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Revue Insaniyat/Crasc, Oran 2021- "Hirak.Enjeux politiques et dynamiques sociales.Tome I: Histoire, reconnaissance et institutions"

Date de création: 24-08-2021 18:34
Dernière mise à jour: 24-08-2021 18:34
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VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- REVUE INSANIYAT/ CRASC ORAN 2021- « HIRAK.ENJEUX  POLITIQUES ET DYNAMIQUES SOCIALES .TOME I :HISTOIRE, RECONNAISSANCE ET INSTITUTIONS »

Hirak .Enjeux politiques et dynamiques sociales.Tome1-Histoire, reconnaissance et institutions. Insaniyat, Revue algérienne d’anthropologie et de sciences sociales. Crasc, Oran 2021, 24è année, n° 87, janvier-mars 2020, 128 pages (français), 31 pages (arabe), 350 dinars.

Tout d’abord, c’est Omar Carlier, lequel par sa contribution, porte sur une exploration dans l’histoire des luttes politiques et sociales de l’Algérie du 20è siècle…..exploration obligée et nécessaire afin de mieux appréhender la complexité du mouvement du 22 février 2019.Pour lui, un mouvement qui cherche, cette fois, à en finir avec une « domination intérieure »

Pour sa part,  Hassan Remaoun qui cible en particulier deux des mots d’ordre affichés, ceux de Novembriya-Badissiya et de Dawla madaniya (Etat civil)…Il est question , bien sûr, des références au militaire, au religieux et à l’Etat, avec les enjeux que cela implique pour l’Algérie contemporaine.

Puis, la contribution de Karima Dirèche va porter sur la résurgence des mémoires de la violence politique dans un contexte de contestation sociale et de récupération de la liberté de parole. Une analyse à partir des photos et des slogans des manifestations.

Ensuite, Mansour Kedidir explique comment le mépris, pathologie du système politique algérien, a été l’une des causes de l ’apparition du hirak dont les revendications essentielles ont porté sur la justice sociale et l’Etat de droit.

Enfin Mustapha Menouer analyse l’ « absence de compromis » qui va conduire les deux acteurs principaux, le hirak et l’institution militaire, à une « confrontation pacifique »

Pour sa part, Khaoula Taleb Ibrahim (entretien avec Belkacem Benzenine  , en arabe)  apporte un éclairage sur les enjeux sociaux, culturels et politiques de l’usage des langues en Algérie …..inscrivant la question dans une optique plus large dépassant le cadre de l’opposition/cohabitation linguistique que connaît le pays depuis l’indépendance. Pour ce qui concerne le hirak et la participation des Algériens à l’action politique , elle aborde  le rôle de l’élite intellectuelle et  l’identité durant le mouvement contestataire

Les Auteurs :Omar Carlier, Hassan Remaoun, Karima Dirèche, Mansour Kedidir, Mustapha Menouer, Khaoula Taleb Ibrahimi (Entretien en arabe)

Sommaire :Editorial/Présentation/ Entretien/Hirak : un mouvement socio-politique inédit et inventif…/Référence à l’histoire et enjeux mémoriels../Renouer avec l’histoire et apaiser ses violences…../Le hirak : les marches pour la « reconnaissance »/Algérie 2019-2020 : crise de légitimité et solutions légales/Résumés des articles (en français et en anglais, en arabe)

Extraits : « Les mots font l’histoire. Ils sont faits aussi par l’histoire. Mais celle-ci est faite par les hommes sans que ces derniers ne sachent l’histoire qu’ils font, laquelle est finalement interprétée autant qu’il est possible par les historiens, sinon « inventée » par eux , génération après génération » (Omar Carlier, p 13),

 « Il (A.Bouteflika)occulte le citoyen et imagine le peuple comme un patient, un tout qui doit le suivre. Ce faisant, il n’admet pas les contradictions sociales et les luttes politiques qui sont le moteur de la démocratie. Si dans son discours écrit lu, il ne pouvait manifester sa perception dévalorisante du citoyen, il se laissa trahir dans ses digressions , en invectivant son auditoire » (Mansour Kedidir, p100), « En le déclarant « Moubarak » (béni), le président de la République Tebboune vient de le reconnaître en tant qu’acteur politique majeur dans l’espace public. A      bien des égards, cette déclaration politique nous renseigne sur deux avancées. En actant un mouvement qui est en soi antisystème, elle atteste également qu’il a été l ’origine des changements politiques importants en Algérie » (Mansour Kedidir, p 107))

 

Avis : Si les éditeurs commerciaux publient « à chaud » quand l’histoire s’ emballe, l’Université et la recherche scientifique doivent prendre leur temps (pas trop, il est vrai !) , car il faut d’abord et avant tout s ’atteler à comprendre les ressorts de la dynamique politique et sociale dans la durée. Tous les travaux édités par ailleurs sont plus qu’utiles, mais ceux-ci sont des références……….comme le Centre et la  revue eux-mêmes.

Citations : « Le hirak n’a pas seulement la force du nombre, il a aussi celle de l’emprise territoriale. On ne peut le réduire à un fait algérois, ou à une expression régionale » (Omar Carlier, p 21), « Un petit mot (hirak) de rien , transformé en quelques semaines  en fanion verbal, bientôt connu autour du monde, prenant part avec son efficacité propre à cette métamorphose …..Plus qu’un label, ou une marque, le mot devient titre : un titre d’appartenance, et un titre pour l’action (Omar Carlier, p 43), « La reconnaissance est inhérente à la liberté de l’homme. C’est une quête fondamentale pour la dignité humain…Dans les pays colonisés, la lutte pour la reconnaissance a pris la voie de la guerre de libération. Après l’indépendance nationale, cette question s’est posée en termes de droits et libertés de l’homme »  (Mansour Kedidir, p 93)