HYDRAULIQUE-
BARRAGE- SITUATION NOVEMBRE 2021
Le
ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique a révélé (Séance de
questions orales à l’Apn, jeudi 4 novembre 2021) qu’avec
les dernières précipitations, le taux national de remplissage des barrages a
atteint 32,26 %, dont 20% à l'Ouest, 16,7% dans le bassin de Chlef, 8,3% dans
la région Centre et 38% à l'Est.
Sur le contexte climatique, Karim Hasni a fait
remarquer que l'Algérie a connu, depuis les années 1980, de longues années de
sécheresse, entraînant la baisse du niveau des eaux de surface dans le nord du
pays, de 6,5 milliards de m3 à 4 milliards de m3 actuellement. Il mettra en
avant les quantités mobilisées actuellement, 11 milliards de m3, dont 7,20
milliards de m3 par an destinés à l'agriculture et 3,8 milliards de m3/an pour
les besoins domestiques et industriels. 50% de ces eaux sont souterraines, 33%
issus des surfaces quand 17% proviennent du dessalement de l'eau de mer.
Le ministre a indiqué, qu’en sus des forages, une stratégie visant à faire face
à cette crise chronique et structurelle et à assurer la sécurité hydrique a été
mise au point à l'effet d'éliminer la dépendance aux eaux de surface et
souterraines en les remplaçant par l'eau de mer dessalée.
Elle repose sur la mobilisation des ressources en eau traditionnelles et
l'augmentation des capacités de stockage au niveau national à hauteur de 12
milliards de m3 d'ici 2024. Les eaux souterraines (puits et forages) répondent
actuellement à près de 50% des besoins de la population et le secteur œuvre à
réduire ce taux à 20%, d'ici 2030 avec l'entrée en service de toutes les stations
de dessalement de l'eau de mer.
L’Algérie dispose de onze stations de dessalement de l'eau de mer d'une
capacité de 660 millions de m3/an destinées à l'amélioration de
l'approvisionnement des régions côtières.
23
stations de dessalement d’ici à 2024
Relevant
toute l’importance de recourir au dessalement de l'eau de mer eu égard au
contexte climatique, le ministre a rappelé la décision du président de la
République relative à la réalisation de cinq grandes stations de dessalement de
l'eau de mer de plus de 300.000 m3/jour chacune dans une première étape, dont
la réception est prévue en 2024. Elles viendront s'ajouter aux trois autres
stations parachevées dans la banlieue de la capitale, d'une capacité de 150
m3/jour. Ce programme permettra de fournir 1,4 milliard de m3/an d'eau
dessalée, soit 42% de la production totale d'eau potable en 2024, et de réduire
l'exploitation des eaux de surface et souterraines.
Dans une deuxième étape, six autres stations seront implantées d'ici à 2030,
produisant 2 milliards de m3/an, répondant à 60% des besoins nationaux en eau
potable produite à partir de l'eau de mer dessalée qui aideront à réduire le
taux d'exploitation des eaux de surface de 33 à 20%, et celui des eaux
souterraines de 50 à 20%. «En somme, d'ici à 2024, le
nombre de stations de dessalement de l'eau de mer atteindra 23 et passera à 29
stations en 2030.»
Des
programmes d’urgence
Le ministre a déclaré que son secteur a lancé, par ailleurs,
plusieurs programmes d'urgence pour la réalisation de plus de 600 puits à
travers les wilayas affectées. Ces programmes avaient démarré dans un contexte
marqué par un recul de la pluviométrie, à l'origine du manque
d'approvisionnement en eau potable en 2021, particulièrement dans 20 wilayas,
avec un niveau réduit des eaux des barrages qui les alimentent en eau potable.
Dans ce cadre Alger vient de bénéficier de plusieurs stations de dessalement de
l'eau de mer, dont certaines sont entrées en service et d'autres en cours de
réalisation.