CULTURE -MUSIQUE – SELOUA
La scène artistique algérienne a perdu
jeudi 9 décembre 2021, une ambassadrice du raffinement, du patrimoine et de la
création musicale, Saloua qui a brillé par la musique contemporaine de son
époque dans les pays arabes et sauvegardé la patrimoine
de son pays, s'est éteinte après un riche parcours et en laissant de nombreux
adeptes et une riche discographie.
Dans un message de condoléances adressé à la famille de l'artiste, le président
de la République, Abdelmadjid Tebboune a estimé avec tristesse que la scène artistique a
perdu "un nom de cette génération qui a brillé avec son
parcours artistique et enrichi le champ culturel avec une œuvre d'une
créativité éblouissante liée à notre patrimoine musical riche et varié".
Devant la perte de cette "voix algérienne
authentique imbue de patriotisme", le président de la République a salué
la mémoire d'une chanteuse qui "appartient à cette génération qui a porté
l'amour de la patrie et l'a manifesté dans les manifestations internationales,
une génération fière de sa singularité et de son authenticité".
Avant la chanson, la voix de Fettouma
Lemitti se fait d'abord connaître sur les ondes où
elle a commencé une carrière d'animatrice de Radio-Alger en 1952 sous la
direction de Réda Falaki qui lui confie une émission
pour enfants.
Sa maîtrise et sa voix la conduiront très vite dans
les studios de l'ORTF (Office de la radiodiffusion- télévision française) où
elle deviendra animatrice de la première émission féminine destinée au monde
arabe.
En 1960, elle rencontre le compositeur Lamraoui Missoum, qui venait de
lancer un nouveau genre de chanson rénovant complètement la chanson algérienne
et qui cherchait des interprètes.
Cette rencontre va impulser sa nouvelle carrière de
chanteuse qu'elle a mené avec une grande passion après avoir abandonné
l'animation radio pour s'y consacrer entièrement.
En 1962, elle entre dans la cour des grands avec
l'enregistrement de "Lalla Amina", classé troisième des ventes de la
prestigieuse maison de disques "Pathé Marconi" après Edith Piaf et
Enrico Macias.
Sa voix d'exception et sa culture musicale lui
permettront de se perfectionner et percer dans la chanson, pour collaborer, au
lendemain de l'indépendance, avec Mahboub Bati et Boudjemia Merzak qui deviendra
son époux.
En 1964, elle effectue une longue tournée dans les
pays arabes où elle a été accueillie comme l'ambassadrice de la chanson
algérienne, prenant part à toutes les semaines culturelles dans tous les pays
amis de l'Algérie nouvellement indépendante.
En dépit de ces débuts fulgurants dans la chanson,
Saloua revient à son premier métier et anime à la télévision la première
version de l'émission "Alhan oua
Chabab", pour la promotion de jeunes talents,
avec Maâti Bachir.