SPORTS – ETRANGER- LIONEL MESSI
L'arrivée de la superstar Lionel Messi
au Paris SG (mi-août 2022 pour deux années plus une année en option) , , 34 ans, peut apparaître comme une folie pour un club
aux finances grevées par la pandémie, mais l'aura mondiale de l'Argentin assure
des revenus qui peuvent amortir son coût.. Avec un salaire évalué par la presse
française à environ 40 millions d'euros net par an, Messi navigue dans les
mêmes eaux que Neymar (36 M EUR). Celui-ci était jusqu'à présent le footballeur
le mieux payé de l'histoire en France. A l'échelle du globe, Messi n'a que très
peu d'équivalents : le magazine spécialisé Forbes le classe
deuxième parmi les sportifs les mieux payés en 2021, derrière la star du
MMA Conor McGregor. La Pulga
aux revenus de géant (110 M EUR en tout), sponsorisée notamment par Pepsi et
Adidas, devance Cristiano Ronaldo, LeBron James ou
Roger Federer. "On est sur une autre planète, c'est stratosphérique",
une arrivée de Messi serait "un événement comme il en est arrivé un ou
deux dans le foot, avec Maradona quand il signe à Naples, ou Zidane au
Real", avance Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle,
première organisation professionnelle de la filière sport et loisirs. Déjà doté
d'un vestiaire de stars, le PSG a prévu d'écarter les murs pour faire de la
place au nouveau "Dieu" argentin, en trouvant la clé à une équation
financière complexe.
Cette clé se trouve dans la poche du riche propriétaire qatarien (Qatar Sports
Investments), assez solide pour compenser les centaines de millions d'euros de
pertes liées à la pandémie de Covid-19 (125 M EUR rien que pour la saison
2019-20). Mais ce recrutement est aussi rendu possible par l'aménagement des
règles du fair-play financier, qui interdisait aux clubs européens de dépenser
plus qu'ils ne gagnent. "Cela laisse plus de marge qu'avant", analyse
Christophe Lepetit, responsable des études économiques du Centre de droit et
d'économie du sport (CDES) de Limoges. Messi, c'est aussi la promesse de
"développer de nouvelles approches marketing. Il entre parfaitement dans
la stratégie du PSG", poursuit l'expert. "Messi, c'est du sûr. Dès
que vous le recrutez, vous avez un nombre de revenus additionnels presque
mécanique : produits dérivés, billetterie, partenaires. C'est une occasion
immanquable", renchérit Virgile Caillet. A la différence de Neymar et
Kylian Mbappé, achetés pour plus de 400 M EUR à l'été
2017, le PSG n'aurait pas à verser d'indemnité de transfert au FC Barcelone :
le joueur est libre. "Pour la question de l'amortissement, il n'y a que le
salaire, c'est beaucoup plus abordable, si j'ose dire", sourit M. Caillet.
Arrivé en 2011, QSI a souvent misé sur la réputation des stars qu'elle paie à
prix d'or pour accroître la puissance de sa marque, de David Beckham à Mbappé, en passant par Zlatan Ibrahimovic et Neymar.
Aujourd'hui, le club parisien, qui se
targue d'être celui de la nouvelle génération, fait partie des 50 marques
sportives professionnelles les mieux valorisées du monde, selon Forbes, qui
place encore devant lui le Real, le Barça, Bayern ou Manchester City. Messi
peut changer la donne : "Il fallait un deuxième étage à la fusée PSG.
Messi apporterait une accélération", explique M. Caillet, qui estime que
l'Argentin peut faire vendre "200 à 300 000 maillots
supplémentaires." "ça peut être paradoxal au vu de son âge (34 ans),
mais Messi incarne l'avenir du PSG, à la fois économique et sportif",
poursuit l'expert. "Son arrivée associe trois marques iconiques : Paris,
Jordan (l'équipementier du PSG, sous-marque de Nike) et Messi."
L'alignement des planètes est aussi une bonne nouvelle dans le ciel du football
français, traversé depuis des mois par toutes sortes de tempêtes, entre stades
à huis clos et droits TV renégociés à la baisse. L’ arrivée
de Messi ouvre des perspectives sur une hausse des droits TV internationaux
(environ 80 M EUR par an), un domaine dans lequel la Ligue 1 est à la traîne
derrière ses concurrents étrangers.