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Facebook/Meta (Octobre 2021)

Date de création: 29-10-2021 16:44
Dernière mise à jour: 29-10-2021 16:44
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INFORMATIQUE- INTERNET- FACEBOOK/META (OCTOBRE 2021)

 

Ne l’appelez plus Facebook, mais Meta. Mark Zuckerberg a annoncé jeudi 28 octobre 2021, lors d’une keynote que le groupe californien, maison-mère de Facebook, WhatsApp, Instagram, Messenger et Oculus, changeait de nom avec effet immédiat. «Notre marque était trop liée à un seul de nos services et ne reflétait pas tout ce que nous faisons», a expliqué le PDG du groupe. «Ce nouveau nom marque notre nouvel objectif : aider à donner vie au métaverse.»

Voilà trois mois que Mark Zuckerberg a remis sur le devant de la scène ce terme issu de la littérature de science-fiction. Le fondateur du groupe nomme ainsi ce qu’il pense être la future plateforme majeure de connexion à Internet, qui supplantera les smartphones d’ici à la fin de la décennie.

«L’Internet ne cesse d’évoluer. Nous sommes passés des PC aux smartphones, et du texte aux photos puis aux vidéos, et cela n’est pas fini», déclame le PDG. «La prochaine plateforme sera encore plus immersive – une sorte d’Internet palpable, où vous serez dans l’expérience au lieu de la regarder. Nous appelons cela le métaverse.» Pour le créateur de Facebook, «le métaverse est la prochaine frontière. C’est la promesse ultime, qui permettra de rapprocher les gens, d’avoir une sensation de présence, de pouvoir se téléporter n’importe où.»

Le projet, réuni dans le département Facebook Reality Labs (technologies de réalité augmentée, virtuelle et mixte), abrite à ce jour 10.000 salariés aux États-Unis. Facebook a annoncé le recrutement dans les cinq prochaines années de 10.000 ingénieurs et développeurs supplémentaires en Europe. Ce grand chantier va coûter 10 milliards de dollars pour l’année 2021, un coût qui montera au fil des années, a prévenu Mark Zuckerberg. Défi technologique majeur, le projet métaverse ne devrait pas aboutir avant la fin de la décennie.

Lors de sa longue keynote (80 minutes), le créateur de Facebook a donné un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler ce futur de l’Internet, qui pourra être rejoint par un écran connecté classique, mais surtout via un casque de réalité virtuelle ou des lunettes de réalité augmentée. L’objectif de long terme de Facebook est de réussir à concevoir un appareil qui a l’apparence de lunettes de vue classique, mais qui permettrait de voir «au-delà du monde physique».

Plusieurs usages du métaverse ont été montrés, comme pouvoir jouer à des jeux, se retrouver entre amis, assister à des évènements virtuels, faire du sport, ou même travailler. «Le télétravail va demeurer et nous avons besoin de meilleurs outils pour cela», a indiqué Mark Zuckerberg en montrant un univers où un télétravailleur peut assister à distance à une réunion en réalité virtuelle grâce à un avatar hyper réaliste, discuter avec un hologramme d’un de ses collègues (grâce à des lunettes de réalité augmentée), et travailler sur ses dossiers sans être devant son ordinateur.

«On utilisera sûrement des avatars hyper réalistes pour le monde du travail, mais aussi d’autres plus cartoons voire totalement fantaisistes pour d’autres activités», a poursuivi le PDG. «Les avatars deviendront aussi communs que les photos de profil aujourd’hui, mais ils produiront des interactions beaucoup plus riches grâce aux expressions faciales et au langage du corps.» Les utilisateurs pourront également habiller leurs avatars grâce à des objets virtuels à acquérir. Une nouvelle opportunité commerciale pour les marques mais aussi pour les créateurs indépendants.

Le changement de nom du groupe Facebook, désormais Meta, intervient au moment où l’entreprise californienne traverse une nouvelle crise de réputation. L’ex-salariée américaine Frances Haugen nourrit les autorités boursières, les élus américains ainsi que la presse de milliers de documents confidentiels qu’elle a emporté en quittant l’entreprise courant 2020, et qui dévoilent les coulisses du groupe.

La lanceuse d’alerte affirme que Facebook «privilégie les profits à la sécurité des utilisateurs», une vision que le groupe américain conteste farouchement. Certains opposants à Facebook estiment que le changement de nom est une diversion pour faire oublier les ennuis de l’entreprise, empêtrée depuis cinq ans dans une succession de scandales et de polémiques. «Changer de nom ne change pas la réalité : Facebook détruit notre démocratie et est le premier colporteur de haine et de désinformation», clame la virulente ONG Real Facebook Oversight Board. «Ce changement de nom ne doit pas nous détourner du besoin d’enquêtes, de régulation et d’un véritable conseil de surveillance indépendant pour responsabiliser Facebook.»

Dans sa keynote, Mark Zuckerberg a promis que le projet métaverse sera construit en ayant des principes forts autour de la protection de la vie privée et la transparence de la collecte des données personnelles. «Nous avons beaucoup appris en nous confrontant à de nombreux problèmes», a concédé le PDG.