RELATIONS INTERNATIONALES- DIPLOMATIE –
DEFIS INTERNATIONAUX -CONFERENCE DIPLOMATES EN POSTE, ALGER M 9/11/2021
(EXTRAITS)
Après le président de la République, c'est
le 1er ministre qui a instruit les diplomates en poste pour chercher
les investissements directs étrangers (IDE) et pour devenir «l'axe central »
dans l'aboutissement des opérations de récupération de l'argent transféré
illicitement vers l'étranger (…………………………….)
Le 1er ministre a rappelé en premier, que « le gouvernement s'active à réformer
le système bancaire et financier et à sa modernisation, pour réaliser
l'attraction du climat de l'investissement à travers une profonde révision du
code de l'investissement(...) ». L'objectif étant, selon lui « de promouvoir la
production hors hydrocarbures et de lever les obstacles devant les opérateurs
économiques et qui les empêchent de réaliser leurs projets(...) et d'élaborer
une vision prospective qui prend en compte le mouvement des IDE(...) pour
l'instauration d'un climat des affaires favorable attractif ».
Benabderrahmane évoque ainsi «un programme de réformes globales (...) en vue de
garantir la concurrence et d'attirer le capital étranger (...) et relancer les
secteurs les plus compétitifs en particulier les hydrocarbures, l'industrie,
l'agriculture, les industries alimentaires, pharmaceutiques, le tourisme.. ».
Et d'autres qui, a-t-il dit, « assurent la sécurité nationale dans sa
signification la plus globale que tous les pays cherchent à atteindre encouragés
dans cela par les difficultés générées par la pandémie de la COVID-19 ».
Il estime qu' «il n'est pas normal qu'avec tous ses atouts, notre pays ne
bénéficie que de 1,3 milliard de dollars d'investissements directs étrangers la
majorité dans les hydrocarbures, ce qui est insignifiant voire nul
comparativement à ce qu'engrangent d'autres pays qui ne possèdent pas les mêmes
atouts que le nôtre ».
«Il faut corriger certains clichés»
Il affirme alors que «nos représentants diplomatiques doivent prospecter les
marchés et redoubler de vigilance(...), chercher de véritables partenaires
étrangers et sérieux, prêts à travailler sur la base du principe
gagnant-gagnant(...)».
Il fait savoir aux diplomates que « le gouvernement s'active à mettre en place
un mécanisme de promotion du climat des affaires et d'évaluation des projets
qui ont réussi ». Il les appelle notamment à «travailler pour corriger certains
clichés véhiculés dans certains classements de notre pays dans l'économie, le
commerce, l'innovation, la recherche scientifique décidés sur la base de
données fausses(...), des clichés qui repoussent les investissements(...) ».
Son exemple, en 2020, dit-il « le système de santé et de ses infrastructures en
Algérie a été classé par une institution financière internationale au dessous de la 40ème place (44) en Afrique, on a
découvert que derrière ce rapport d'institutions qui travaillent pour d'autres
objectifs(...), nous avons corrigé ce classement(...), parce que l'Algérie
occupe la 2ème place pour ce qui est de l'indice du développement humain(IDH)
en Afrique après les Seychelles et l'Ile Maurice et elle est 2è ou 3ème dans la
zone MENA(...) ».
En rappelant «l'argent transféré illicitement à l'étranger » et « la commission
d'experts décidée par le président de la république, travaille sous mon
autorité et suit ce dossier», il a instruit les diplomates de « se mobiliser
pour tenir un rôle central à cet effet notamment à travers la multiplication
des contacts avec les autorités concernées pour suivre les commissions
rogatoires et prendre en compte les demandes d'entraide judiciaires délivrées
par nos instances judiciaires, pour leur exécution par les pays concernés ». Il
est question pour lui «d'évaluer et de lister ces
transferts, et d'initier par les instances compétentes les procédures pour leur
récupération(...), de faire vite et dans l'urgence pour éviter toute
dilapidation de cet argent ».
Le 1er ministre a exprimé son optimisme «après que la balance commerciale a
enregistré un gain de + 1,4 milliard de dollars d'exportation hors
hydrocarbures à la fin d'octobre dernier (...) ». Il affirme s'attendre à « un
excédent de cette balance l'année prochaine ».
Il recommande le placement du produit local dans les marchés africains en
promettant « la mise en place de système logistique au niveau des wilayas
limitrophes(...)». Et appelle en même temps les
diplomates à «saisir l'opportunité des zones de libre échange notamment africaine, pour promouvoir les
investissements et explorer les marchés(...)».
Le 1er ministre a noté la décision de l'Algérie de revoir ses accords
bilatéraux ou multilatéraux «notamment l'accord d'association avec l'Union
européenne et l'évaluation du processus de son adhésion à l'OMC ». Des échos du
huis clos qui a abrité les débats des diplomates sur ces dossiers, notamment
sur la décision de réviser l'accord d'association avec l'UE, font état de
profondes divergences entre ceux qui sont pour cette révision et d'autres qui la
refusent...
Le gouvernement s'apprête, selon lui « à ouvrir des succursales de certaines
banques algériennes en Afrique (...) et négociera prochainement sa
participation dans la banque africaine d'import export
».
Les diplomates doivent, en outre, dit-il «convaincre et permettre à la
communauté nationale à l'étranger de participer dans la relance de l'économie
par l'investissement(...), il faut créer un système bancaire à l'étranger ».
Il fait savoir que « la banque mondiale a estimé qu'en 2019 les transferts de
capitaux par les émigrés dans le monde ont dépassé les 548 milliards dollars,
dépassant ainsi les IDE qui ont atteint plus de 534 milliards dollars et les
aides publiques pour le développement (166 milliards dollars) ». En tête des
pays qui ont reçu ces transferts, dit-il, «l'Inde avec
83,1 milliards de dollars, la Chine 68,4, le Mexique 38,5, les Philippines
35,2, l'Egypte 26,8, Nigeria 24 et enfin l'Ukraine 14, 4 milliards de dollars
».
Révision de la loi sur la monnaieet le crédit
Selon le même rapport, l'Algérie a reçu «1,7 milliard dollars, un montant qui
ne reflète pas l'importance du nombre et du poids économique de notre
communauté à l'étranger », dit-il. Il enchaîne «les transferts en Afrique, au
sud du Sahara, 44 milliards de dollars(...) ».
Il relève que «de leur caractère social pour les besoins de leurs familles, ces
transferts ont augmenté pour financer des investissements importants, notamment
au niveau des PME(...) ».
Le 1er ministre appelle les diplomates «à promouvoir le tourisme à travers les
agences touristiques, l'image de l'Algérie, faciliter la délivrance des visas
aux touristes étrangers(...) ».
Benabderrahmane a promis diplomates qu' «un directeur de la Banque d'Algérie
vous présentera aujourd'hui le projet de révision de la loi sur la monnaie et
le crédit et les mesures devant être prises pour faciliter l'opération
d'importation et même d'exportation ».
Il a noté que «l'Algérie n'acceptera plus que des sociétés étrangères qui ont
investi 50 ou 60 millions de dollars transfèrent des dividendes qui dépassent
les 200 ou 250 millions de dollars par an (...), nous n'avons qu'une seule
source de devises, 95% des hydrocarbures ». Il a annoncé la révision des coûts
de transports, de la maintenance...
Les obstacles de la diplomatie, il en citera « ceux qui ont entrepris des
contacts pour l'envoi d'investisseurs mais n'ont reçu aucune réponse » et
promet qu'«il n'y aura plus ce genre de comportement(...), on va accompagner
les diplomates... ».
«Le visa algérien est le plus difficile à obtenir dans le monde»
Le classement de l'Algérie par le Doing Busines
évoqué par un ambassadeur le fera rebondir pour souligner que «on a été les
premiers à dénoncer les pratiques de Doing Busines
sur la base de critères subjectifs, on s'est rendu compte que l'Algérie fait
l'objet de harcèlement par certains bureaux qui exercent en dehors de la banque
mondiale mais qui influent sur la suite à donner aux rapports(...) ».
Derrière les rapports de la banque africaine de développement, il y avait selon
lui «des officines dont l'une affiliée à un pays voisin et travaillait sur des
rapports faux sur l'Algérie(...), c'est inacceptable mais nous avons notre part
de responsabilité».
A savoir par exemple que «sur le site de l'OMS, les données sur l'Algérie
datent de 2007(...), toutes les données et indicateurs doivent être mis à
jour(...), des instructions vont être données dans ce sens... ».
Le 1er ministre a affirmé en dernier que « le visa algérien est le plus
difficile à avoir dans le monde, pour les investisseurs, les touristes, il faut
que ça soit instantané, on n'attend pas d'envoyer à Alger, ça va se faire d'une
manière instantanée ».