nécessaire du fait que le testamentaire (Ahmed) connaissait mal la langue du
colonisateur français, mais s'exprimait parfaitement et habituellement en
italien, en allemand et en arabe à la mode indigène. Nous écoutons les
déclarations de Molinari qui disait ne pas avoir de
propriété. “J'ai un jardin potager aujourd'hui dont je pourrais tirer la somme
de mille deux cent francs qui me serviront à payer la somme dont je suis
débiteur à monsieur Isaac Ben Lahlou négociant à Laghouat’’. Le testamentaire
conclut ainsi : “Je désire être inhumé, après ma mort dans le cimetière
musulman de Sidi Yanes’’.
Ainsi, Giacomo Molinari, fier Italien de Milan, a su
à l’insu du colonisateur, traverser au pas de
charge son siècle sans en ne référer qu’à sa conscience et à sa foi !! Les
autochtones approchés considèrent que “l’écriture de l’histoire ne doit pas
être seulement la mission des historiens, mais elle doit être l’affaire de
tous’’. Une de ses petites files , la fille Mohamed Molinari , Oumelkheir
, a quitté Laghouat pour s’installer à Alger en compagnie de son frère Bachir,
les années 50. Là, elle a tissé d’étroites relations avec les combattants de la
révolution, pour prendre part à la bataille d’Alger.
.
Elle rejoignit ensuite
les wilayas 4 et 5 en 1959 . Ellle
tomba au champ d’honneur à Fekane dans la Wilaya de
Mascara.
Son frère Smail la
rejoignit dans le monde de l’au-delà, quelques années après, assassiné par l’O.A.S à Bab-El-Oued,