RELATIONS
INTERNATIONALES- MAROC- MAROC/ALGERIE/SAHARA OCCIDENTAL / REPONSES ALGERIENNES
-L'ambassadeur d'Algérie aux Nations unies, Sofiane Mimouni, a recadré jeudi 26 août 2021, l'ambassadeur du
Maroc à l'ONU, Omar Hilal, à propos du processus de décolonisation du Sahara
occidental en lui rappelant que la question sahraouie a bénéficié de l’appui de
trois pays voisins, à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie.
Exerçant son droit de réponse, M. Mimouni
a dénoncé le fait que l’ambassadeur du Maroc, certainement à court d’arguments,
n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer à l’Algérie en portant de graves
accusations contre l'Algérie et en s’efforçant de l’impliquer en tant que
protagoniste dans le conflit (du Sahara occidental) et d’être responsable de la
création de ce problème". "Si tel était le cas, je rappellerais à
l'Ambassadeur que la question du Sahara occidental a été et demeure inscrite à
l'ordre du jour de l'AG de l’ONU, depuis 1963, et a bénéficié de l’appui de
trois pays voisins, à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie", a
rétorqué le diplomate algérien.
Ces trois pays, a-t-il insisté, "ont fermement
soutenu, depuis lors, à l’occasion de chaque session de l’Assemblée générale de
l’ONU, le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à
l’indépendance". M. Mimouni a tenu aussi à
rappeler à Omar Hilal que "le sommet des chefs d’Etat de l’OUA qui s’est
tenu à Rabat en juin 1972 a adopté une résolution sur le Sahara dit espagnol
par laquelle les chefs d’Etat africains dont le roi du Maroc +déplorent+ la
lenteur avec laquelle l’Espagne procède à la décolonisation de ce
territoire". "C’est dire que le soutien du Maroc au droit légitime du
peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance était on
ne peut plus clair", a-t-il poursuivi.
Sofiane Mimouni a ensuite
rappelé que le Maroc a, déjà, revendiqué une partie du territoire algérien et
s’est livré, en 1963, à une agression militaire en règle contre l'Algérie qui
venait, pourtant, à peine d’accéder à son indépendance. De plus, le Maroc n’a
reconnu la Mauritanie qu’en 1969, soit neuf ans après son indépendance à la
suite d’efforts de plusieurs pays de la région dont l’Algérie pour l’amener à
accepter le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la
colonisation, principes par ailleurs consacrés dans les textes fondateurs de
l’Union africaine, a-t-il rappelé aussi.
Donc, les déclarations "mensongères" de
l'ambassadeur marocain "visent à dénaturer les faits et à travestir la
réalité, celle d'un conflit de décolonisation qui oppose le Maroc au Front Polisario
qui reste le représentant légitime d'un peuple luttant pour sa
libération", a-t-il soutenu.. Et "l’Algérie
tout comme la Mauritanie, est un pays observateur officiel du processus de
règlement du conflit au Sahara occidental ainsi que cela ressort des
dispositions pertinentes des résolutions du Conseil de sécurité ainsi que des
documents connexes des Nations unies", a-t-il encore précisé rappelant le
soutien constant de l'Algérie, aux efforts du secrétaire général de l'ONU et de
son envoyé personnel dans la recherche d’une solution juste et durable devant
pourvoir à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination
et à l’indépendance.
Cependant, le Maroc a décidé unilatéralement de
remettre en cause la dynamique onusienne, en mettant en doute la sincérité et
la probité de l'envoyé personnel du SG de l'ONU et, ensuite, en considérant
l'option référendaire comme définitivement écartée, contrevenant ainsi à
l'appel répété du Conseil de sécurité à la reprise des négociations de bonne foi
et sans conditions entre le Maroc et le Front Polisario, a regretté M. Mimouni.
Rabat empêche l’avènement de la paix dans la région
Dans un deuxième droit de réponse, Sofiane Mimouni a déploré, encore une fois, que" le Maroc,
plutôt que de s’engager, de manière sincère et loyale, dans la décolonisation
du Sahara occidental, ait trouvé dans la phobie contre l'Algérie un exutoire
pour occulter les vrais problèmes". Le diplomate algérien a ainsi condamné
le fait que Rabat "qui a imposé la loi du silence dans le territoire du
Sahara occidental, qui entrave l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à
l’autodétermination, qui empêche l’avènement de la paix dans la région et qui
bloque toute perspective de relance de l’intégration maghrébine s’attache, aujourd’hui,
à prendre en otage ce Comité en lui dictant ce qui doit être fait et en
érigeant le mensonge et la mauvaise foi en vertu politique".
"Naturellement, le Royaume du Maroc n’a aucun
droit moral de s'ériger en donneur de leçon surtout lorsqu’on connait sa
politique expansionniste basée sur un système de répression totale, son manque
de respect pour la légalité internationale et le peu de cas qu'il fait de la
communauté internationale", a-t-il souligné, appelant à cet effet, la
délégation marocaine à "réaliser que l’embargo médiatique qui pèse sur la
question du Sahara occidental ne pourra pas détourner l’attention de la
communauté internationale sur la situation qui prévaut dans ce
territoire".
"Le refus du Maroc d’autoriser les ONG, les
organes issus des mécanismes onusiens des droits de l’homme, les parlementaires
et les journalistes, de se rendre dans les territoires occupés montre
clairement la crainte du Maroc de voir sa politique mise à nu et les graves
violations des droits de l’homme dont les disparitions forcées et les
exécutions, les restrictions aux libertés individuelles et les multiples
exactions perpétrés contre le peuple du Sahara occidental portées à l’attention
de la communauté internationale", a-t-il encore dit.
M. Mimouni a ainsi
dénoncé "la mauvaise foi du Maroc et son refus de s’inscrire dans une
démarche visant le règlement sincère et de bonne foi du conflit du Sahara
occidental". Evoquant, par ailleurs, les propos d'Omar Hilal concernant la
région de la Kabylie, l'ambassadeur de l'Algérie à l'ONU les a qualifiés de
"manœuvre destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de
décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et
ce qui n'est qu'un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne".
"Ces propos confirment une fois de plus la politique hostile que le Maroc
mène à l'égard de l’Algérie et le soutien qu'il accorde aux actions
déstabilisatrices d'organisations terroristes", a-t-il conclu…….
-Pour sa part, l 'ancien ambassadeur
d'Algérie à Bruxelles, Amar Blani, a indiqué vendredi
27/8 que l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale,
n'a pas fait de déclarations ni prononcé de discours sur le prétendu
"droit à l’autodétermination du peuple kabyle", mais a présenté une
"note verbale officielle" à ce propos "qui engage le roi et
toutes les institutions de l'Etat marocain".
La mise au point de l'ambassadeur Belani interviennent en réaction aux déclarations du chef
du Gouvernement marocain, Saad Eddine El-Othmani, qui
a tenté de justifier la grave dérive de l'ambassadeur du Royaume à New York en
affirmant que la note verbale présentée par ce dernier "n'était pas une
position politique, mais une réaction dialectique".
Dans une déclaration à Echorouk
Online, M. Belani a qualifié les justifications
avancées par El-Othmani de "fausses",
soutenant que le chef du Gouvernement marocain "tente de tromper tout le
monde par de fausses déclarations". L'ambassadeur du Maroc auprès des
Nations Unies "n'a pas fait de déclarations ni prononcé de discours mais a
présenté une note verbale officielle qui engage le roi et toutes les
institutions de l'Etat marocain", a affirmé le diplomate algérien.
Des observateurs ont classé les
déclarations d'El-Othmani dans la case des mensonges
et autres subterfuges, car elle n'apportent pas de
réponses aux graves raisons qui ont amené l'Algérie à rompre ses relations
diplomatiques avec le Royaume du Maroc.
Des spécialistes en relations
internationales se sont étonnés de l'impair commis par le Premier ministre
marocain qui feint d'ignorer les règles en vigueur dans les fora diplomatiques.
Selon le site "Echoroukonline",
la déclaration d'El-Othmani fait partie des
"réactions tous azimuts du Makhzen qui continue de mobiliser ses médias en
vue de répondre de manière informelle à l'Algérie, à l'instar des récents
articles qui parlent du refus de l'ambassadeur marocain en Algérie, Hassan Abdelkhalek, de se rendre au bureau du ministre des
Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra".
Des allégations démenties "en bloc" par
l'ambassadeur Amar Belani qui précise que "ces
rumeurs sont infondées. M. Lamamra est un fin diplomate de haut rang qui ne va pas penser à
convoquer un ambassadeur qui n'est plus ambassadeur, depuis la seconde même où
il a annoncé la rupture des relations diplomatiques".
"L'ambassadeur du Maroc a été
convoqué par l'Administration pour l'informer officiellement de la décision de
rupture des relations", a précisé l'intervenant.
A la lumière de ces éclaircissements,
"l'hostilité historique du Maroc envers l'Algérie est mise à nu, notamment
à travers l'intensification des mensonges et manœuvres pour diaboliser
l'Algérie devant l'opinion publique internationale".