HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-RÉCIT
MÉMORIEL DAHO DJERBAL-“LAKHDAR BENTOBBAL.MÉMOIRES DE L’INTÉRIEUR”
(II/II)
Avis :Enfin, une approche (universitaire donc assurément scientifique ) de l’écriture de histoire de la guerre de libération
nationale …..une écriture algérienne, en ce sens
qu’elle va à la rencontre
des acteurs algériens, d’abord du Mouvement national ensuite du Fln et de l’Aln.Ici, certes, les « Mémoires »
d’un acteur incontournable
- personnage central de la guerre, homme d’action, homme de terrain, engagé,
habité par la cause, à la vie spartiate
- mais un matériau
(une sorte de recueil de souvenirs et de « confidences », et selon l’auteur la
« traduction la plus fidèle
et la plus exacte possible de la pensée et de l’action de S.L Bentobbal sans aucune adjonction dans le texte initial, et sans interprétation »
(p 7, Avertissement) ), lequel
a été soumis
aux mêmes règles méthodologiques de distance critique appliquées
au document écrit. Quant aux contenus
(affirmations,précisions, jugements,témoignages, révélations… parfois des « boumbattes »
sur les populations, les groupes , les idées et les individus ), chacun est libre de les apprécier à sa manière. Quant à
l’auteur….il est assez
grand et expérimenté pour se défendre
contre les éventuelles
critiques ou « attaques »….Les autres historiens
n’ont qu’à opérer les vérifications et autres recoupements pour
confirmer ou infirmer.
Morale de l’histoire : Vive la « liberté d’écrire librement l’Histoire »…Tout particulièrement celle qui appartient à tout le peuple algérien. Et, en attenda,nt, Ave Bentobbal!
Citations : « Les ‘Ulémas
n’ont jamais pris position sur la question de l’indépendance nationale » (L.B,
p 64), « En politique, la force de l’exemple est quelque
chose d’essentiel.On ne peut
assurer une autorité morale
quelconque sur un militant si
l’on n’est pas soi-même un homme sain.Le comportement individuel est une donnée
très importante « (
L.B, p69) , « Dans le Nord, le militant lutte
pour un idéal qu’il a mûrement réfléchi.Ici, le courage
tient au fusil, si celui-ci est retiré
le courage disparaît avec lui »
(L.B, 135), « Lors de la réunion (note : des “22” ), c’est
surtout le français qui a été
utilisé comme langue de travail.Ben Boulaid a présenté son exposé entièrement en français, langue qu’il maîtrisait parfaitement.Mais , pour des choses aussi
sérieuses, la langue utilisée
importait peu » (L.B,
p 152), «L’Algérie a perdu en
Didouche (Mourad) un cadre et un guide irrempaçable.Beaucoup d’événements
néfastes qui se sont produits après sa disparition et qui ont affecté la révolution auraient certainement pu être évités
si des dirigeants de son envergure avaient été encore là » (L.B, p208),
« D’après ce que j’ai appris, une
génération ne retrouve
jamais une occasion historique
qu’elle a perdue une
première fois (….). Une génération
n ’a jamais fait deux révolutions et (qu’) une génération
qui a raté le rendez-vous
de l’histoire n’ a jamais vu l’histoire
revenir sur ses pas (L.B p
249), « Quand la révolution
a grandi, même le concepteur s’est trouvé prisonnier des lois, il n’était lui-même plus libre par
rapport aux lois qu’il avait conçues (….).Quand l’organisation ne s’impose pas, c’est le règne de la force pure, le fort s’impose
au faible et c’est le peuple qui en fin de compte subit le plus grad préjudice (….). Si celui qui porte les armes devient l’élément principal, cela débouche sur un Etat dont les fondements reposent sur la force pure et non sur la loi » (L.B, p268),
« Est-ce que le peuple
est révolutionnaire ?
Je dirai non (note :
au début de la guerre ) . Il n’a jamais combattu pour la révolution.Il
croit en la révolution mais il ne lutte pas pour elle.Il croit en la remise en cause et au chambardement de toute la société pour qu’il puisse prendre les rênes du pouvoir, mais ce qu’il
vise en fait, c’est l’intérêt individuel.Le peuple n’était pas encore formé.
D ’abord , l’idéologie n'existait pas.C’était une idéologie non codifiée, même chez les djounoud » (L.B, p363)