SPORTS-
OPINIONS ET POINTS DE VUE- « JO…..ET
J.PARALYMPIQUES » (Raina Raikoum, BAD/Le Quotidien d’Oran, samedi 28 août 2021)
Depuis
sa première participation aux jeux paralympiques, en 1992, le handisport
algérien a glané , jusqu’ici, 73 médailles dont 23 en
or. Globalement , en moyenne, plus de 10 médailles par
participation (jusqu’ici 7 participations )
dont ,à chaque fois , plus de 3 en ….or .Avec un athlète de légende, l’inoubliable enfant
d’Agouni Gueghrane
(Kabylie) , Allek Mohamed, la
« locomotive » , le
« génie des courses »
aux six médailles d’or (dont 3 à Sydney) et aux 12 titres mondiaux. Avec , aussi,
Abdelatif Baka, celui qui a remporté le
1500 m à Rio, en 2016, courant plus
rapidement que le vainqueur des Jo des
« valides »…
Pour
leur part les athlètes dits « valides » ,
qui participent aux Jo depuis 1964 …..n’ont récolté jusqu’ici que 14 médailles
dont 5 en or…….plus 1 disqualification pour dopage (suivi du retrait de la médaille d’argent et de la suspension de
l’athlète concerné) et, récemment, deux abandons de dernière minute (Makhloufi pour
blessure et un judoka …ne voulant pas affronter un israélien….ceci sans être
sûr de vaincre ,d’abord, un soudanais) et trois « covidés ».
Ils étaient en tout 44 (en fait 39 ) , accompagnés d’une délégation de
74 personnes, à Tokyo dans 14 disciplines …..mais 0 médailles et le pays
introuvable dans le classement final .
Bien
sûr, comparaison n’est pas raison , les conditions et
les facilités existantes ou accordées n’étant pas mêmes. De plus, en empruntant
à notre championne, membre du Coa et cheffe de la
délégation , « ce n’est pas la fin du monde ». Facile à dire, pas
facile à digérer !
Peu importe, le problème n’est pas à ce niveau
bien qu’il y ait beaucoup à dire quand on sait les gros problèmes rencontrés
par nos sportifs handicapés, avant qu’on ne tienne compte de leur
« existence » (j’en parle avec assurance pour avoir participé à la naissance et à
l’animation de la Fashi -Fédération algérienne des
sports pour handicapés et inadaptés- avec feu Omar Aidoud
, Mumus Boufellah , Boussekssou et d’autres
bénévoles à la fin des années 70-début
des années 80).
Il
me semble -tout en espérant avoir tort – que le nœud de la problématique réside
dans les « engagements » des athlètes (et, bien sûr de leurs coaches)
dans les compétitions avec, assurément, la volonté de vaincre
, la fameuse « grinta ».
Comme
par hasard, les plus belles médailles des « valides » (4 en or et 5
en bronze au total ) ont été glanés
durant les années de la décennie
noire, les années 90-et le tout début 2000 (Barcelone, Atlanta et Sydney),
celles où l’on avait vu l’Algérie alors subir mille et une attaques :
politique, économique , cultuelle, culturelle…années d’une solidarité sociétale
-les terroristes islamistes exclus et leurs soutiens - à nulle autre pareille
.Il n’y avait alors que deux fronts pour faire face aux menaces et les
contrer : l’Armée et les Patriotes en luttant contre le terrorisme à
l’intérieur…et le Sport à l’extérieur.
Ceci dit sans diminuer des efforts faits par les autres pans de la
société : diplomatie, journalisme, mouvement associatif…..
Il
me semble donc que les « années
Bouteflika » ont, par la suite totalement corrompu la plupart
des paysages et surtout
« gâté-pourri » -par sa distribution aveugle mais diaboliquement
calculée de la rente - pas mal de mentalités et de comportements ,tant à
l’endroit des autres qu’à celui de la défense et de l’illustration du pays
…..Il était alors devenu normal, pour tout un chacun, de ne « se fouler la
rate » et de ne « réussir » qu’après promesse de compensation en bon et bel argent ou en terrain
ou en poste ou en autre cadeau….Le temps d’un « néo-libéralisme »
favorisant bien plus les libéralités et les largesses orientées que la
production réelle. C’est, peut-être, ce
qui a entraîné par la suite – avec le tarissement et/ou la gestion
contrôlée des bourses étatiques – les
échecs enregistrés (dont en championnat foot pro’….mis au service
quasi-exclusif des affairistes et des politiciens et soumis au chantage des plus
fanatiques de ses supporteurs).
Les seuls
obligés de continuer à « ramer » , ce sont
bien les sportifs handicapés …….devant surmonter un double obstacle pour
imposer leur existence et , peut-être, espérant ramener des améliorations dans
la vie de tous les jours de toute leur communauté : démontrer que, malgré
le handicap, on peut continuer de vivre normalement , ou presque, avec un
minimum d’aides et de compréhension…..et , surtout, montrer que « la
défense et l’illustration » de l’Algérie est l’affaire de tous. Pas
seulement des valides. Je pense qu’ils
vont encore une fois , le démontrer…..aux actuels Jo .p
de Tokyo. Ils ne sont que 27 athlètes dans seulement 5 disciplines…..Une
toute petite poignée d’abeilles qui promet. D’autant qu’avec eux
, l’essentiel est moins de rapporter des médailles que de (bien )
participer. On s’en contente.