COMMUNICATION- GOUVERNEMENT- ENTRETIEN A.
BELHIMER/SITE SIRMANEWS, 3 AOÛT 2021
Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer a affirmé, mardi 3 août 2021, que le scandale d'espionnage
israélo-marocain via le logiciel Pegasus était "une preuve de plus que nul
n'est à l'abri de la cybercriminalité", soulignant que la lutte contre ce
type de crimes figurait parmi les priorités de son programme d'action.
"Le scandale d'espionnage israélo-marocain via le
logiciel Pegasus est une preuve de plus que nul n'est à l'abri de la
cybercriminalité dont les auteurs sont des individus ou des parties sans
scrupules", a indiqué M. Belhimer dans un
entretien accordé au journal électronique "Sirmanews"."Pour
ses décisions souveraines et ses positions de principe, mais aussi pour des
considérations géostratégiques, l'Algérie est la plus exposée à ces attaques,
en témoignent les rapports d'experts à l'instar de la société ‘Kaspersky’",
a-t-il ajouté.
Rappelant que "l'Algérie a occupé la 1ère place
arabe et la 14ème mondiale sur la liste des pays les plus exposés à la
cybercriminalité pour l'année 2018", le ministre a affirmé que "plus
de 80 sites étrangers mènent des campagnes de diffamations contre l'Algérie"."Notre pays est conscient des défis
imposés par le mauvais usage d'Internet, c'est pourquoi il veille à garantir la
sécurité informatique relative à la vie des individus et l'intégrité des
organes de l'Etat", notamment par "la mise en place d'un contenu
purement national et de lois idoines, outre la création d'entreprises
spécialisées", rappelant la création du premier centre de cybersécurité
qui permet à plusieurs entreprises et organes de bénéficier de ses services à
même de faire face aux cyber-attaques", a poursuivi le ministre."Ce
centre s'appuie, pour l'organisation du centre opérationnel de sécurité, sur
trois principaux pivots, à savoir la réponse, l'anticipation et la qualité de
la sécurité", a-t-il ajouté.
Compte tenu de la gravité des crimes de l'espace
virtuel, le ministère de la Communication a placé la participation à l'effort
visant la lutte contre la cybercriminalité parmi les priorités de son programme
d'action, a poursuivi le ministre.Cette démarche a
donné lieu à l'instauration du premier cadre juridique consistant en la
promulgation d'un décret exécutif définissant les modalités d'exercice des
activités médiatiques via internet, en sus de l'activation de ce décret
requérant l'hébergement des sites électroniques dans le domaine DZ.
Il a ajouté que les services de son ministère
accordaient une "grande importante aux activités instructives et de
sensibilisation", à travers les rencontres scientifiques spécialisées et
les contacts réguliers, soulignant la gravité des crimes électroniques sur les
individus et les établissements et l'importance de la vulgarisation des
mécanismes adoptés pour faire face à ces crimes.Le
ministre a cité, dans ce sens, l'existence de "mesures coercitives"
visant à punir les auteurs de ces méfaits, et à contrer "les informations
relayées sur les pages suspectes", à la faveur d'un programme
"diversifié basé sur l'activation des lois y afférentes et la
sensibilisation constante à leur gravité, en sus de la coopération et la
coordination dans le cadre des conventions bilatérales et internationales de
lutte contre ces crimes transnationaux".A cet
effet, A. Belhimer a souligné "l'impératif"
de se mettre au diapason du développement technologique, à travers la garantie
d'un environnement "adéquat et des mécanismes favorables à l'adaptation à
cette évolution de manière sûre et positive", ajoutant que l'Algérie
accordait une grande importance à ce volet, à travers "la validation des
mécanismes en cours d'application aussi bien au niveau sectoriel que dans le
cadre de la coordination institutionnelle et la coopération
internationale".
Evoquant le dossier de la presse électronique, le
ministre a affirmé que "l'objectif tracé a été dépassé" en ce qui
concerne le nombre des sites électroniques "sécurisés et protégées",
grâce "aux efforts de son ministère et d'autres secteurs ayant mobilisé des
moyens matériels et humains", précisant que durant le 1e semestre 2021
"plus de 140 accusés de réception de déclaration de sites électroniques
pour hébergement dans le domaine DZ, ont été remis, en plus des attestations de
dépôt".Il a réaffirmé que "les mécanismes
de soutien et d'accompagnement dont ces sites seront décidés en fonction des
normes relatives à la publicité électronique qui sera définie par la loi sur la
publicité, un des principaux chantiers du secteur pour l'année 2021".
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le dossier de
la carte de journaliste professionnel "sera adapté à la nouvelle loi
organique sur l’information" afin d'éviter "les dérapages enregistrés
par le passé" et contribuer à "la garantie d’un climat sain où seront
respectées les conditions d'objectivité et de professionnalisme".
Le ministère œuvre également à la mise à jour de la
loi organique sur l’Information et la loi sur l'activité audiovisuelle en
conformité avec les dispositions de la nouvelle Constitution et la vision
prospective du secteur et "en application des directives du président de
la République,
Abdelmadjid Tebboune et la nouvelle
donne sur la scène médiatique nationale et internationale", a-t-il ajouté.
Le ministre a, dans ce sens, précisé que parmi les principaux objectifs de
cette opération figurait "la consolidation de la liberté de la presse et
de l'équilibre requis entre la liberté de la presse et la responsabilité des
journalistes en matière de respect des droits d'autrui et de stabilité des
institutions", ainsi que "la réglementation de l'activité des chaînes
de télévision privées, dont la plupart sont de droit étranger".Il
a également souligné que ses services "prendront en charge les dossiers de
la publicité, qui souffre d'un vide juridique injustifié, et des instituts de
sondage, menés de manière conjoncturelle et non professionnelle".Par
ailleurs, A. Belhimer a souligné que l'Algérie
"est soucieuse de promouvoir la mission des médias arabes dans le
traitement des affaires arabes et africaines, rappelant que le pays abritera le
centre d'échange de nouvelles et de programmes télévisuels et radiophoniques de
l'Arab States Broadcasting Union (ASBU) et de l'Union africaine de
radiodiffusion (UAR), ce qui est à même "d’améliorer l'échange de contenus
médiatiques audiovisuels entre les chaînes de télévision et de radio arabes et
africaines, voire avec les médias européens et asiatiques