COMMUNICATION- GOUVERNEMENT- ENTRETIEN « AFRICA
NEWS » A.BELHIMER, V 1/10/2021
Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer a mis en avant "l'importance capitale"
accordée par son secteur à l'éthique professionnelle dans le domaine du
journalisme et de l'information, soulignant que le ministère "est
intransigeant dans les limites de ses attributions" face à tout
dépassement ou attitude non-professionnelle."Le ministère de la Communication est
intransigeant, dans les limites de ses attributions, face à tout dépassement ou
attitude non-professionnelle émanant de médias publics ou privés", a
souligné M. Belhimer dans un entretien accordé au
journal électronique "Africa News" diffusé vendredi.Interrogé sur l'incident impliquant le quotidien
El Watan, suite à la suppression du minaret de la
Grande mosquée d'Alger sur une photo illustrant les funérailles de l'ancien
président de la République Abdelaziz Bouteflika, le ministre a indiqué que le
ministère "est intervenu à point nommé et pris de suite les mesures
nécessaires, à travers un communiqué condamnant ce genre d'attitude
attentatoire, tout en se réservant le droit d'engager des poursuites judiciaires".M. Belhimer a
affirmé, dans ce sens, que le ministère "a toujours réagi de la même
manière face à de telles attitudes émanant de chaînes étrangères, en retirant
l'agrément de certains médias pour dérapages, désinformation, intox ou parti
pris pour porter atteinte à l'Algérie".Ces
réactions "traduisent notre attachement clair et constant au respect de
l'éthique professionnelle par les différents médias, car il s'agit de l'essence
même du processus de réforme constant engagé dans le secteur, notamment à la
faveur des projets de lois organiques sur l'information et l'activité
audiovisuelle". Le ministre a ajouté également que
l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) "veille de son côté à
s'acquitter de son rôle en la matière dans le cadre de la mise en œuvre de ses
prérogatives et missions, en témoignent ses différentes interventions, dont la
suspension provisoire ou définitive de chaînes de télévisions et les
avertissements adressés à certains médias, y compris publics".
A une question sur les préparatifs de la
création d'une Association nationale du public des médias algériens, le
ministre a estimé qu'"il s'agit d'un pas positif d'accroître l'intérêt
accordé au grand public dans ses relations avec les médias, y compris audiovisuels,
pour peu que soient respectées les normes d'objectivité, de probité et de
professionnalisme, que nous souhaiterons retrouver chez les membres du Syndicat
des éditeurs de l'Information (SEI) qui a tenu le 24 septembre dernier sa
première réunion, consacrée aux réformes engagées dans le secteur". Il a
expliqué, que le secteur "encourage toutes les initiatives dont les
auteurs veulent contribuer à la promotion du droit du citoyen à l'information
par divers moyens de communication", rappelant "la contribution du
ministère à l'obtention de l'agrément par le Syndicat, dans le cadre du
renforcement et de la réactivation de la relation participative et
complémentaire. Il s'agit là de la démarche adoptée par le ministère de la
Communication dans le cadre des réformes engagées", a-t-il ajouté.Concernant "l'échec" de la précédente loi
sur l'information et "les difficultés rencontrées pour sa mise en œuvre en
raison des mécanismes de régulation", M. Belhimer
a expliqué que des "vides juridiques" ont été enregistrés dans la loi
sur l'information de 2012, ainsi que dans la loi sur l'audiovisuel de 2014, ce
qui a fait que lesdites lois "ne pouvaient plus prendre en charge
certaines situations et des cas bien définis pour plusieurs raisons, notamment
l'expérience récente du pluralisme et de l'ouverture médiatique de l'époque,
sans oublier l'évolution effrénée des nouvelles technologies de l'information
et de la communication", relevant que ces facteurs et bien d'autres
"ont créé une sorte d'anarchie, notamment au niveau des chaînes privées,
en sus de l'incapacité à mettre sur pied certains mécanismes à l'instar de
l'Autorité de régulation de la presse écrite".
Pour le ministre, surmonter cette situation
"nécessite d'engager une réflexion sur de nouvelles approches pour gérer
le secteur de la Communication et promouvoir le rôle de la presse et des médias
d'une manière professionnelle et transparente, par des mécanismes et outils
portant principalement sur les missions de régulation, de consultation et de
réflexion".
Concernant les informations relayées par des milieux
professionnels et académiques sur "l'élaboration d'une nouvelle
loi sur l'Information et de textes législatifs régissant le secteur des
médias", le ministre a fait savoir que son secteur "a élaboré de
nouveaux projets de textes, dont certains ont été présentés en Conseil de
ministres, à l'instar des lois sur l'Information et l'Audiovisuel"."Soucieux
d'assurer l'efficacité nécessaire à ces textes, nous nous sommes engagés il y a
plus d'un an à travailler au titre de chantiers qui regroupent tous les
partenaires, spécialistes et experts dans le domaine des médias et de la
communication", a souligné le ministre précisant que le décret exécutif
relatif aux modalités d'exercice de l'activité d'Information en ligne et de
diffusion de mise au point ou rectification sur le site électronique a été
promulgué, mais la pandémie de Covid-19 nous a empêchés de poursuivre le
travail à cette cadence."Malgré cette situation
sanitaire difficile "nous sommes toujours engagés à aborder un travail
inclusif avec la contribution des différentes parties concernées et
compétentes", a déclaré M. Belhimer rappelant la
"réunion consultative tenue en janvier dernier en présence du représentant
du Président de la République, chargé des institutions et organisations
internationales, des directeurs de médias publics, de représentants de
syndicats du secteur, de chercheurs, de défenseurs des droits de l'homme et
d'acteurs de la société civile pour débattre de la loi sur l'Information".
Cette rencontre, a-t-il ajouté, s'inscrit dans le cadre de l'élaboration
"des nouvelles lois relatives au secteur de la Communication et au métier
de Journaliste, une opération supervisée par une Commission ministérielle mixte
avec la collaboration de l'ARAV qui a élaboré les deux projets de loi
organiques sur l'Information et l'activité audiovisuelle". Outre ces contributions,
les deux textes "seront soumis aux deux chambres du Parlement pour
enrichissement avant leur adoption".
Sur le renforcement de la cybersécurité, le
ministre a indiqué que les nouveaux médias faisaient partie des "domaines
prioritaires pour le ministère", rappelant que le secteur "a publié
il y a environ un an, le premier décret exécutif relatif à l'exercice de
l'activité de la presse électronique comprenant plusieurs dispositions, dont la
plus importante est l'obligation d'héberger les sites web sous le domaine
(.dz)." Et d'ajouter que dans le cadre de la mise en œuvre de ce décret,
"plus de cent (100) sites Internet ont été enregistrés à ce jour selon les
modalités et conditions stipulées, y compris l'enregistrement et l'hébergement
par des établissements publics et privés qualifiés à l'image du Centre national
de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST)", a-t-il
souligné, notant que ce processus "contribue à assurer la cybersécurité,
en mettant fin à la domination des parties étrangères sur les sites algériens
qui étaient, jusqu'à récemment, hébergés à l'étranger en recourant à des
services satellitaires étrangers".Il a, dans ce
sens, mis l'accent sur la cybersécurité, étant "une question nationale
dans laquelle se conjuguent les efforts de diverses institutions et parties
concernées, comme le Centre national de cybersécurité, un centre opérationnel
visant à faire face aux cyber-attaques". Par ailleurs, le ministre a
révélé qu'"un projet de loi est en cours d'élaboration sur la publicité,
lequel va définir et réguler les modalités et les conditions de bénéficier de
la publicité publique de manière équitable, égale et professionnelle quelle que
soit la nature du média".
Au sujet de l'ouverture de l'Université sur son
environnement professionnel, notamment vis-à-vis des étudiants de
l'Information et de la Communication, il a souligné que "le travail
participatif et la coordination sectorielle font partie des méthodes
essentielles de travail adoptées par le ministère de la Communication dans ses
relations avec les différentes institutions et secteurs, y compris le ministère
de l'Enseignement supérieur et de la recherche Scientifique, et il a toujours
été présent aux activités ou événements scientifiques organisés à travers les
différentes wilayas du pays.
Concernant l'emploi, la
politique du secteur "est basée sur la contribution, autant que faire se
peut, à la prise en charge de cette question au niveau des institutions
médiatiques publiques", a conclu le ministre.