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Fantasia

Date de création: 12-12-2021 18:49
Dernière mise à jour: 12-12-2021 18:49
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CULTURE- PATRIMOINE – FANTASIA

La fantasia est d’origine berbère comme l’attestent les historiens, et elle remonterait à l’Antiquité. Elle a fait son apparition avec les chevauchées de la célèbre cavalerie numide de Massinissa, qui ont développé cette technique qu’on voit aujourd’hui dans la fantasia, technique de combat par harcèlement à base de charges et de replis rapides.
La toute première représentation d’une fantasia, ce sont des dessins datant du xvie siècle, attribués au peintre flamand Jan Cornelisz Vermeyen (1500-1559). Intitulé a posteriori « Une fantasia à Tunis », et éventuellement ses deux autres dessins, intitulés « Tournoi militaire à Tunis », les trois exécutés lors de la conquête de Tunis en 1535 par l’empereur Charles Quint.
D’autres peintres, et c’est juste un rappel, ont immortalisé cette fantasia notamment Eugène Fromentin « Fantasia Algérie », une huile peinte en 1869 et se trouvant au musée Sainte-Croix, Poitiers, déposé par le musée d’Orsay et dans son œuvre « Une année dans le Sahel » (en Algérie). Lors de son escale à Boutlelis dans l’Oranie, l’auteur J. A. Bolle décrit ainsi cette exhibition équestre : « Les cavaliers se donnent aussi souvent le plaisir d’exécuter des fantasias, exercice qui consiste à faire faire des bonds, des sauts et des cabrioles à son cheval, à le faire caracoler, se cabrer, ruer, hennir, piaffer avec colère, blanchir son mors d’écume. » La fantasia est signalée à la fin du XVIIIe siècle par les témoignages de voyageurs au Maghreb (donc Afrique du Nord) elle sera formellement connue, et prendra ce nom de fantasia, dès 1832, grâce au peintre français Eugène Delacroix et les tableaux qu’il en fait. Elle deviendra ensuite l’un des sujets de prédilection des peintres orientalistes les plus illustres, tels qu’Eugène Fromentin ou Marià Fortuny.
18 septembre 1860, une fantasia a été organisée en l’honneur de Napoléon III, le 18 septembre 1860, à Maison-Carrée, dans les environs d’Alger, dans laquelle on a pu compter entre six et dix mille cavaliers.
La fantasia a même été transportée en Nouvelle-Calédonie avec l’arrivée des déportés algériens, elle s’y perpétue depuis la fin du XIXe siècle.
L’un des plus grands livres d’Assia Djebar, l’académicienne algérienne, s’intitule l’Amour, la Fantasia, publié en 1985.
La fantasia est aussi propre à l’Algérie, elle est pratiquée dans plusieurs villes et villages que ce soit à l’Est, dans les Aurès, pays numide ou le noyau de la Numidie très présente, ainsi qu’au Centre ou à l’Ouest ; Hodna, Oasis, Dahra, Titteri, Sersou, Saoura, Tafna et Sahara