COMMUNICATION- GOUVERNEMENT- PROJET LOI AUDIOVISUEL,
AOÛT 2021 /A.BELHIMER,OPINION
Le Projet de loi sur l'audiovisuel est a même de contribuer à la promotion de l'image et de la
voix de l'Algérie tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, a affirmé
, mardi 31 août 2021, e ministre de la Communication, Ammar Belhimer, relevant l'importance de trouver des mécanismes
juridiques permettant à l'Etat de s'acquitter de toutes ses missions en matière
de régulation et d'organisation du secteur.
Dans un entretien à l'APS, A. Belhimer
a déclaré que le Projet de loi sur l'audiovisuel visant globalement à créer un
climat régulé et incitatif pour les activités audiovisuelles publiques et
privées, "est à même de contribuer à la promotion de l'image et de la voix
de l'Algérie tant à l'intérieur qu'à l'extérieur".
"La mise en oeuvre de
la loi requiert une actualisation régulière et son respect par les
professionnels et les investisseurs en s'appuyant aux valeurs citoyennes et à
l'auto responsabilité qui constituent des garanties majeures pour le
développement du champs médiatique et pour en faire un
instrument efficace en vue de consolider les constantes de la nation et contrer
les attaques systématiques qu'elles subissaient, notamment via internet",
a soutenu le ministre.
Déplorant des dépassements et des infractions
juridiques et professionnels, le ministre a fait observer que l'audiovisuel est
l'un des domaines sensibles, "qui exige de trouver des mécanismes
juridiques permettant à l'Etat de s'acquitter de toutes ses missions en matière
de régulation et d'organisation de ce secteur, en proie à des activités
contraires à la loi, à la logique et au professionnalisme".
"Aux fins de combler les lacunes juridiques et
remédier aux situations anarchiques enregistrées, a été institué l'Autorité
nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel (ANIRA), un organisme
doté de la personne morale jouissant de l'autonomie financière et dont les
prérogatives incluent la régulation, le contrôle, la consultation et la règlement des litiges", a ajouté A. Belhimer.
A ce propos, il a fait savoir que les dispositions du
projet de loi visaient à conférer la transparence et la légitimité nécessaires
aux activités audiovisuelles, par l'adoption notamment de cahiers de charges
sous forme d'accords encadrés par la loi qui obligent les chaînes aussi bien
publiques que privées à se conformer à la loi et à respecter l'éthique et la
déontologie.
Les établissements s'engagent ainsi à éviter le monopole
à travers le respect par chaque actionnaire de la condition de ne détenir, au
maximum, que 33 % des parts, tout en assurant le droit de préemption au profit
de l'Etat.
Il s'agit également de définir, avec précision et
transparence, les sources de financement, de prévenir toute source de
financement ambiguë ou suspecte, et de préciser la nature de la chaîne, son
identité, ses objectifs et le contenu de ses programmes.
Pour assurer la mise en œuvre de ces dispositions, le
projet de loi, souligne le ministre "prévoit des ajouts indispensables,
dont l'élargissement de son champ d'application aux chaînes thématiques et/ou
générales soumises obligatoirement au droit algérien, la possibilité pour le
secteur public de contribuer au capital des services privés autorisés, l'octroi
d'agréments selon des conditions strictement définies pour la création et
l'exploitation des services de communication audiovisuelle (relevant du secteur
public ainsi que ceux autorisés, y compris les activités des web radios et de
télévision), la simplification des conditions de renouvellement des agréments
pour l'exploitation immédiate des services audiovisuels et la mise des services
web radio et de télévision au même pied d'égalité que les services audiovisuels
autorisés.
Dans ce sens, A. Belhimer a
mis en avant l'importance "de deux types de cahiers des charges, un
cahier de conditions générales fixant les règles imposables aux services
audiovisuels et un cahier de conditions spécifiques définissant la relation
contractuelle entre l'ANIRA et les établissements de programmes privés",
rappelant que c'est l'ANIRA qui est chargée du suivi de la mise en œuvre
de ces cahiers par les chaînes, publiques et privées , en toute objectivité,
transparence et impartialité".
Le ministre de la Communication a mis en avant,
également la nécessité de "mettre en place des règles juridiques et des
mesures disciplinaires susceptibles de mettre fin aux situations d'anarchie et
de combler les vides juridiques exploités par des chaînes privées dont les
sièges sociales se trouvent à l'étranger, et partant soumis au droit étranger,
alors que leur activité est exercée en Algérie, ses personnels sont algériens
et leurs programmes sont destinés aux téléspectateurs algériens", a-t-il
relevé.
Il s'agit, en outre, de règles visant à organiser et
rationnaliser les dépenses et à suivre le processus des opérations financières
et fiscales liées à l'activité audiovisuelle, mais aussi de faire face aux
pratiques illégales telle la création de lobbies soumis à l'argent et à d'autres
dépassement graves comme le marchandage, le chantage et l'atteinte à la vie
privée, a-t-il encore précisé.
Evoquant l'accompagnement de la promulgation de la
nouvelle loi, A. Belhimer a fait état de
"l'élaboration d'un projet d'arrêté portant conditions générales
imposables à tout service de télédiffusion en adéquation avec la Constitution
2020 et avec les deux nouveaux textes de l'information et de
l'audiovisuel".
Ce texte "vise à contribuer au renforcement du
respect des libertés fondamentales tels la liberté d'expression et les droits
de l'homme et les exigences de la gestion démocratique de la société, en
l'occurrence le pluralisme et la transparence, en sus des celles de la
préservation de la sécurité, de l'ordre public et des intérêts suprêmes de la
nation", a expliqué le ministre ajoutant qu'il fixe par ailleurs les
engagements éthiques en matière de traitement professionnel de l'information,
de la programmation et de la diffusion des contenus ainsi que la soumission au
contrôle de l'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel et
la mise en œuvre de ses recommandations".
En ce qui concerne le projet de loi organique sur
l'information, le ministre a indiqué que "vu l'importance de la
communication et du rôle de l'information, notamment au regard des mutations
nationales profondes et des développements internationaux effrénés, les
dispositions de la Constitution 2020 en ont fait des domaines importants à
organiser en vertu d'une loi organique qui consacre la pratique démocratique et
détermine et régule les droits et libertés, tout en garantissant le service
public et l'intérêt national".
Pour A. Belhimer,
"l'adaptation de la loi organique sur l'information à cette vision et aux
nouvelles orientations s'est révélée plus que nécessaire en vue de promouvoir
le droit à l'information, de renforcer l'exercice journalistique en toute
liberté et responsabilité et de se diriger vers une information électronique
positive et efficace, à laquelle font recours des milliards de personnes,
notamment les jeunes".
Il a ajouté, à cet égard, que "la prise en charge
de ces aspects implique de donner une dimension innovante à la loi organique
sur l’information, basée, d'une part, sur des principes et des règles
indispensables à la gestion du secteur conformément aux données susmentionnées
et aux normes internationales, et laissant, d'autre part, la place à la prise
en charge de développements potentiels".
Par ailleurs, A. Belhimer a
indiqué que ce projet de loi "insiste sur le respect de l'identité et des
fondements de la nation et consacre les principes de la profession, notamment
dans le cadre des dispositions des articles 54 et 55 de la Constitution,
garantissant la liberté de la presse sous toutes ses formes, y compris
électroniques et le droit du journaliste à l'accès aux sources d'information,
et stipulant que le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine
privative de la liberté. Des dispositions qui autorisent la création de
journaux et de publications par simple déclaration et qui combattent les
discours de violence, de haine et de discrimination.
"Les constats de l'application de la loi
organique de 2012 et les lacunes enregistrées ont constitué un élément
important dans la révision de cette loi, notamment au regard de la difficulté
de mettre en œuvre la fonction d'autorégulation confiée au comité d'éthique et
de déontologie, ainsi que ceux liés à l'Autorité de régulation de la presse
écrite", a relevé encore le ministre.
Outre l'ANIRA, le texte propose la création du Conseil
national de la presse, un organe consultatif et un mécanisme pratique qui
contribue à la prise de décision sur les politiques et stratégies visant à
développer la presse écrite et électronique", a souligné le ministre
faisant état également d'autres mécanismes proposés, notamment un comité
d'éthique et de déontologie exclusivement formé de journalistes, et qui exerce
ses missions dans les cadres de la loi et des traditions liés à la profession
de journalisme, en tenant compte des valeurs et us de la société mais aussi des
grandes transformations dans divers domaines.
Concernant la prérogative d'accorder le statut de
journaliste par la remise de la carte professionnelle, M. Belhimer
a indiqué qu'elle sera pris en charge par un "comité composé de
représentants des organisations de journalistes et des organisations
d'éditeurs", expliquant que le nouveau organigramme du secteur de la
communication et de la profession de l’information repose globalement sur une
autorité indépendante de régulation de l'activité audiovisuelle et un organe
d'autorégulation indépendant, dont les membres sont exclusivement des
représentants professionnels.