FINANCES –
ETRANGER- TRANSFERTS DEVISES EMIGRATION VERS L’ALGERIE 2021
«Les transferts de devises des Algériens étaient de
seulement 1,7 milliard de dollars.» «Ce montant ne
reflète pas pleinement les capacités de notre communauté nationale à
l’étranger, compte tenu notamment de son nombre et de son poids économique»,
selon le Premier ministre.
Le gouvernement veut
capter plus de transfert de devise de la diaspora. Le Premier ministre, Aïmene Abderrahmane, invite les ambassadeurs et les
diplomates algériens à faire un effet supplémentaire de direction des immigrés
pour bénéficier de leur apport au développement économique du pays.
«Le développement qu’a
connu notre communauté à l’étranger, au cours des dernières décennies, lui
permet d’apporter une contribution qualitative et importante à l’amélioration
du niveau de développement de notre pays, à travers des investissements à forte
valeur ajoutée», lance-t-il.
Dans un discours
prononcé, mardi 9/11/2021 , devant les participants à
la Conférence des chefs des missions diplomatiques et des consuls algériens ,
qui se tient depuis lundi 8 à Alger, le premier responsable du gouvernement met
l’accent sur «le faible niveau de transferts des devises de l’immigration
algérienne». Il cite des chiffres, dont les données du rapport de la Banque
mondiale publié en 2019.
Selon lui, ce document
souligne que «les transferts en devises des
Algériens étaient de seulement 1,7 milliard de dollars». «Ce montant ne reflète pas
pleinement les capacités de notre communauté nationale à l’étranger, compte
tenu, notamment, de son nombre et de son poids économique», précise-t-il. Et de souligner : «La valeur de ces envois de fonds
est actuellement très faible par rapport aux pays qui ont une communauté
beaucoup plus petite que la nôtre.»
Aïmene Benabderrahmane donne
également un autre chiffre, plus actualisé visiblement. «Les envois des Algériens n’ont
pas dépassé 3,2 milliards de dollars en moyenne annuelle, y compris les envois
de retraités à l’étranger, au cours des trois dernières années, soit près de 2%
du PIB (produit intérieur brut)», indique-t-il, rappelant que «les envois de fonds vers l’Afrique
subsaharienne ont atteint 44 milliards de dollars en 2019». «Ces envois de fonds augmentent
rapidement et dépassent désormais les niveaux d’aide publique au développement
et d’investissement étranger direct en Afrique subsaharienne», dit-il.
L’orateur cite aussi
d’autres exemples de pays qui bénéficient des fonds de leurs citoyens de
l’étranger, à l’image de l’Inde (83,1 milliards de dollars), la Chine (68,4
milliards de dollars), le Mexique (38,5 milliards), les Philippines (35,2
milliards de dollars), l’Egypte (26,8 milliards de dollars), le Nigeria (24,3
milliards de dollars) et le Pakistan (21,0 milliards de dollars).
Il appelle ainsi à remédier à cette situation. «En raison de l’absence, à ce jour, d’un réseau bancaire propre à notre pays,
l’Algérie bénéficie peu des envois de fonds de notre communauté à l’étranger.
Par conséquent, il est devenu nécessaire de changer cette situation dès que possible», insiste-t-il.
Soulignant que les émigrés jouent un rôle positif et apportent une valeur
ajoutée à l’économie, à la société et à la culture, il affirme «qu’il est maintenant devenu nécessaire de mettre en place une nouvelle
organisation pour permettre à cette communauté de participer à la construction
nationale. Il définit les axes du travail à privilégier, dont l’instauration
d’un climat de confiance, qui reste essentiel, grâce à l’utilisation de la
technologie comme moyen d’assurer la transparence lors de la mise en œuvre des
interventions de la diaspora».
Il préconise également des mesures «concrètes pour motiver les membres de la diaspora à investir dans des projets
économiques, à les impliquer dans la stratégie de promotion des exportations
hors hydrocarbures et à apporter leur épargne à travers les banques et agences
qui s’ouvrent à l’étranger».
L’intervention du Premier ministre intervient, rappelons-le, au moment où,
en France, une polémique s’est installée après des appels à faire des
transferts en devise des immigrés une carte de pression sur leurs pays
d’origine.
Le dernier à faire une déclaration dans ce sens est le socialiste et
candidat à la prochaine présidentielle française, Arnaud Montebourg. Il propose «le blocage des transferts d’argent pour taper au portefeuille les pays qui
refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d’expulsion du
territoire français».
Ayant suscité l’émoi au sein même de sa famille politique, la gauche
française, ce dernier a été contraint de s’expliquer, tout en maintenant le
fond de sa pensée : «J’ai voulu viser les Etats, je ne souhaite pas toucher ces familles qui
travaillent dur, envoient de l’argent à leurs familles de l’autre coté de la Méditerranée.»