Date de création: 24-10-2021 13:43 Dernière mise à jour: 24-10-2021 13:43 Lu: 721 fois
RELATIONS INTERNATIONALES- MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES- ENTRETIEN R. LAMARA/RT, 23 OCTOBRE 2021
RamtaneLamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté
nationale à l’étranger, est revenu, lors d’un entretien à la chaîne de
télévision russe RT, sur la crise diplomatique avec la France.
RamtaneLamamra a souligné qu’il y a eu beaucoup de
déclarations à propos de cette crise en France. « L’Algérie ne pratique
pas la diplomatie du haut-parleur, travaille dans le calme, exploite les canaux
diplomatiques ouverts et enregistre ses positions en toute transparence et en
toute clarté lorsqu’il s’agit de questions touchant à sa souveraineté nationale
et à ses intérêts suprêmes », a déclaré RamtaneLamamra, lors de l’émission « Newsmaker »
de la chaîne russe RT arabic, diffusée samedi 23
octobre.
Il a rappelé que la crise diplomatique avec Paris est née après
« des déclarations incompréhensibles et inacceptables faites en haut
lieu » en France « sans qu’un contexte raisonnable les
justifient ».Il faisait allusion aux déclarations
du président-candidat français Emmanuel Macron sur l’Algérie et son Histoire.
« Il s’agit d’une agression verbale sur la souveraineté de l’Algérie. On a
parlé de l’Histoire de l’Algérie, du système de gouvernance en Algérie, de
questions de souveraineté. Nous n’acceptons aucune ingérence dans nos affaires
intérieures de quelque part que ce soit surtout lorsqu’il s’agit des autorités
de l’ex-Etat colonisateur », a-t-il dit. Et d’ajouter : « l’Algérie a
mis les points sur i, a pris des mesures concrètes pour exprimer son mécontentement,
a convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour consultation. Et l’ambassadeur (à
Paris) est toujours à Alger ».
Le chef de la diplomatie algérienne a parlé aussi de la fermeture de l’espace
aérien aux avions militaires français participant à l’opération Barkhane au
Mali. « Nous ne souhaitons pas une présence étrangère dans les pays
africains » Concernant une éventuelle présence militaire russe au Mali, à
travers la société privée Wagner notamment, RamtaneLamamra a indiqué que l’Algérie n’a pas d’informations
précises sur cette question. « A partir de notre position favorable à la non ingérence, nous ne souhaitons pas une présence
étrangère dans les pays africains indépendants. Nous voulons un continent sans
aucune présence militaire étrangère », a-t-il souligné.
Il a rappelé que l’Algérie et la Russie entretiennent des relations historiques
et anciennes, les deux pays ayant signé une Déclaration de partenariat
stratégique en 2006. Et, il a évoqué les rapports de la Russie avec l’Afrique,
parlant d’une réunion Russie-Afrique des ministres des Affaires étrangères, qui
a été reportée. « L’Algérie consulte d’une manière concrète et
sérieuse la Russie sur certains dossiers sensibles présentés devant le Conseil
de sécurité de l’ONU ou sur certaines questions touchant aux intérêts de la
Russie dans des foras internationaux où l’Algérie est présente », a-t-il
noté. Alger et Moscou doivent, selon lui, développer les mécanismes mixtes de
concertation compte tenu des nombreux défis qui se posent à l’échelle
internationale pour « parfois prendre des positions communes sur certaines
questions ».
Alger dénonce l’ingérence de la France dans « les affaires intérieures
du Mali »
« Tout ce qui touche à la sécurité, à la stabilité et aux intérêts du Mali
touche l’Algérie », a déclaré RamtaneLamamra à propos des relations avec le Mali. L’Algérie
préside depuis 2015 le comité de suivi de l’application des Accords de paix
signés à Alger entre les différentes parties de la crise du Nord Mali.
« Toutes les parties armées ou politiques écoutaient les conseils de
l’Algérie lors de nombreuses et précédentes actions de médiation », a-t-il
noté. Il a indiqué qu’après la détérioration récente des relations
diplomatiques entre Bamako et Paris, l’Algérie a pris soin d’écouter les
reproches faits par les autorités maliennes à la France. « Et nous savons
que des manifestations ont été organisées au Mali pour dénoncer le comportement
des forces militaires françaises déployées au
Mali. Il y a des reproches faits par le Mali à l’Etat français et à l’armée
française et il y a eu des déclarations officielles françaises contre l’Etat
malien que nous considérons en Algérie comme une ingérence dans les affaires
intérieures du Mali. Nous ne tolérons pas de tels comportements », a déclaré
le chef de la diplomatie algérienne. Et, d’ajouter : « Nous étions
dans l’obligation d’exprimer notre solidarité au peuple et à l’Etat maliens
dans ce contexte », a-t-il ajouté.