VIE POLITIQUE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- REVUE INSANIYAT/ CRASC ORAN 2021- « HIRAK.ENJEUX POLITIQUES
ET DYNAMIQUES SOCIALES . TOME II :DISCOURS ET
ACTEURS »
Hirak .Enjeux politiques et dynamiques sociales.Tome
2- Discours et acteurs. Insaniyat, Revue algérienne
d’anthropologie et de sciences sociales. Crasc, Oran
2021, 24è année, n° 88, avril-juin 2020,
160 pages (français), 32 pages (arabe), 350 dinars.
Tout d’abord, c’est Amar
Mohand-Amer qui analyse la littérature politique consacrée au
discours de réfutation et de déconstruction relatif à la dynamique politique et
sociale induite par le mouvement. Liens et accointances avec des puissances , officines ou organismes extérieurs ? Unité
et homogénéité dans la durée ? Les deux questions si habituelles à chaque
perturbation du paysage politique nationale…depuis 62.
Pour Said
Belguidoum, la mobilisation populaire est l’expression
d’une profonde fracture au sein de la société entre de larges franges de la
population (revendiquant un nouveau contrat social, une nouvelle société) et
ses dirigeants (baignant dans un système néo-patrimonial)
La contribution de Aicha
Benamar porte, pour sa part, sur la présence des femmes dans le hirak…. « qui semble
s’inscrire dans la durée »
Fatma Oussedik rend compte des enjeux historiques, sociaux et
démographiques caractérisant la vie publique en Algérie et qui ont conduit au hirak…..Et,
la demande d’une reconstruction du récit national à partir de nouveaux paradigmes
politiques et sociétaux avec pour fondements les idées de démocratie et de
modernité
Karim Ouaras interroge les pratiques langagières et
les discursivités émanant du hirak
Meriem Moussaoui
s’appuie sur une approche sociolinguistique pour montrer comment la
contestation se révèle à travers des mots appartenant à des langues différentes
les unes des autres
Saphia Arezki, elle aussi, s’intéresse à l’usage des
langues mais dans l ’écriture des « post-it » à Alger
Les Auteurs : Amar Mohand-Amer, Said Belguidoum, Aicha Benamar,
Fatma Oussedik, Karim Ouaras,
Meriem Moussaoui, Saphia Arezki
Sommaire :Présentation/ Contester le hirak…./ Hirak et crise du système…../ Le hirak
en Algérie : une lecture de la mobilisation féminine/ Le hirak : quelques réflexions sur les enjeux…./Le hirak : les ordres discursifs d’un mouvement en
gestation/ Le hirak, la langue en mouvement/ De
l’usage des langues dans l’écriture des post-it à Alger/ Comptes rendus de
lecture/Lectures croisées/Notes de lecture/ Résumés des articles (en français
et en anglais, en arabe)
Extraits : « La mobilisation populaire…., de par sa « diversité sociale, culturelle
et sexuée » serait également parvenue à transformer et politiser l’espace
public, façonner un contre-pouvoir politique et rompre avec l’état de
« quiétude agitée », marque de fabrique de l’Algérie sous Abdelaziz
Bouteflika » (Mebtoul et Belkaid
, cités par Amar Mohand-Amer, p 21), « La phase développementiste de
l’Algérie des années 1970 a permis d’assoir le néo-patrimonialisme. La phase
libérale lui permettra de se déployer et de faire naître une oligarchie
, bourgeoisie affairiste qui bénéficiera du transfert du monopole de
l’Etat sur des secteurs entiers de l’économie » (Said
Belguidoum, p36), « L’usage des mots du hirak traduit la configuration réelle du fonctionnement des
langues. L’arabe classique pour la référence ,
cultuelle et culturelle ; darija , la langue du quotidien, .Le français, pour
l’usage et le prestige, l’anglais pour la visibilité, le standard et le
tamazight pour un usage plus limité aux régions berbérophones. Cette pluralité
des voix permet aux hirakistes de briser le silence
et à la société de s’exprimer , de se dire dans une
langue qui est la leur » (Meriem Moussaoui, p 116)
Avis :Une expérience éditoriale
originale qui a montré et démontré que le mouvement du 22 février est un
véritable processus en flux continu…..bien que la pandémie de la Covid 19 ait réduit relativement son action. Une expérience
à élargir et à appliquer aux autres centres de recherche et aux autres
revues…ainsi qu’à d’autres thèmes.
Citations : « Président
omnipotent et omniprésent, très bon orateur, doté d’un fort charisme,
Bouteflika se voudra comme monarque et , à ce titre,
s’identifiera à l’Algérie » (Said Belguidoum, p 33), « C’est par l’action que la femme
manifeste dans le hirak ce qui lui est
spécifique : son être politique. Il y a action dans l’acte de prendre la
parole sur la place publique, et il y a action dans le fait d’agir ou de poser
des actes en présence des autres » (Aicha Benamar, p 57), « Le hirak s’est pensé comme un « moment de la
Nation » .Les manifestants ont inscrit leur combat dans un récit national
en ayant recours à des figures emblématiques de la Guerre de libération
nationale (….).C’est un choix clair et assumé d’un récit national aux antipodes
de l’histoire officielle, commémorative et désincarnée » (Fatma Oussedik, p 75),