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Essai Malika Challal- "L'illusion de l'identité"

Date de création: 16-09-2021 18:29
Dernière mise à jour: 16-09-2021 18:29
Lu: 965 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI MALIKA CHALLAL- « L’ILLUSION DE L’IDENTITÉ »

L’illusion de l’identité. Essai de Malika Challal (préface de Mohamed Koursi). Editions Médias Index, Alger 2021. 123 pages, 500 dinars

Malika Challal est une Algérienne qui ne se pose plus de questions en matière d’ identité. En tout cas, elle a décidé de ne plus la chercher…..car elle l’avait , grâce aux événements et aux circonstances vécues…. « soigneusement préparés par la providence », trouvée : « Désormais, je la vivais, je suis ce que je suis, je fais partie de la Kabylie, de l’Algérie, du monde arabe, du monde tout entier et je n’ai pas besoin de vivre avec l’hostilité envers quelqu’un ! Je préfère par contre aimer, aimer les autres qui me ressemblent….ils me ressemblent tous enfin de compte ». C’est tout dit !

A travers ce petit grand livre, avec des mots simples et des phrases claires, elle nous raconte sa vie, son vécu, ce qui est , faut-il le dire assez rare dans notre paysage éditorial, les autres préférant raconter les autres et s’ « oublier » : son enfance et la pratique de la langue maternelle qu’est le kabyle…..ainsi que celle de l’arabe dialectal (eddaridja). Pour communiquer en famille qui transmet les émotions de femmes, les souvenirs et les enseignements de la vie . Pour communiquer avec les filles de son âge, le boulanger ou l’épicier du quartier, les voisines, les camarades et les maîtres d’école. « Deux langues, pour deux mondes peu différents, séparés juste par la porte de notre appartement ». Il y a aussi, dans l’Algérie postindépendance, jusqu’à la fin des années 60,   une « vie à la française », avec une certaine joie de vivre . Avec le temps, il y a la « redécouverte » de l’identité berbère . Idir Ait Menguellet,la Jsk….puis le temps de « la réconciliation avec la culture arabe » : grâce à Abdelhalim Hafez, Fairouz,  Oum Keltoum , Khalil Gibran, Tewfik el Hakim, Benhadouga…..Et, surtout l’amère réalité , la guerre au Liban et le martyre de la Palestine, l’occupation sioniste, Sabra et Chatila….

Puis, les années 90……années qui ont fait perdre pour longtemps (pour toujours ?) la joie de vivre d’antan

Le reste est le temps du « grand leurre » avec ses révolutions technologiques, aboutissant , en réalité, à une fausse « citoyenneté du monde » et même , à partir de 2011  au début d’une « ère du chaos » : des révolutions « prometteuses » (Tunisie, Egypte, Yémen, Libye, Syrie, Irak…) finalement détournées au profit de l’Occident qui a profité des « sales guerres » 

Et, enfin, le Hirak, à partir du 22 février 2001.

Ah, il manque (« évitement » ?) un récit d’importance , celui de la vie durant l’ère « Bouteflika » : Qu’étions nous devenus ?

 

L’Auteure : Enseignante en sciences physiques au secondaire, retraitée depuis 2010……éditrice depuis 2014

Extraits « L’identité est en Algérie, un sujet qui enchaîne et déchaîne. Il crée des tensions, des divisions et parfois même de la haine » (p 15), « Depuis les événements du cinq octobre de l’année quatre-vingt -huit du siècle dernier, l’Algérie n’a plus retrouvé sa joie de vivre d’avant ! » (p 59)

Avis : Ni analyse politique, ni analyse sociale, ni une œuvre académique…tout simplement une  libre expression citoyenne….algérienne . « Un essai trempé dans l’encre de la sincérité » (Mohamed Koursi, préface) ….et qui se lit d’un trait.

 

 

Citations : « L’art tisse des liens entre les peuples, et comme par magie, il pénètre au fond des âmes apeurées pour les apaiser, il efface les hostilités et ouvre les cœurs » (p43) ,« L’homme n’engendre pas seul sa propre pensée et ses convictions, il y a toute cette magie, ces interférences ; ces rencontres, ces coups du hasard, mêlés à sa propre chimie, son empreinte personnelle, qui font de lui et de sa pensée, ce qu’ils sont, ce qu’ils deviennent et ce qu’ils seront » (p55), « Le mariage,  c‘est aussi celui des idées » (p101)