CULTURE- ETUDES ET ANALYSES-
PRODUCTION AUDIOVISUELLE AFRIQUE 2021/UNESCO
Une
cartographie détaillée sur la production cinématographique et audiovisuelle en
Afrique a été publiée par l'Unesco dans un récent rapport qui a dressé l'état
des lieux des pays africains, dont l'Algérie, et énuméré les défis à relever
pour l'industrialisation de ce secteur.
Le rapport, publié sur le site de l'Unesco (octobre 2021) , se base sur
une recherche documentaire et des données recueillies lors d’une consultation
auprès des autorités publiques et d’entretiens avec différents acteurs dans 54
Etats du continent africain. Intitulée "L’industrie du film en Afrique :
Tendances, défis et opportunités de croissance", la publication
s'intéresse à la distribution, l'exploitation et à la diffusion des œuvres
cinématographiques et audiovisuelles dans les pays d'Afrique. En Algérie, le
rapport fait état de plus d'un millier de sociétés de production et de
distribution de produits audiovisuels, dont 411 sociétés dans la distribution
et une quarantaine active dans la production.
Le document donne un aperçu historique sur les débuts du cinéma en Algérie, qui
remontent aux années 1960, en rappelant que plusieurs films étrangers célèbres
ont été tournés en Algérie, dont Tarzan, l’homme singe (1932), Samson et Dalila
(1949) , Z (1969) de Costa-Gavras, L’Assaut (2011) ou encore Ce que le jour
doit à la nuit (2012) d’Alexandre Arcady.
Selon les données de l'Unesco, plus de 170 films (longs métrages, documentaires
et courts métrages) ont été produits entre 2007 et 2013 et financés en majorité
par des fonds publics dont le FDATIC (Fonds national pour le développement de
l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique).
Le rapport revient également sur les films algériens récompensés à travers le
monde, citant Chronique des années de braise (1975) de Mohammed Lakhdar-Hamina, Palme d’or du Festival de Cannes en 1975, et
L’Oranais (2014) de Lyes Salem, plusieurs fois primés notamment au Festival du
film francophone d’Angoulême. Concernant la production télévisuelle, le
document souligne que la production des contenus destinés au petit écran,
connaît une hausse durant le mois de Ramadan, une période durant laquelle la
diffusion des sitcoms et des feuilletons tient une place prépondérante dans les
habitudes des téléspectateurs, à l'image des productions à grande audience, Nass Mlah City, Djamai Family et Sultan Achour 10, Dakyous
& Makyous ou encore Wled
Lahlal.
Concernant les structures de cinéma, le rapport onusien révèle que l'Algérie
compte aujourd'hui 25 salles de spectacles exploitées sur les 81 salles, sous
tutelle du ministère de la Culture et des Arts.
Le Centre algérien de la cinématographie gère plus de la moitié (13) des salles
actives qui diffusent en priorité des films algériens, précise-t-on encore.
Présentée lundi dernier à Paris, cette publication déplore
"l'absence" de vision économique pour l'industrialisation en Afrique
du cinéma et de l'audiovisuel, jugés "inexploités". Ces secteurs
représentent actuellement 5 milliards de dollars de revenus et emploient
environ 5 millions de personnes, selon le rapport.
Il identifie également les "difficultés" qui affectent de façon
récurrente l'industrie de ce secteur économique au grand potentiel, notamment
les restrictions qui réduisent le champ de la créativité dans le 7e art.
L'industrie cinématographique et audiovisuelle en Afrique pourrait créer
"20 millions" d'emplois et contribuer à hauteur de 20 milliards de
dollars au PIB (Produit intérieur brut) combiné du contient, estime le rapport.