Date de création: 27-09-2021 18:07 Dernière mise à jour: 27-09-2021 18:07 Lu: 1123 fois
HISTOIRE- COLONIALISME- BABA MERZOUG (CANON)
Baba Merzoug (en arabe « Père chanceux » ),
est le nom d'un canon érigé en colonne et installé depuis 1833 dans le port militaire de Brest, en France. Ce canon de 12 tonnes et 7 mètres de long protégeait la rade d'Alger depuis le xvie siècle. En 1830, après l'expédition d'Alger, il est rapporté en France comme
trophée de guerre
Fabrication :Selon certaines sources, ce canon aurait été pris lors de la bataille de Pavie à François Ier par Charles Quint. Lors de l'expédition d'Alger de 1541, Charles Quint,
surpris par une tempête, aurait abandonné son artillerie. Cela expliquerait ses
inscriptions et sa similarité avec d'autres canons contemporains2. Dans un livre édité en 1840 relatant la prise d'Alger par le père Dorigez aumônier de l'armée d'Afrique, il est écrit effectivement
que : « Ce canon proviendrait de la prise de guerre de Charles
Quint lors de la victoire sur François Ier à Pavie, en
1525. Charles Quint qui était allé bombarder Alger quelques années après, en
1541, avait dû fuir devant une épouvantable tempête, et abandonner toute son
artillerie ; près de trois siècles après, la victoire devait restituer
cette pièce à l'armée française. ». Cependant il est plus vraisemblable vu
son poids que ce canon ait été conçu dans les fonderies de Dar Ennahas, prés de la porte Bab El
Oued en 1542, par un maître d'œuvre Vénitien à la solde du dey d'Alger, Hassan Agha. Le canon était placé lors de l'achèvement de la jetée Kheir
Eddine à l'extrémité, sur le Bordj Amar..Installé à l’Amirauté, il a repoussé
et vaincu des milliers de navires venus pour la conquête de la ville. En effet,
Baba Merzoug représentait la puissance algérienne ;
grâce à lui, la ville est devenue invincible et impénétrable. Cette arme
redoutable était la fierté de l’Algérie. Unique en son genre, dans sa technique
et sa fabrication, l’artillerie mondiale n’a connu qu’un seul Baba-Merzoug. D’une longueur de sept mètres, ce canon en bronze
pesait douze tonnes et pouvait envoyer des tirs de cinq kilomètres qui
atteignaient toutes les cibles sans difficulté. D’ailleurs, les Français le
surnomment «La Consulaire», précise-t-il.
Depuis la fin
des années 1990, plusieurs associations algériennes réclament la restitution du canon. Mais,en droit
français les biens culturels publics sont inaliénables et imprescriptibles. La
restitution demanderait une loi. Le rapport Stora (2021) prévoit la création
d'une commission franco-algérienne d’historiens chargée « d’établir
l’historique du canon et de formuler des propositions partagées quant à son
avenir, respectueuses de la charge mémorielle qu’il porte des deux côtés de la
Méditerranée ».