SPORTS – ETUDES ET ANALYSES- COÛTS TANSFERTS JOUEURS
FOOTBALL- ETUDE (2011-2020) FIFA 2021
Le juteux marché des transferts en football a brassé 48,5 milliards de
dollars (41,1 milliards euros) sur la dernière décennie, selon un rapport de la
Fédération internationale (Fifa) publié lundi 30 août 2021, qui pointe
également la part croissante des agents. Les joueurs qui valaient 50 milliards
de dollars : cette somme sur dix ans est
quasiment l'équivalent du plan du Fonds monétaire international (FMI) pour
mettre fin à la pandémie. Selon les méta-données
analysées sur la période 2011-2020, grâce au TMS (Fifa
Transfer matching system) mis au point et lancé en
octobre 2010 par la Fifa, le mercato a connu une croissance constante jusqu'à
2019, avant que la crise de la Covid-19 ne frappe aussi cette activité. De 2,85
milliards de dollars (2,41 milliards euros) la première année du monitoring de
TMS (2011), la somme est montée jusqu'à à 7,35 milliards (6,22 milliards euros)
en 2019, avant un recul de 23% en 2020 (5,63
milliards de dollars, 4,77 milliards euros) à cause de la pandémie de
coronavirus. Selon cette étude, les trente clubs les plus dépensiers sont tous
européens. Parmi eux, douze jouent en Premier League anglaise, cinq en Espagne
et cinq en Italie, trois en Allemagne, deux en France et deux au Portugal, un
en Russie. Ces 30 clubs pèsent à eux seuls pour 47% du montant total mondial
des dépenses de transferts sur la période.
Manchester City le plus dépensier
Le club le plus dépensier de la décennie est Manchester City (le rapport
ne donne pas de chiffres), devant Chelsea et le FC Barcelone. Le Paris
Saint-Germain est 4e. Dans l'autre sens, les deux clubs qui ont le plus
reçu d'argent pour des transferts sont portugais, le Benfica et le Sporting. Monaco, premier club français dans le classement
des meilleurs vendeurs, est 8e, devant Lyon 14e, Lille
16e et le PSG 18e. Si on compare le profit net sur le marché des transferts (la
balance entre ventes et achats), une troisième institution portugaise rejoint
le podium, le FC Porto. Lyon est 5e de ce classement des clubs pratiquants le
“trading” et Lille 6e. Sans surprise, la Premier League est le championnat le
plus dépensier, avec 12,4 MDS de dollars (10,5 MDS euros) d'achats en dix ans,
devant l'Espagne (6,7 MDS de dollars, 5,6 MDS euros) et l'Italie (5,6 Mds de
dollars, 4,7 Mds euros). La France est 5e (4 Mds de dollars, 3,4 Mds euros) et
la Chine, qui tente de monter une Ligue
puissante, 7e avec 1,7 milliard de dollars (1,4 milliard euros). Hors d'Europe,
les clubs les plus gourmands en transferts par
confédération sont le Guangzhou Evergrande
(Chine) pour l'Asie, le Pyramids FC (Égypte) pour
l'Afrique, Flamengo (Brésil) pour l'Amérique du Sud
et les Tigres (Mexique) d'André-Pierre Gignac et Florian Thauvin pour la Concacaf. Si on exploite le “big data” sur les joueurs, on
constate que le premier pourvoyeur mondial de footballeurs reste le Brésil, avec
15 128 transferts sur la période, devant l'Argentine 7444, la Grande-Bretagne
(5523) et la France (5027). Mais en valeur totale, les Français sont au
deuxième rang (4,497 milliards de dollars, 3,811
milliards euros), loin derrière les Brésiliens (7,071 milliards de dollars,
5,992 milliards euros). Le rapport permet aussi d'identifier l'explosion des
commissions d'agents. Si la somme totale versée aux intermédiaires s'élevait à
131,1 M de dollars (111,1 M euros) en 2011, elle était de 640,5 M (542,8 M euros)
en 2019, une augmentation qualifiée de
“spectaculaire” par la Fifa. La Fifa s'inquiète également de la baisse des
indemnités de formation versées au club
d'origine d'un joueur lors d'un transfert ultérieur. Monté jusqu'à 63,4 M de
dollars (53,7 M euros) en 2019, le montant global a subi une chute de 40% à
38,5 M de dollars (32,6 M euros) en 2020, alors que le volume des transferts
n'a baissé que de 23% sur la même période. Le rapport évoque donc “un fort
recul” du montant de ces contributions de solidarité, le total pour 2020 étant
très proche de ce qu'il était en 2011 (38 M de dollars, 32,2 M euros).